Les Lionceaux ont perdu leur couronne en s’arrêtant en quart de finale de la Can U17 qui se poursuit au Maroc. Une des grosses satisfactions du groupe, pour n’avoir encaissé aucun but, la déception est encore plus grande pour Vincent Gomis qui estime qu’il y avait de la place pour aller jusqu’au bout.
«Je suis en classe. Je vous rappelle à la descente.» Ce sont les premiers mots de Vincent Gomis quand nous avons tenté, hier matin, de le joindre pour un entretien.
En fait, sitôt revenu de la Can U17, le gardien de but des Lionceaux a vite retrouvé les bancs. Comme pour confirmer le format «sport-études» prôné dans son centre de formation : Génération Foot.
Finalement, le contact a eu lieu à sa sortie de classe, en début d’après-midi. Avec d’emblée un peu de taquinerie par rapport au fait que dès leur arrivée lundi, ils ont vite regagné les classes, 24 heures après. «C’est vrai que tout s’enchaîne. Il y a le sport, mais aussi les études qui sont très importantes. D’ailleurs, jusqu’à présent, je n’ai pas encore vu ma famille (rire). J’attends le week-end pour descendre chez moi, à Keur Massar.»
Au bout du fil, c’est une voix empreinte de déception qui raconte son parcours pourtant nickel lors du tournoi au Maroc, avec comme fait notable : une cage inviolée après 4 matchs. «Ne pas encaisser de but pour un gardien, c’est une grosse performance», savoure le portier invincible. Qui revisite ses 4 sorties : «C’est le match contre la Gambie qui m’a le plus marqué. Là, j’ai senti que j’ai fait une belle prestation, pour avoir été très sollicité durant la partie.»
Cette invincibilité, «Vince» la doit aussi à ses défenseurs. «Ah oui, vraiment, vous ne pouvez pas savoir combien ils m’ont aidé. Il est vrai aussi que je communique beaucoup avec eux. On est très complices. Nous formons une équipe, un collectif, et c’est ce qui fait la force de notre organisation défensive où tout le monde est concerné : défenseurs, milieux et attaquants. Et le résultat est là.»
Un bon résultat malheureusement qui ne concerne pas l’animation offensive, devenue la vraie équation que les champions d’Afrique 2023 ont traînée comme un boulet, pour avoir beaucoup péché au niveau de la finition. «A ce niveau, tout le monde est d’accord, on n’a pas été efficaces devant. Notre coach et nous, les joueurs, en sommes tous conscients.
L’avantage aujourd’hui est que nous savons où il faut beaucoup travailler, les secteurs à corriger en vue du prochain Mondial. Nous avons 7 mois pour travailler cet aspect offensif.»
«Souvent, les penalties, c’est du 50-50, avec même un avantage pour le tireur»
Qu’en est-il de la série de tirs aux buts ? Une séance qui n’a pas souri à Vincent qui n’a arrêté aucun tir ivoirien. «Vous savez, souvent, les penalties, c’est du 50-50, avec même un avantage pour le tireur. Pourtant, on a beaucoup travaillé là-dessus avant le match. Même moi, je me suis essayé à cet exercice. Mais la chance était surtout du côté des Ivoiriens. Et justement, perdre aux penalties, c’est là que c’est dur. Parce qu’il y avait de la place pour aller jusqu’au bout, au vu du match que nous avons dominé dans l’ensemble, face à une Equipe ivoirienne qui était prenable. Et c’est l’occasion de remercier la Fédération, le coach Pape Faye, son staff et particulièrement mon préparateur, Lamine Thiaré. Un grand technicien, doublé d’un éducateur, qui sait communiquer. Même quand il vous donne des consignes, il vous demande votre avis. Ce sont des aspects importants qui participent à de bonnes performances, surtout dans des compétitions comme la Can.»