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Dans l’euphorie de l’exploit de son équipe U17, vainqueur de la Can Niger 2015, le Mali s’est positionné comme un prétendant sérieux pour le titre du Chan U20 qui se déroule à Dakar. C’est la seule équipe parmi les quatre qualifiées en demi-finale à aligner trois victoires.

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Pour son entrée en matière dans cette 19 édition du Chan U20, l’équipe du Mali en a impressionné plus d’un au stade Caroline Faye de Mbour. Physiquement et tactiquement, les Aiglons étaient supérieurs aux Chipolopolo, qui ont résisté jusqu’à la 75e mn, avant de rendre les armes sur une balle arrêtée d’Alassane Diallo, sociétaire du Kvc West (Belgique). Le Mali était charmant dans son jeu collectif, malgré l’absence de son maître à jouer, Adama Traoré de Lille,  retenu par le club français. Les individualités, Mohamed Guilavogui (Montpellier) et Alassane Diallo, ont épaté le public. Et pour la deuxième journée contre  l’Afrique du Sud, revancharde et qui vendait chèrement sa peau, les Aiglons ont fait une prestation timorée, mais auront le salut par la grâce de Hamidou Traoré, auteur d’un somptueux doublé.

Le succès du Mali n’est pas le fruit du hasard. «C’est un travail de longue haleine. On s’y est pris depuis que le bureau fédéral a été mis en place en 2013. Nous avons installé le sélectionneur et travaillé ensemble. On a mis les conditions qu’il faut. Le gouvernement a pris toutes les dispositions. La fédération a aussi joué son rôle. Deux ans sans relâche : entre octobre et janvier, l’équipe a livré 20 matches de préparation», révèle Abesa Seydou, président de la commission centrale malienne de football pour les jeunes.

«Ce n’est qu’une tradition respectée», analyse Boubacar Baba Diarra, président de la fédération malienne de football, qui a même revisité l’histoire pour s’expliquer. «Le Mali a commencé très longtemps à flamber dans les petites catégories. Il remonter l’histoire pour savoir que les Seydou Keïta, Mamadou Diarra, Dissa…les grands noms du football malien, ont connu leurs armes dans les petites catégories. Le Mali a joué au Botswana en 2007 la finale de la Coupe des cadets. Le Mali a été troisième au mondial en 1999. Dans notre politique de développement, nous avons mis l’accent sur la formation à la base. La priorité a été donnée à la petite catégorie. C’est ce qui est en train de porter ses fruits. Nous avons commencé par mettre en place un noyau dur qui travaille depuis deux ans. Ce sont les minimes, qui sont passés cadets, puis juniors, qui font de bonnes choses aujourd’hui. En plus de cela, nous faisons un grand travail de prospection. Nous cherchons nos talents partout où ils sont à travers le monde», explique le président, qui espère que la coupe du Chan sera la cerise  qui viendra orner le gâteau qu’est la qualification à la phase finale de la Coupe du monde U20.

L’entraîneur, Fanyeri Diarra, qui en est à sa quatrième phase finale dans les compétitions des petites catégories de la Can, inscrit la réussite de son équipe dans la continuité. «C’est pratiquement le même groupe, qui a grandi ensemble», dit-il. Et encore, cette équipe du Mali n’a pas encore étalé toute sa classe, se convainc le chargé de la petite catégorie. Certains joueurs très attendus n’ont pas encore montré leur vraie valeur, promet l’entourage des Aiglons. L’entraîneur donne  le cas de Mohamed Guilavogui en exemple. Le sociétaire de Montpellier (France) se perd par moments dans le jeu collectif. «C’est l’un des piliers de cette équipe. Malheureusement, il a raté le match d’ouverture. Ce que j’attendais de lui, il ne l’a pas encore fait.  Mais il faut le comprendre, parce qu’il était en Europe et quand il est arrivé, il n’a pas disputé assez de matches avec l’équipe, qui a déjà une cohésion qui fait sa force. Je ne suis pas déçu de son comportement. C’est un garçon très transcendant, qui a des qualités et qui, dans les jours à avenir, fera parler de lui», disait Fanyeri Diarra à la suite du premier match. Le gamin s’est retrouvé timidement lors de la deuxième journée, avant de passer sur le banc lors de la troisième journée. Le Mali a pu compter par moments sur ses expatriés, dont Alassane Diallo (Belgique), butteur lors de la rencontre d’ouverture. L’ancien  pensionnaire de l’Olympique Club de Bamako, transféré en Turquie, Hamidou Traoré, a su imposer sa puissance de frappe et son explosivité pour offrir la qualification aux Aiglons.  Il a mis un doublé qui fait parler de lui. Fousseyni Diabaté de Reims (France), lui, est maître des passes lumineuses.  Les lions sont avertis.

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