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Le forfait de Sadio Mané pour la Coupe du monde, après sa blessure au genou droit le 8 novembre dernier, est évidemment le sujet de conversation numéro 1 au Sénégal, alors que les Lions de la Téranga vont affronter les Pays-Bas ce lundi. Ferdinand Coly, l’ancien défenseur de la génération 2002, est lui aussi sous le choc. Désormais, c’est officiel, les champions d’Afrique devront se débrouiller sans leur meilleur joueur…

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« Je n’étais pas spécialement optimiste à partir du moment où les médecins du Bayern Munich, qui sont tout de même des gens très compétents, ont communiqué sur la blessure de Mané. Mais comme tout le monde au Sénégal, j’y croyais un petit peu. »

Quel est le sentiment général au Sénégal, après l’officialisation du forfait de Sadio Mané ?
Les gens ne parlent que de ça ! C’est un véritable drame, le forfait de Sadio est sur toutes les lèvres, dans toutes les conversations. On savait, depuis sa blessure, que sa participation était incertaine. On s’accrochait à un espoir, celui de le voir revenir pour le deuxième match, plus sûrement pour le troisième, contre le Qatar. Les gens ont prié, espéré, car ils pensaient qu’un miracle serait possible. Je vous avoue que je n’étais pas spécialement optimiste à partir du moment où les médecins du Bayern Munich, qui sont tout de même des gens très compétents, ont communiqué sur la blessure de Mané. Mais comme tout le monde au Sénégal, j’y croyais un petit peu.

Son forfait intervient au plus mauvais moment pour les Lions de la Téranga…
Oui. Il se blesse douze jours avant le début de la Coupe du monde, et son forfait est officialisé à quatre jours du match face aux Pays-Bas. Au Sénégal, ceux qui espéraient un retour de Sadio pendant la compétition savaient aussi qu’il n’aurait pas été à 100%. Et Sadio à 50%, pour un joueur aussi explosif, aussi véloce, ce n’est plus tout à fait le même joueur, même si, quand on a son talent, on peut faire basculer un match même diminué. Aujourd’hui, il n’est plus là, et il ne reste plus beaucoup de temps au sélectionneur, Aliou Cissé, pour mettre en place un plan B, même si je suppose qu’il avait commencé à y réfléchir quand il a appris la blessure de Sadio.

« Bien sûr, le Sénégal ne se résume pas qu’à lui, car cette sélection est composée de très bons joueurs. Mais il est clairement au-dessus. Il a une vraie influence, son rôle est essentiel. Il y a une vraie Sadio-dépendance, c’est incontestable. »

Difficile, tout de même, de ne pas parler de Mané-dépendance…
Absolument. J’ai vu des matchs avec Sadio, et sans Sadio. Ce n’est pas tout à fait la même chose. Prenez l’exemple de la dernière CAN : Sadio a été stratosphérique, il était partout, il a marqué, fait marquer… Bien sûr, le Sénégal ne se résume pas qu’à lui, car cette sélection est composée de très bons joueurs. Mais il est clairement au-dessus. Il a une vraie influence, son rôle est essentiel. Il y a une vraie Sadio-dépendance, c’est incontestable. Je suppose que les Qatariens, les Néerlandais et les Équatoriens ne sont pas mécontents d’apprendre son forfait. Pour eux, c’est un sacré emmerdement en moins à gérer. Avant sa blessure, on voyait le Sénégal capable de franchir le premier tour, et même de faire un bon parcours. Aujourd’hui, je pense qu’on peut toujours espérer se qualifier, mais plus on veut aller loin dans une grande compétition, plus on a besoin de ses meilleurs joueurs. Souvenez-vous de la France en 2002 : Zinédine Zidane s’était blessé juste avant la Coupe du monde, il avait manqué les deux premiers matchs (0-1 face au Sénégal, 0-0 contre l’Uruguay), et je pense que cela avait affecté l’équipe de France à tous les niveaux. Mané, c’est aussi un joueur qui accapare l’attention des défenseurs adverses, car c’est un danger permanent. Maintenant, il faut penser au match face aux Pays-Bas.

Comment peut-on bâtir un système sans son meilleur joueur ?

Pas simple… Souvenez-vous de la CAN au Cameroun, et du lien technique entre Mané et Saliou Ciss, sur le côté gauche et qui avait tant apporté à l’équipe… Ils ne seront pas au Qatar, et il va falloir trouver des solutions. Je pense que sur le plan défensif, le Sénégal est armé. Au milieu aussi. En attaque, il y a de la qualité, mais remplacer un joueur comme Mané en si peu de temps, cela me semble très difficile. Krépin Diatta et Ismaïla Sarr vont sans doute jouer sur les côtés. Des occasions, on en aura peut-être moins qu’avec Sadio. Et c’est là où nos attaquants devront se montrer plus efficaces que d’habitude.

« Être privé d’un joueur de classe mondiale quatre jours avant une Coupe du monde, c’est un sacré coup dur, qui va peut-être permettre à des joueurs de se surpasser, de se révéler totalement. »

Face aux Pays-Bas, une équipe qui privilégie la possession, à quoi faut-il s’attendre ?
Les Néerlandais, comme vous le dites, aiment avoir le ballon, ils attaquent tout le temps. Il va falloir mettre en place un bloc bas, et procéder en contre, en sachant très vite se projeter. C’est là où Mané aurait été très utile, avec son explosivité. Contre les Pays-Bas, le Sénégal n’aura peut-être pas beaucoup d’occasions, et il faudra savoir en profiter. Contre le Qatar et l’Équateur, que je connais moins, il est possible que les Lions aient davantage la possession. Et dans ce cas également, Sadio aurait été très important. On dit que personne n’est irremplaçable… C’est vrai, mais quand même, être privé d’un joueur de classe mondiale quatre jours avant une Coupe du monde, c’est un sacré coup dur, qui va peut-être permettre à des joueurs de se surpasser, de se révéler totalement. C’est un vrai défi à relever, même si on aurait préféré s’en passer…

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