Revoilà le Sénégal dans la cour des grands. Un monde que les Lions de la Teranga n’ont plus côtoyé depuis désormais 20 ans mais dans lequel ils ont tout pour évoluer à leur aise. Champions d’Afrique en titre, les hommes d’Aliou Cissé viennent de réussir là où ils avaient échoué il y a 4 ans, à savoir sortir de la phase de poules. Désormais, les espoirs, même les plus fous, sont permis.
Forcément, cette qualification convoque de beaux souvenirs au pays puisqu’elle n’est autre que la deuxième de l’histoire sénégalaise à ce stade du tournoi. Lors de Corée/Japon 2002™, l’équipe surprise de la phase de poules s’était en effet également débrouillée pour devenir l’équipe frisson des huitièmes de finale. Le stade d’Oita au Japon s’en souvient encore.
Le 16 juin 2002, sur les coups de 15h30 (heure locale), les Lions de la Teranga menés par leur capitaine – un certain Aliou Cissé – font leur entrée dans le “grand œil”, le surnom de l’enceinte nippone. À leurs côtés, ce n’est pas le vice-champion d’Europe en titre, comme le sera l’Angleterre demain, qui s’avance sur la pelouse japonaise mais une équipe de Suède tout de même sacrément robuste.
Menée par Henrik Larsson, Marcus Allbäck ou encore un tout jeune Zlatan Ibrahimović – entre autres – la sélection scandinave se verrait bien rejoindre les quarts de finale. Les Européens sont logiquement favoris mais à la surprise générale, c’est bien le Sénégal qui choque encore la planète en l’emportant grâce au but en or d’Henri Camara alors que le score était de 1-1 à l’issue du temps réglementaire.
Pour beaucoup de supporters sénégalais, ce succès contre la Suède, bien que moins mémorable que l’entrée en lice victorieuse contre la France, reste la plus grande victoire de l’histoire du football sénégalais. “C’était un match totalement fou, un superbe match pour nos supporters,” avait déclaré le regretté sélectionneur Bruno Metsu en conférence d’après-match.
“C’était un match compliqué et chaque équipe a tout donné pour l’emporter”, avait pour sa part glissé El Hadji Diouf dans les colonnes de The Guardian. “Nous avons montré que nous n’étions pas simplement des amis mais des frères, déterminés à nous qualifier pour les quarts de finale.”
La génération actuelle a en tout cas un bel exemple à suivre. “On est prêt pour ce match-là [contre l’Angleterre], nous qualifier, ce n’était pas l’objectif, nous on a envie d’aller loin dans cette compétition”, confie Idrissa Gana Gueye, qui sera cependant suspendu contre l’Angleterre. “On n’a jamais rien lâché, on a été forts mentalement jusque-là”, ajoute le jeune Marseillais Pape Gueye.
Pour marcher sur les pas de leurs illustres prédécesseurs et faire tomber les Three Lions, les Lions de la Teranga 2022 devront sans doute faire front en famille pour déjouer les pronostics.