Édouard Mendy (28 ans), le gardien franco-sénégalais de Rennes, nous a raconté comment il traversait le confinement.
« Comment vivez-vous cette période de confinement ?
On essaie de faire attention, de vraiment respecter les consignes et les gestes barrière quand on doit sortir pour les courses. Sinon, on prend notre mal en patience, on sait que c’est une période très compliquée. Il y a vraiment des choses plus importantes, on a juste à attendre.
Comment vous entretenez-vous et quelles sont vos conditions pour y parvenir ?
On est dans une longue période sans compétition, avec de l’inconnu dans la durée. On s’efforce de s’entretenir avec un programme quantifié, assez soutenu, pour que l’on ne perde pas trop physiquement d’ici à ce qu’on reprenne. Personnellement, ça varie selon les jours. Il peut y avoir une partie pour les jambes, avec vélo d’appartement ou footing, et une seconde partie de renforcement musculaire. Cela peut être une longue séance de 2 heures ou deux de 45 minutes-1 heure. J’habite aux environs de Rennes et je cours autour de chez moi, croisant rarement d’autres personnes.
« On est souvent sur WhatsApp à s’écrire ou à s’appeler en visio. Sur les jeux vidéo aussi »
Avez-vous du matériel ?
Oui, c’est important d’en avoir chez soi. Et j’attends encore une commande. Le club nous a mis à disposition des vélos d’appartement et du matériel pour le renforcement. La salle de musculation au centre d’entraînement doit être bien vide. On doit aussi être vigilants sur l’alimentation. On suit ce qui était planifié pour nous sur les repas depuis le début de saison avec une diététicienne et notre préparateur physique. On prend notre poids deux fois par semaine. L’idée, quand on reprendra, c’est d’avoir limité les problèmes physiques et de rentrer rapidement dans le technico-tactique. Donc de garder la rigueur qui nous a permis d’être à notre place au classement (3e) et de se tenir prêts pour reprendre le mieux possible.
Comment maintenez-vous le lien social avec vos coéquipiers ?
On est souvent sur WhatsApp à s’écrire ou à s’appeler en visio. Sur les jeux vidéo aussi, comme Call of Duty ou FIFA. On essaie de garder du lien malgré la distance.
Avez-vous un sentiment de vide par rapport au manque de compétition, à l’absence de visibilité sur la suite ?
Oui, on est dans le flou total, tout semble un peu secondaire par rapport à la gravité de la situation sur le plan de la santé et, en même temps, il y a un gros manque de compétition et d’adrénaline, surtout dans une saison où on avait beaucoup joué, souvent tous les trois jours. Passer de ça à rien, c’est un changement assez brutal. C’est une période à traverser. Il faut tous qu’on y mette du nôtre pour s’en sortir. Après, dans ce moment difficile, on peut aussi trouver du positif. Je suis avec ma femme et mes deux enfants de 2 et 4 ans, et c’est rare d’être aussi longtemps en famille. On en profite pour voir ses enfants grandir et partager des activités. »