Publicité
Me Augustin Senghor a confirmé la volonté de la Fédération de trouver un sélectionneur aux «Lions», dans ce mois de décembre et a confié que Aliou Cissé devrait faire partie de la short list que l’instance fédérale va déposer sur la table du ministre des Sports avant l’ouverture des discussions.

Vous avez décidé de ne pas interjeter appel suite à la décision du jury disciplinaire de la CAF. Disqualification à la Can, suspension d’un an du stade Léopold Sédar Senghor et une amende de 50.000 dollars. La sanction ne serait-elle pas assez lourde ?

Publicité

Ce qu’il faut rectifier, c’est qu’il n’y a pas eu disqualification à la Can 2013. La CAF a homologué le résultat sur le terrain. Nous avons perdu (2-0). Et la logique qui en découle, c’est que nous ne sommes pas qualifiés. Si la Commission a tenu à nous notifier notre élimination, c’est qu’il fallait donner une suite au fait que le match n’est pas arrivé à son terme. Ce qu’il fallait faire, c’est valider le résultat et confirmer la qualification de la Côte d’Ivoire. C’est le sens qu’il faut donner à ce courrier. Ce n’était pas une sanction. Il est important de corriger cela.
Par ailleurs, une sanction d’un an portant sur le seul stade Léopold Sédar Senghor, eu égard à la gravité des faits, même si tout est à relativiser, nous ne pensons pas qu’elle soit lourde. Il s’agissait d’un match d’une équipe nationale pour la compétition la plus prestigieuse de la CAF. Il s’agissait, à mon avis de faits très graves. On pouvait s’attendre à des sanctions plus lourdes, allant jusqu’à l’interdiction d’organiser des matches sur l’étendue du territoire.
Nous avons aussi pensé que la sanction financière était relativement correcte, parce qu’au lieu de 100.000 dollars, nous sommes condamnés à payer la moitié. C’est pourquoi, après avoir discuté avec notre conseil (Me Guedel Ndiaye, Ndlr), nous avons décidé de ne pas interjeter appel. Maintenant, la réalité, c’est que nous n’avons qu’un seul stade fonctionnel, c’est Léopold Sédar Senghor. C’est une raison supplémentaire pour qu’on ne verse pas dans une bataille juridique.

Justement, n’est-ce pas pour cette raison que la CAF a précisé dans la sanction, le stade Léopold Sédar Senghor, sachant que c’est le seul stade fonctionnel dont le Sénégal dispose ?

Non (Catégorique) ! Je ne pense pas (il se répète). Vous savez, la CAF est une entité globale. Le jury disciplinaire est composé de juges indépendants qui ne n’appréhendent pas ces aspects là. Il a choisi de sanctionner le stade Senghor. D’ailleurs dans les motivations, il dit que pour qu’on rejoue dans ce stade, il faut remplir les conditions nécessaires. Il faut qu’une autorité de police nationale constate que tout est dans les normes pour qu’on rejoue à LSS. Autrement dit, l’infrastructure en elle-même pose problème.

Le président de la République, Macky Sall,  a présenté les excuses publiques du Sénégal. Ne pense-vous pas que ce fait inédit aurait dû infléchir la décision de la CAF ?

Ecoutez, je pense que notre vœu était d’avoir la sanction la plus légère possible. Mais, il faut aussi se dire que la CAF a apprécié des faits sur la base d’un rapport qui lui a été fourni. Et partant de là, nous pensons que le jury disciplinaire n’a pas eu la main lourde contre le Sénégal.

Avez-vous une idée du pays  hôte pour accueillir, le 22 mars 2013, le match contre l’ Angola?

Il y a plusieurs pays qui sont prêts à nous accueillir. Mais, il faut qu’on puisse voir avec l’Etat d’éventuelles pistes. Parce que, si nous ne pouvons pas recevoir l’Angola au mois de mars prochain, ce n’est pas impossible qu’on puisse jouer à domicile en septembre 2013. Il faut discuter avec les autorités parce que ce sont elles qui gèrent les infrastructures. Si ce n’est pas possible, nous allons voir avec les pays limitrophes. Dans ce cas, il faudra peser le pour et le contre. Quel est le pays qui offre les meilleures conditions d’accueil, d’hébergement, de déplacement, de qualité du stade. Sans négliger la présence d’une colonie sénégalaise. Au besoin, nous allons nous déplacer sur deux ou trois pays pour voir les conditions qui s’offrent à nous. Tous ses paramètres sont importants.

Vous avez déclaré dans la presse que le nom du sélectionneur devrait être connu ce mois de décembre. Est-ce à dire que vous avez déjà établi une short list ?

Nous y sommes. Nous sommes en train de travailler pour dégager cette short list. Elle n’est pas encore faite. Mais, nous souhaitons le faire en parfaite intelligence avec les autorités. Dès que cette short list sera établie, nous la soumettrons à l’autorité avec les CV et nous allons engager une concertation pour faire le meilleur choix.

Pouvez-vous nous faire le portrait robot du futur sélectionneur ?

Pour le portrait robot, c’est le DTN (directeur technique national) qui serait à même de le faire. Nous attendons son retour. Il était à Abidjan pour une réunion. Mais, de manière claire, nous savons ce que nous voulons. Nous savons le potentiel de joueurs dont nous disposons, de même que ce qui a manqué ces derniers temps à l’équipe. Mais, il n’appartient pas au président de décider tout seul. Il faut l’avis technique du DTN et au moins des membres du comité d’urgence. Toutefois, il est clair que nous avons besoin d’un entraineur de haut niveau qui a l’expérience des championnats et une bonne formation, qui est capable de gérer des joueurs professionnels et surtout qui a une autorité pour mettre en place un environnement sain. Comme vous le savez, nous avons connu beaucoup de tiraillements. Ça a même déteint sur les relations entre joueurs. Autrement dit, au-delà de la compétence, il faut aussi des qualités humaines.

Au plan local, Aliou Cissé est de plus en plus cité. Quelles sont ses chances de diriger les «Lions» ?

Ecoutez, c’est maintenant un secret de polichinelle. Aliou a non seulement l’avantage d’être dans le circuit fédéral, mais il travaille avec nous depuis un certain temps. Et il a plus ou moins réussi. Il a eu à gérer l’équipe olympique avec beaucoup de succès, avec notamment la première participation du Sénégal aux JO. Il nous a amené jusqu’en quart de finale. Nous n’avons été éliminés que dans les prolongations par l’Uruguay, futur vainqueur du tournoi. Cela veut dire que c’était très important.
De l’autre côté aussi, il a eu à assurer à deux reprises l’intérim au niveau de l’équipe A. Il s’en était bien sorti, nonobstant qu’il n’avait pas tout son potentiel en main. Ce sont des atouts non négligeables. Il a donc cet avantage par rapport à d’autres techniciens qui sont candidats au poste.
D’aucuns lui collent l’inconvénient de l’âge. Mais, ce n’est pas un inconvénient disqualifiant. Parce que nous constatons de plus en plus qu’il y a des entraineurs très jeunes qui font des résultats.
Toutefois, il faut aussi préciser que d’autres candidats ont des arguments à faire valoir. Il y a aussi Lamine Dieng et tant d’autres techniciens.

Restons avec l’équipe nationale pour parler des sanctions contre Pape Kouly Diop et Papiss Demba Cissé. Avez-vous voulu marquer le coup ou c’est dans l’optique de mettre de l’ordre dans la tanière que vous avez agi de la sorte, en les privant de matches dans leur championnat respectif ?

Sur ce point là aussi, nous avons pris nos responsabilités. Ils ne sont pas les seuls joueurs blessés. La seule différence, c’est que les autres ont effectué le déplacement jusqu’à Niamey. D’ailleurs beaucoup d’entre eux commençaient à s’interroger sur ce qui allait se passer avec les absents. Ils n’arrêtaient pas de dire : «nous avons effectué le déplacement malgré notre blessure. Maintenant, qu’est ce qui va se passer pour les autres ?»
Il ne faut pas que les gens aient comme l’impression du deux poids, deux mesures dans le traitement des joueurs. Il fallait quand même rendre justice aux joueurs qui ont effectué le déplacement. Certains ont tenu à venir. Il ne faut quand même pas créer une fissure. Il fallait impérativement mettre tout le monde sur le même pied d’égalité.

Avant le match contre l’Angola, le 22 mars 2013, il y a une date Fifa, le 6 février. C’est l’ultime répétition avant de cette journée des éliminatoires de la coupe du monde. Avez-vous une idée sur le sparring-partner ?

Je dois d’abord signaler que cette date arrive en pleine compétition de la coupe d’Afrique des nations (c’est le jour des demi-finales. L’Angola partage la poule A avec l’Afrique du Sud, le  Maroc  et le Cap Vert  Ndlr). Pour le moment, nous sommes dans une phase de discussion notamment avec le Gabon (également éliminé de la CAN, Ndlr) qui a émis le souhait de jouer contre le Sénégal. Soit en Europe, notamment à Paris, au Maroc, quelque part en Afrique ou à Libreville. Nous en sommes là pour l’instant.

Président, il est fait état dans la presse que l’Etat vous aurait demandé de ne pas vous représenter lors de la prochaine assemblée générale ordinaire de la Fédération. Vous confirmez ?

Non ! Cette information est fausse. Il n’a jamais été question de cela.

Il a été question de quoi alors ?

Je ne voudrais parler des entretiens que j’ai eus avec les autorités. Surtout que nous sommes dans une dynamique d’apaisement.

Les autorités ivoiriennes viennent de décider de parrainer la candidature de Jacques Anouma à la tête de la Caf. Pendant ce temps, le TAS se déclare incompétent pour statuer sur la proposition de Mohamed Raouraou. Vous êtes considéré comme un proche de Anouma. Que pensez-vous de ces deux décisions ?

La position de la Fédération sénégalaise de football a été très claire. Ce que nous défendons, c’est la démocratie. Par ailleurs, j’ai des relations personnelles avec Jacques Anouma et je les assume.

Quid de la Direction générale d’arbitrage ?

Nous avons lancé un appel à candidature. Nous n’avons pas encore procédé au dépouillement. Nous attendons les résultats. Mais, par la même occasion, nous allons renouer le fil du dialogue avec les arbitres qui sont une composante très importante dans le football.

 

Source : SudQuotidien

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici