Samedi à Dakar, une des meilleures sélections d’Afrique abandonnera tout espoir de participer à la CAN 2013 en Afrique du Sud. Une qualification atténuerait la polémique née de la nomination de Sabri Lamouchi, d’une part, au poste de sélectionneur des Éléphants, en mai dernier et d’autre part, de Joseph Koto, à la tête des Lions du Sénégal.
Samedi soir, Sabri Lamouchi et Joseph Koto ne seront plus tout à fait les mêmes hommes. Si les Éléphants franchissent l’obstacle sénégalais, les détracteurs d’hier de Sabri Lamouchi, l’encenseront. Au moins, pour un temps. Mais, si la Côte d’Ivoire est éliminée, ils poursuivront, à coup sûr, leur entreprise de démolition, et seront, sans doute, rejoints par la foule des modérés, ceux qui n’avaient pas hurlé au scandale, le jour de sa nomination. C’est la même situation qui pèse sur la tête de Koto, dont le contrat est clair : c’est la qualification à la Can 2013 en Afrique du Sud. Et pour ce faire, il faut se défaire de cette équipe de Côte d’Ivoire, demain samedi, au stade du Président Senghor. Ces deux coachs vont vivre cette soirée là de véritables instants de football qu’ils n’ont jamais vécu dans leur carrière, tant en tant qu’entraîneurs que quand ils étaient joueurs. Sur les deux bancs, l’esprit sera sur un air de « si je perds… ». On peut noter, tout de même, que la pression est plus pesante sur Lamouchi que sur Koto. Le coach ivoirien, qui a fait un saut extraordinaire pour se retrouver à la tête de la première équipe africaine, est devant une situation inconfortable qui, en cas de défaite et de non-qualification, donnerait raison à ceux qui pensent qu’il a été placé à ce poste par des lobbyings intenses menés par des gens au sommet du football ivoirien dont l’actuel président de la fédération qui, sans doute, vit la même situation que son coach. « Les critiques, je les accepte. Elles viennent surtout de la presse, moins de l’opinion publique. Je peux comprendre le scepticisme de certains car, je n’ai aucune expérience d’entraîneur. Je demande à être jugé sur les résultats », disait le franco-tunisien, également, attaqué sur son salaire – 60 000 euros selon les uns, 200 000, selon les autres. Des sommes qui ont beaucoup alimenté les conversations en terre d’Éburnie. En tout cas, demain, au stade Léopold Sédar Senghor, la soirée sera longue, très longue pour l’un et l’autre. Et, comme on dit : « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ».