À Al-Nasr (D1 Dubaï) depuis l’été dernier, Ibrahima Touré dit ne rien regretter de son passage à l’AS Monaco où il n’a pas bénéficié de la confiance du coach. Le Thiessois qui dit s’épanouir du côté des Emirats Arabes Unis n’exclut pas de revenir en Europe afin de bénéficier d’une visibilité qui lui permettrait de retrouver la Tanière des Lions qu’il a quittée il y a plus d’un an. Entretien.
Ibou, comment se passe votre première moitié de saison à Al Nasr ?
Ça va, on essaie tant soit peu de faire aller. Ici, on n’observe pas de trêve comme dans certains pays d’Europe. On a fini la phase aller du Championnat, maintenant on est sur la dernière ligne droite.
Où est-ce que vous en êtes avec le mercato ?
Je reste concentré sur mon club. C’est vrai que le mercato concerne tout le monde, mais moi je ne me fais pas de fixation dessus. Je sais que des clubs comme Betis Séville (D1 Espagne) sont en négociations avancées avec mon club. Mais cela ne me déconcentre nullement. Au contraire, ça me donne envie de progresser pour aider l’équipe à atteindre ses objectifs.
Est-ce que l’équipe de Betis Séville correspond à vos attentes ?
Je ne sais pas. On verra ce que les négociations donneront comme suite. Là, ça dépend de mon club parce que la clause libératoire est de 6 millions d’euros (4 milliards CFA environ). Maintenant, je ne sais pas si mon club est prêt à me libérer. Les Espagnols, quant à eux, sont prêts à mettre la somme qu’il faut pour me recruter. De toutes les façons, moi je ne gère pas ces aspects. Je veux rester concentré exclusivement sur le domaine sportif.
On dirait que vous voulez revenir en Europe…
C’est vrai que j’aimerais vraiment revenir en Europe, mais si ça doit se réaliser, ça ne sera pas avec n’importe quelle équipe. Contrairement à Dubaï, les championnats d’Europe de l’Ouest sont plus médiatisés. Cela est un aspect fondamental qu’il ne faut pas négliger.
Etes-vous satisfait de votre bilan à mi-parcours ?
Pour l’instant, je ne me plains pas. J’ai 14 buts depuis le début de la compétition et nous sommes 3èmes du championnat. Je pense que je suis toujours dans le rythme. J’ai conscience que ce n’est pas suffisant. Je mettrai les bouchées doubles pour marquer davantage les esprits dans ce championnat.
Ne regrettez-vous pas de ne pas connaître le haut niveau vu votre talent ?
Franchement, je ne regrette rien. Je remercie vraiment Dieu de m’avoir donné la chance et l’opportunité d’exercer le métier que j’aime le plus. Chacun a sa destinée par le Tout Puissant. Si aujourd’hui, je me retrouve à Dubaï, c’est parce que je l’ai voulu. En venant ici, j’avais plusieurs propositions.
Quel objectif vous êtes-vous assigné pour cette saison ?
Dans ma tête, je voudrais terminer parmi les trois meilleurs buteurs du championnat. Mais c’est à condition que je reste parce que tout peut aller vite et je peux quitter ici.
L’équipe nationale est-elle toujours dans un petit coin de votre tête ?
Bien sûr que oui. J’y pense beaucoup. Et je dis que c’est normal parce que tout footballeur aimerait tout le temps porter les couleurs de son pays. Maintenant, il y a un patron à la tête de la sélection. C’est lui seul qui est habilité à faire ses choix qu’on respecte.
Pensez-vous que malgré la concurrence sur le front de l’attaque vous avez votre place dans l’équipe du Sénégal ?
Si on juge et on met sur la balance les performances des uns et des autres en clubs, je dis oui j’ai ma place dans cette équipe du Sénégal.
Mais tant qu’on n’arrêtera pas de politiser la sélection, ça sera difficile.
Par respect au coach et aux coéquipiers, je ne veux vraiment pas utiliser les médias pour critiquer quoi que ce soit. Je reste professionnel dans mon coin en attendant l’appel de la patrie.
Selon vous qu’est-ce qui explique votre longue absence de la Tanière ?
Je ne sais vraiment pas. Personne ne m’a jamais appelé pour me donner des explications. Malgré tout, je continue à me faire plaisir en club.
Quel avenir prédisez-vous à cette équipe du Sénégal ?
Nous avons une belle équipe. Donc, l’avenir ne peut être que beau pour nous. La dernière rencontre face à la Côte d’Ivoire en est une parfaite illustration. On a sorti un grand match devant une grande équipe.
Vous avez quand même regretté votre absence lors du match contre la Côte d’Ivoire ?
Il ne faut pas être prétentieux pour dire que si j’étais là, j’allais faire gagner le Sénégal. En football, on ne peut rien prédire d’avance. C’est un sport complexe qui a ses réalités. Maintenant, chacun essaie de mettre le sien pour que l’équipe obtienne gain de cause.
Suivez-vous l’évolution du championnat français que vous avez récemment quitté ?
Je pense qu’aujourd’hui, le PSG est plus complet que l’AS Monaco. Ce n’est pas parce que j’ai quitté le club que je le dis, mais c’est la réalité.
Les Parisiens prouvent match après match qu’ils sont les meilleurs.
Quelle appréciation faites-vous de l’équipe monégasque ?
Ils ont fait venir des joueurs expérimentés. Mais le football actuel demande aussi un jeu physique avec des joueurs capables de tenir 90 minutes. Aujourd’hui, Monaco a oublié de renforcer un peu la défense. mais avec l’arrivée de Lassina Traoré, l’attaque aura un petit équilibre. Maintenant, c’est à lui de prouver qu’il peut changer les choses s’il reste làbas.
On a l’impression que vous regrettez toujours votre départ de Monaco ?
Je ne regrette rien parce que franchement après tout ce que j’ai fait là-bas, je n’ai rien à prouver à Monaco. J’ai quitté la tête haute.
Mais vous regrettez quand même le manque de reconnaissance des dirigeants ?
Je n’incrimine pas les dirigeants dans leur ensemble. C’est le coach qui choisit. En un moment, le Directeur sportif m’a demandé de rester. Les dirigeants savent tout ce que j’ai fait pour cette équipe. J’ai décidé alors de partir parce qu’il ne sert à rien de rester dans un club où on n’est pas assuré de jouer. En tant que compétiteur, j’ai décidé d’aller voir ailleurs et là, je ne le regrette pas. Je suis un compétiteur et je préfère partir et avoir du temps de jeu.
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