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Sur ses 10 ans de présence dans la Tanière, Idrissa Gana Guèye, à la parole pourtant rare, est revenu largement avec nous. Ses différents coaches, son rôle, ses joies et ses déceptions ! Le milieu de terrain des « Lions » s’est prononcé sur différents sujets liés à sa présence dans la Tanière.

 Il y a dix ans exactement vous débarquiez dans la Tanière, lors d’un match international amical face à la Guinée. À cet instant-là, pensiez-vous rester aussi longtemps en équipe nationale ?

Franchement, je ne sais pas du tout. Parce que je ne m’étais pas posé la question. J’étais juste heureux et content de représenter mon pays et de porter un maillot aux couleurs nationales. J’étais très heureux d’avoir été bien reçu par les autres joueurs et le coach. C’est une chose que j’attendais depuis longtemps et un rêve de gamin qui se réalisait.

  En dix ans de présence, quelle est votre plus grande joie, votre plus grande fierté avec les « Lions » ?

J’aurais préféré dire autre chose. Mais pour moi, le fait d’être arrivé en finale de Can en 2019 est ma plus grande fierté avec cette équipe. Parce que c’est quelque chose qui n’était pas arrivé depuis 2002. On avait à cœur de ramener la coupe au pays, mais malheureusement cela ne s’est pas fait. Cette compétition a été une grande fierté pour moi parce que nous avions bien représenté le Sénégal ; mais malheureusement nous n’avons pas pu ramener le trophée.

 Et quelle a été votre plus grosse déception ?

Paradoxalement, c’est cela aussi ma plus grande déception. D’avoir été en finale sans remporter le trophée. Nous étions tout près du but. C’était notre rêve et on était décidé comme tout. Mais Dieu en a décidé autrement. On était en même temps content d’être arrivé en finale et déçu de n’avoir pas offert au Sénégal son premier trophée continental.

  Avec 80 sélections, vous êtes à 19 longueurs du record de capes détenu par Henry Camara (99). Est-ce un objectif pour vous de battre ce record ?

Je ne me pose pas la question. J’essaie juste d’être en forme, de m’entrainer correctement et d’apporter quelque chose à l’équipe. Pour le reste, c’est mon corps qui me dira et Dieu qui décidera.

Cela fait donc 10 ans que vous êtes en équipe nationale. Ce qui vous place parmi les joueurs ayant le plus duré dans la Tanière. Mais vous êtes encore loin du record de longévité détenue par Locotte et qui est de 14 ans. Espérez-vous pouvoir tenir assez longtemps pour battre ce record ?

Honnêtement, c’est quelque chose qui ne me vient même pas à l’esprit. Je ne me pose même pas cette question puisque le plus important ce n’est pas de battre ce record, mais plutôt de gagner quelque chose pour le Sénégal. Après, ça prendra le temps que cela prendra si cela doit se faire. Mais ce n’est pas l’objectif. Je suis juste très heureux et fier de représenter mon pays de la meilleure des façons.

  Avec 6 buts et 6 passes décisives en 10 ans, même si vous jouez milieu défensif, pensez-vous que ce soit un bon ratio ?

Il est vrai qu’on peut toujours mieux faire, mais je suis plutôt satisfait de ces statistiques qui ont beaucoup progressé lors de ces dernières années. En fait, le coach me demande de jouer plus haut, de faire des passes décisives, de marquer des buts, de faire jouer l’équipe. Contrairement à ce que l’on me demandait lors de mes premières sélections : rester devant la défense, assurer la sécurité de l’équipe. Donc j’étais forcément moins offensif. Mais ce n’est pas évident en Afrique, surtout quand on joue contre des équipes qui optent pour le bloc bas, qui sont physiques. Alors, il y a moins d’occasions et moins de buts. Donc je suis satisfait de ces statistiques et ferai tout pour les améliorer.

  Vous avez vu passer beaucoup de sélectionneurs nationaux. Lequel vous a le plus marqué et pourquoi ?

Tous m’ont marqué. Amara Traoré qui m’a appelé pour ma première sélection, même si je n’en ai pas eu d’autres avec lui. Mais il m’a marqué pour m’avoir offert ma première cape. Le regretté Joseph Koto et Alain Giresse m’ont toujours accordé leur confiance et fait jouer et avec eux, j’ai eu beaucoup d’affinités. Avec Aliou, j’ai passé beaucoup plus de temps et il m’a confié des responsabilités.

  N’empêche que vous avez inscrit tous vos buts en équipe nationale sous Cissé. Est-ce à dire que vous vous sentez mieux avec lui qu’avec les autres ?

Ce n’est pas forcément que je me sens plus à l’aise avec lui. J’étais déjà très à l’aise avec les autres coaches ; sauf que lui me demande autre chose, d’être plus offensif. Ce n’est donc pas la même chose que quand il faut être plus défensif. Cela me libère plus et me permet d’être plus souvent en position de marquer ou de faire des passes défensives.

   Vous avez disputé 3 Can et été jusqu’en finale lors de la dernière avec les « Lions ». Vous allez donc vers une 4ème. Que faut-il faire pour que celle-ci soit la bonne ?

On espère toujours que ce sera la bonne. À la dernière Can, nous n’étions pas loin de notre but. Il nous faudra donc nous appuyer sur ce que nous avons fait à cette Can-là. C’est-à-dire beaucoup de solidarité, beaucoup de travail et surtout avoir confiance en nous et essayer de faire le maximum pour aller le plus loin possible dans cette compétition. Mais c’est Dieu qui donne la victoire.

  En tant qu’ancien de la Tanière, comment jugez-vous l’ambiance qui y règne ? Comment a-t-elle évolué depuis vos débuts ?

Il y a toujours eu une bonne ambiance en sélection. En tout cas depuis que j’y suis. Il y a eu différents joueurs et différents coaches, mais on a toujours eu une bonne solidarité, une bonne ambiance entre nous. C’est vrai que par moments, il y a eu des complications parce que certains ne jouaient pas et n’étaient pas contents. Mais tout se passait dans le respect, dans le professionnalisme et dans l’amour du maillot. On a toujours essayé de garder la bonne cohésion du groupe, d’avoir une bonne relation entre nous. Et cela a toujours été le cas. En plus, il y a des joueurs qui sont là depuis longtemps et l’on se connait et s’apprécie encore plus. On a plus d’affinités, on s’entend bien et tout se passe pour le mieux. On espère juste qu’un jour prochain, on va pouvoir ramener au pays le trophée continental que tout le peuple attend depuis toujours.

  Vous avez disputé 3 Can, une Coupe du monde et les Jo. Mais vous n’avez toujours pas accroché le moindre trophée. Cela commence à faire désordre non ?

Bien sûr que c’est un vide, surtout pour le Sénégal. Pas que pour moi. On espère pouvoir combler ce vide le plus tôt possible. En tout, on est là et l’on se bat pour ça.

  On vous qualifie parfois de « capitaine sans brassard ». Vous manque-t-il d’avoir l’étoffe au bras ?

Je n’ai pas forcément besoin d’avoir le brassard pour jouer mon rôle de leader dans cette équipe. Je fais partie des plus expérimentés, des plus anciens. Le brassard, c’est un choix du coach qu’on respecte et nous, on est fier de représenter le pays. Avec ou sans brassard. Moi, ne pas l’avoir ne m’empêchera pas de jouer correctement mon rôle dans cette Tanière ».

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