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Dans un entretien accordé au journal L’Observateur, Ousmane Mane revient sur la rencontre qui opposait le Sénégal à la Côte d’Ivoire en 2013. Le joueur de Diambars explique les moments de tempête qu’il a vécu en sélection et ses blessures répétitifs qui ont failli ruiner sa carrière.

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Vous n’êtes plus le même joueur depuis votre passage en Equipe nationale. C’est dû à quoi, selon vous ?

Je ne sais pas, peut-être que c’est parce que je suis toujours au Sénégal et que les gens continuent de voir le même Ousmane Mané et pensent qu’un joueur qui ne part pas à l’étranger ne progresse pas.

Être numéro 1 en Equipe nationale, un moment, et toujours joueur à Diambars, comment vivez-vous cette situation ?

Non, ce n’est pas du tout facile. Il y a des joueurs avec qui j’étais en sélection et partageais beaucoup de choses. Et là, je suis devant la télé à les regarder jouer, c’est un peu difficile. Cela a été dur et j’ai dû garder ça au fond de moi tout en continuant à bosser. Si je n’étais pas mentalement fort, personne ne parlerait plus de moi. Je continue à travailler parce que c’est le plus important. Je suis conscient de ce que je fais. J’ai aussi de bons encadreurs à Diambars qui me parlent souvent. Je sais que si je continue sur cette lancée, j’aurai quelque chose, Insha’Allah.

J’ai eu beaucoup de blessures inexplicables.

Il se susurre que vous avez été atteint mystiquement. Pouvez-vous le confirmer ?

Peut-être que oui et peut-être que non. Peut-être que oui, parce que j’ai eu beaucoup de blessures sans avoir un contact avec un adversaire ou être mal tombé. J’ai eu des douleurs à mon genou droit et je me suis mis à le traiter sans arriver à le soigner complètement. J’ai essayé avec une autre méthode (traditionnelle) et cela a fonctionné. Et trois mois après, j’ai commencé à avoir mal à l’autre genou (gauche). J’ai retenté la même chose.

Vous aviez aussi une grave blessure au dos…

Oui, c’est vrai. Un mois après la perte de ma mère, mon problème au dos est apparu sans que je n’aie eu aucun choc sur le terrain. Je n’arrivais pas à m’asseoir pendant 30 minutes. C’était difficile et sans un bon mental, ce n’est pas évident.

Je suis parti jusqu’à Joal pour me soigner mystiquement.

Il paraît que vous avez réussi à soigner votre mal de dos en vous rendant à Joal. Est-ce vrai ?

(Rire) C’est vrai, je suis parti jusqu’à Joal pour me soigner. Mais je ne peux pas parler de certaines choses, peut-être à cause de l’éducation que j’ai reçue, mais sachez que cela a été difficile. Pour un jeune qui venait d’arriver en Equipe nationale en y trouvant des gens qui ont connu la sélection avant vous, c’est un peu difficile. Le fait de voir un jeune venir prendre leur place… je ne peux pas entrer dans les détails. J’étais jeune et je ne comprenais pas la situation. Mais celui qui m’a beaucoup expliqué et continue de me prendre comme son petit frère, c’est Khadim Ndiaye. Il m’a beaucoup aidé et c’est quelqu’un à qui je tiens beaucoup.

A un moment, est-ce que vous n’avez pas eu envie de dire stop ?

A la fin du match face à la Côte d’Ivoire à Dakar, j’ai dit à Papiss Demba Cissé, dans le vestiaire : «Grand, il faut que j’arrête l’Equipe nationale.» Sur ce match, on a vu, à l’interne, des choses et on ne pouvait pas imaginer qu’un Sénégalais pouvait le faire à sa Nation. Mais ce sont des choses dont on ne peut pas parler parce que cela reste dans le secret du vestiaire et entre les joueurs. J’ai expliqué à Papiss et à Khadim ce qui m’arrivait. Par contre, cela ne m’a jamais traversé l’esprit d’arrêter le football.

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