Le stade de Mbour veut passer très vite l’étape du retour en Ligue 1. Le club est réorganisé à tous les niveaux avec la création d’une société anonyme, la mise en place des directions technique et sportive et le recrutement de nouveaux joueurs. Pour le président Saliou Samb et son équipe, il faudra être modeste, mais ambitieux. Déjà pour cette saison, le budget va tourner autour de 80 millions. Et les saisons à venir, le club compte faire mieux en se dotant d’une autonomie financière. Un processus qui est en cours avec l’ouverture imminente d’une fabrique d’eau filtrée et de boutiques pour le club.
Promu en Ligue1, le stade de Mbour est en train de mettre les bouchées doubles pour engager la saison dans les meilleures conditions. Au plan administratif, la société stade de Mbour SA a été créée à côté de la structure traditionnelle. Au plan sportif, le club s’est doté d’une direction technique (dirigée par l’actuel directeur technique régional de Fatick, qui connaît bien la maison pour y avoir travaillé du temps d’Abdoulaye Sarr) et d’une direction sportive confiée à l’ancien international Diène Faye. Le groupe de joueurs a connu aussi des changements importants que le président et le coach expliquent par la nécessité de se doter de joueurs d’expérience et de talents pour affronter les rigueurs de la première division. «Il y a un groupe qui était là et qui a fait monter l’équipe en Ligue 1. Mais pour moi la performance prime sur tout le reste. Il a fallu se séparer de certains joueurs pour faire la place à d’autres qui répondent mieux aux exigences de la première division», a déclaré le patron du club. Et il est confirmé par l’entraîneur : «C’est naturel qu’il y ait des changements dans le groupe. On a des éléments de l’année passée, mais aussi de nouveaux éléments venant d’autres équipes de L1 et de L2». Quand on monte un palier, il faut se doter d’un effectif plus aguerri, avec des joueurs qui ont plus d’expérience et de qualité pour la compétition».
En Ligue1 : «pour apprendre» mais aussi avec «beaucoup d’ambitions», selon le coach
De retour dans l’élite, l’équipe fanion de Mbour ne veut pas jouer les faire-valoir. «Modestement, il faut dire qu’il faut y aller pour apprendre, mais apprendre le plus vite également. Dans l’apprentissage, on peut avoir des hauts et des bas. On peut assimiler très tôt comme on peut avoir des lacunes qu’il faut essayer de combler par le travail. Ce sera difficile, mais il faut oser apprendre et progresser», a déclaré l’entraîneur Lamine Sano. Et ce dernier n’a nullement peur des grands noms du championnat comme Jaraaf, Diambars, Casa sports. «Il faut toujours avoir espoir. L’essentiel, c’est de ne pas se focaliser sur les noms des clubs, mais de compter sur ses propres valeurs. Si on entre dans la compétition avec cet état d’esprit, tout peut être facile. Je me concentre sur mon groupe pour en faire un groupe cohérant et combattif. Je n’ai pas de complexe par rapport à d’autres équipes et je ferai tout pour que mon groupe n’ait pas de complexe par rapport aux autres». En tout cas, son joueur Amadou Dabo, un des cadres du groupe, n’a pas de complexe. «On a fait monter l’équipe, maintenant il faut l’amener encore plus loin. Nous ne sommes pas là pour jouer les seconds rôles. On a l’ambition de jouer les premiers rôles, aussi bien en championnat qu’en coupes», dit-il.
«Se dire que tout est possible et ne pas se contenter du peu»
Même s’il n’exige pas la lune de ses joueurs, le président Saliou Samb se veut ambitieux comme tout dirigeant de club. «Nous avons la même ambition que tous les clubs en compétition. Ce que je dis à mes joueurs, c’est que je n’aime pas me contenter du peu. Je ne viens pas vers eux avec un programme défaitiste. Je me dis que tout est possible. Il faut seulement se donner les moyens de glaner des points au fur et à mesure. D’abord essayer de gagner les premiers matchs, ensuite essayer de voir ce qu’il y a à faire. Je travaille selon un programme graduel, sans pression et avec humilité. Les Mbourois ne m’ont pas mis à la tête de leur club pour que je vienne avec des ambitions limitées. Il faudra glaner tout ce qui est possible de glaner. Mais aussi, il ne faut pas surévaluer l’équipe. Pour moi le minimum c’est 10 victoires, 10 nuls et 10 défaites. Et pour se donner toutes les chances, l’équipe est déjà en préparation » dit-il.
Un budget de 70 à 80 millions, une société d’eau filtrée et des boutiques pour le club
Il ne peut pas se permettre des folies financières, mais le président du Stade de Mbour veut financièrement mettre son club à l’abri, avec un budget annuel assez conséquent, comparé à la moyenne nationale. «Le budget va tourner entre 70 et 80 millions. Nous sommes obligés de faire des économies, en limitant les dépenses. La masse salariale (annuelle) sera entre 30 et 40 millions. Le reste servira aux déplacements, aux primes et autres», révèle-t-il.
Mais comme tous les clubs sénégalais, le stade de Mbour vit quasiment de la poche de son président. Une situation à laquelle Saliou Samb veut échapper. Ainsi, après la création d’une société stade de Mbour SA, une série d’initiatives et d’investissements est enclenchée pour permettre à l’équipe d’avoir une autonomie financière. «Nous sommes en train de travailler sur des projets qui vont permettre au stade de Mbour d’avoir ses propres ressources dans les trois prochaines années. Ça suppose des investissements. Et on a déjà commencé avec une usine d’eau filtrée qui sera commercialisée à partir de la semaine prochaine sous le nom : «Eau la Mbouroise». On a des boutiques dénommées «dimbal ndiabott » qui commercialisent du poisson et qui, en plus de procurer des revenus au club, vont aussi servir à appuyer les groupements de femmes du département. On va installer aussi une boutique Stade de Mbour qui va vendre tous les produits liés à l’équipe (maillots, tee-shirts…)», a expliqué Saliou Samb. Ce dernier d’ajouter que le club est en train de voir avec la mairie, comment récupérer le site de l’ancien stade afin de le rentabiliser et de pouvoir faire du club un véritable facteur de développement local en plus des résultats sportifs.
L’AS
