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Joseph Koto

Le staff technique des « Lions » avait promis « un match d’attaque ». Il s’est dès lors cru en devoir d’aligner d’entrée 4 attaquants de pointe (Cissé, Sow, Ndoye et Bâ). L’équipe s’en trouva totalement déséquilibrée, ne gagnant même pas en efficacité offensive ce qu’elle perdait en densité dans son secteur médian. Car ce quatuor de « 9 » a beau essayer, par moments et à tour de rôle, de se replier pour tenter d’occuper les flancs ou de prendre le jeu à son compte, ce fut en pure perte. Parce que durant toute la première mi-temps, le Sénégal ne se créa que très peu d’actions dangereuses réellement construites ; seul Moussa Sow, sur un tir des 25 mètres (2ème mn) et un retourné acrobatique (41ème mn) ayant donné du boulot à Copa Barry, le portier ivoirien.
Le reste du temps ? Un jeu laborieux, d’une affligeante indigence technique et tactique. Les deux milieux de terrain, Diamé (un peu trop brouillon) et Gana Guèye n’arrivaient pratiquement jamais à mettre leurs avants en position d’inquiéter l’arrière-garde adverse qui, assurément, avait plus souffert chez elle à l’aller qu’à Dakar. La faute justement à ce choix tactique de Joseph Koto qui semblait avoir cloné le 4 – 4 – 2 qu’Amara Traoré, son prédécesseur au poste, avait aligné sur la même pelouse, en amical, face au Maroc, le 10 août 2011. Avec le même résultat : 2 – 0 pour les visiteurs, même si les Ivoiriens ont attendu la deuxième mi-temps pour planter leurs banderilles là où la première moitié de la période avait suffi aux Chérifiens.
Quelle mouche a donc piqué le sélectionneur des « Lions » pour qu’il troque le 4 – 4 – 2 qui avait tant fait mal aux « Eléphants » chez eux avec ce « dispositif à papa » qui ne semble plus prospérer que dans la tête de techniciens sénégalais ? En tout cas, son équipe a semblé avoir laissé son jeu à … Abidjan. Rien de plus normal au vu de la tactique adoptée. Papiss Cissé a été transparent, et dire qu’il a été meilleur que Demba Bâ. Et même s’il a été l’auteur des deux seules actions dangereuses dignes de ce nom, Moussa Sow a plus souvent joué à l’envers, perdant un nombre important de ballons offensifs. Dame Ndoye, lui, a plus été vu sur balles arrêtées, mais n’a jamais trouvé la combinaison capable de mettre le feu à la défense adverse, ses choix étant trop «téléphonés ». Sadio Mané qui, malgré quelques déchets dans son jeu, avait été un poison constant pour les Ivoiriens à l’aller, avait été « oublié » sur le banc. Moussa Konaté capable d’évoluer sur le même registre (tout en percussion offensive) n’avait pas non plus la faveur du sélectionneur.
Dans ces conditions, il ne restait plus qu’à transformer le « match d’attaque » en … match de défense, pour au moins essayer de ne pas perdre à défaut de pouvoir gagner. Or l’arrière-garde sénégalaise (avec l’efficace duo axial Kouyaté – Lamine Sané, un Pape Ndiaye Souaré tranchant offensivement et défensivement et Zargo moins bien loti) qui a pour l’essentiel contenu les rares velléités offensives ivoiriennes (l’exception de deux raids de Gervinho) a perlé par deux fois. Deux fois de trop. D’abord, avec ce mur poreux qui a laissé passer le coup franc de Drogba (51ème mn), ensuite sur cette percée de Yaya Touré ayant abouti au penalty (70ème mn) qui a mis le feu aux poudres.
Au total, cette équipe-ci du Sénégal était trop peu outillée pour retourner une situation déjà assez compliquée par le 2 – 4 pris à Abidjan. En fait, Koto ne s’est guère donné les moyens de son ambition de réussir l’exploit. Normal donc qu’il ait perdu.

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