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La Ligue 1 de football professionnel sénégalais a bouclé sa 13e journée hier soir. Une première partie de saison riche en événements et spectacles, mais bien peu prolifique en buts.

C’est une première partie de saison riche et passionnément vécue par les amateurs du football local sénégalais. Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas autant régalé sur les pelouses de Ligue 1. Entre les derbys offerts sur un plateau d’argent chaque journée, l’intensité sur les pelouses avec des équipes bien structurées, le spectacle a souvent été assuré. Enfin, on pense à jouer. Les fans du football local ne peuvent qu’être satisfaits de cette première partie de saison aussi rythmée et plaisante. Si la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) voulait réussir le pari de l’attractivité en sortant une batterie d’innovations, elle s’en sort plutôt bien avec de nombreuses initiatives qui mettent le championnat local au-devant de la scène, à l’instar des conférences de presses d’avant-match qui annoncent les chauds week-ends. Les stades retrouvent de plus en plus un grand public friand du beau jeu. Si cette moitié de saison a offert de belles prestations, les équipes ne se larguent pas pour autant. Il semble qu’il y a un certain nivellement. Le leader à mi- saison, Gf (23 pts), ne devance le cinquième Jaraaf (20 pts) que de 3 points. «C’est ce qui fait le charme de ce championnat», avoue Souleymane Diallo, coach de Guédiawaye Fc. «Cette année, les équipes se valent», confirme David Laubertie, entraîneur de Dakar Sacré-Cœur. Sur le plan de l’efficacité, on ne dirait pas que c’est une première partie de saison qui s’emballe. Car à la fin de la phase aller, 142 buts ont été inscrits sur les pelouses de la Ligue 1, en 91 matchs. C’est un ratio de 1,5 but par match. On notera que Génération Foot et As Pikine sont les équipes qui ont été les plus prolifiques avec 16 buts pour les académiciens et 15 réalisations pour Guédiawaye Fc et Jaraaf. Le ratio est faible selon les techniciens. Explications !

“Les équipes jouent pour ne pas perdre”

Annoncée brûlante, la saison 2021-2022 ne s’enflamme pas pour le moment. Du moins, il n’y a pas très souvent des matchs fous comme on en a vécu entre le Jaraaf et Guédiawaye Fc, des scores fleuves comme Génération Foot-Mbour Pc (4-1). Pour les spécialistes, il y a un manque de puissances offensives dans ce championnat. Selon Souleymane Diallo, la saison n’est pas si prolifique que les gens le pensent. Il prend l’exemple de son équipe qui fait partie de celles qui ont marqué le plus de buts. «On a marqué 15 buts en 13 journées, c’est un but par match. Normalement, on doit dépasser ce ratio pour le bien du football local. Mais cela se comprend, car la plupart des équipes ne veulent pas se découvrir. Elles ne veulent pas perdre de matchs», explique l’entraîneur de Guédiawaye Fc. Il théorise le manque d’efficacité sur un plan purement scientifique. «Il y a le fait que les attaquants soient pressés dans la zone de finition et la bonne organisation défensive des équipes. Il y a une différence entre jouer pour gagner un match ou jouer pour ne pas perdre. Les équipes de la Ligue 1 évoluent avec des défenses très regroupées, avec de très bonnes organisations. A cela, s’ajoute le manque de régularité de la part des attaquants dans la zone de finition», dit-il. Invité à faire le diagnostic de ce «mal profond», Souleymane Diallo pense que cela est dû à un temps d’entraînement très faible et des effectifs pléthoriques dans les équipes. «On ne donne pas assez de temps de répétitions aux attaquants lors des entraînements. L’attaquant a besoin de répéter le geste autant de fois que possible afin de pouvoir être performant lors des matchs. Les académies sont les exceptions à cela, car ils sont tout le temps avec les joueurs et s’entraînent autant de fois que possible pour se performer», explique Souleymane Diallo.

“Manque de qualité individuelle”

David Laubertie, entraîneur de Dakar Sacré-Cœur, pense que les équipes du championnat national évoluent actuellement dans un très bon niveau, malgré un «manque cruel d’efficacité». «Il y a des contenus qui sont intéressant, mais tant qu’on n’arrivera pas à être efficace offensivement, on restera dans la position que nous sommes. Les équipes ont toujours ces déchets dans la zone de finition qui les empêchent de valider certaines bonnes performances.» Il pointe du doigt un autre problème. «Les conditions de jeu ne sont pas toujours propices à un bon rendement. Après, il y a des équipes très bien structurées et très solides défensivement. Parfois, des joueurs font des enchaînements qui leurs permettent d’avoir un temps d’avance, mais les défenseurs se rattrapent toujours par leurs qualités athlétiques. C’est très difficile de marquer des buts. Cela peut être dû aussi au manque de qualité individuelle des joueurs offensifs, ou encore le fait qu’il y ait trop de déchets dans la zone de finition ou sur la dernière passe, ou encore la prise de décision au bon moment. C’est un championnat très homogène, toutes les équipes se valent», explique le Français qui pense que la pelouse aussi fait partie des facteurs majeurs de ce manque de buts.

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