Président de l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS), Mamadou Koumé est un observateur averti du sport sénégalais. Ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise pendant presque dix ans, le président Koumé qui a été l’un des premiers journalistes sportifs à couvrir des compétitions internationales sportives confie à Sud Quotidien ce qu’il a retenu de l’année 2012 et ce qu’il attend sportivement de l’année à venir.
Que retenez-vous de l’année 2012 ?
Le football est une passion nationale surtout lorsqu’il s’agit de l’équipe nationale de football. Je retiens le double échec de l’équipe nationale. D’abord à Bata où ce fut la grande déception alors que le Sénégal était attendu comme l’un des vainqueurs ou du moins parmi ceux qui devaient jouer un rôle important lors de cette compétition. A l’arrivée, ça été le bide. Le plus mauvais résultat de l’histoire de la participation à la Can depuis 1965.
Que s’est-il passé ? Pêché d’orgueil ou une réelle défaillance résultant de la vraie valeur de cette équipe. On a invoqué des forces mystiques qui seraient à l’origine de cet échec. Pourquoi ces forces mystiques n’ont pas permis au football sénégalais de s’imposer dans le passé? Je suis de ceux qui pensent que l’équipe nationale a échoué par pêché d’orgueil et dans ce cas la responsabilité de l’encadrement n’est pas à écarter.
Il a pu être trompé par certains joueurs qui n’avaient pas le niveau lors de ce tournoi. Des joueurs comme le capitaine Mamadou Niang, Kader Mangane, Issiar Dia, Demba Ba et les gardiens n’étaient pas dans le coup.
Ensuite, il faudrait que les techniciens nous édifient sur certains choix, ce n’est parce qu’on a quatre attaquants jugés bons qu’on les aligne tous en même temps. Une équipe doit être équilibrée dans ses lignes et ce n’était pas le cas à Bata. Etre battu par la Zambie n’a rien de déshonorant quand on connaît la valeur de ce football mais être ridiculisé par la Guinée Equatoriale, une équipe de “légionnaires” montée à la va-vite et la Libye qui était en guerre civile et qui n’avait plus de championnat et dont les joueurs ne payaient pas de mine, le football sénégalais est tombé de haut !
L’échec pour la qualification à la Can 2013 me choque moins car la Côte d’Ivoire était un adversaire de taille. L’éliminer de la part du Sénégal aurait été un exploit retentissant mais se faire sortir par elle, est dans l’ordre logique des choses si on étalonne la valeur des deux équipes. Le Sénégal n’a pas aujourd’hui des joueurs de la trempe de Didier Drogba ni de Yaya Touré.
Ce qui m’a choqué, ce sont les violences à Léopold Sédar Senghor. Un match des “Lions” interrompu, du jamais vu dans notre pays ! Je persiste à croire qu’on a introduit ce jour-là des loups dans la bergerie (nombre de ces perturbateurs ne sont pas du milieu du football).
L’incurie de la Confédération africaine de football (CAF) dans le domaine de l’arbitrage ne doit pas conduire à ces excès.
Plus jamais ça !
L’éclaircie est venue de l’Angleterre avec les Olympiques qui pour une première participation ont montré que le travail paie et qu’une saine conception du football pouvaient produire un résultat lumineux.
Une place de quart de finaliste est un bon résultat. Gloire à ces jeunes gens qui ont écrit une belle page de la participation du Sénégal aux JO, ce résultat figure juste après la médaille d’argent de Dia Ba de 1988 à Séoul sur les 400 mètres haies.
Quelles sont vos attentes pour 2013 ?
J’attends de l’année 2013 qu’on travaille mieux et qu’on sache qu’on ne brûlera pas les étapes. Les résultats viendront après. Si en football, l’équipe nationale se qualifie pour le dernier tour des éliminatoires de la coupe du monde, ce sera déjà une bonne chose.
Le basketball qui a le meilleur palmarès national va entrer en compétition. Si on prépare à temps, les participations de ses équipes, celles-ci pourront défendre crânement leurs chances. Mais, je crois à peine à cela, l’impréparation et l’improvisation ont souvent régné dans ce domaine.
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