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FSF

Les limogeages des entraineurs de l’équipe nationale de football alimentent toujours les débats sur leurs possibles successeurs. Après un échec lié aux résultats sportifs, la même question revient : faut-il confier les rênes de l’équipe à un local ou un Européen sera-t-il le messie ? Le limogeage de Joseph Koto n’échappe à la règle. Les dirigeants de la Fédération Sénégalaise de Football se retrouvent confrontés au même casse-tête.

Pour ma part, je milite pour que l’équipe soit coachée par un Sénégalais et je vais exposer ici les différents arguments en faveur d’un tel choix.

L’argument sportif : un entraîneur sénégalais sera plus en mesure de donner une âme à l’équipe tout simplement parce qu’il connaît les valeurs qui fondent la société sénégalaise, la mentalité des joueurs, les attentes du public. Si on veut construire une équipe dans la durée, un mercenaire étranger ne semble pas être la référence puisque ce dernier, s’il réussit sa mission, profitera de celle-ci pour aller négocier un autre contrat pour une autre sélection. On l’a vu avec Metsu.

L’argument financier : même si je suis contre le principe qu’un local perçoit un salaire moins élevé qu’un Européen, recruter un Sénégalais sera plus intéressant financièrement. En effet, à côté du salaire de l’entraîneur étranger, d’autres charges viennent s’ajouter : salaires du staff qui accompagne le sélectionneur, avantages en nature (logement, voitures, billets d’avion pour rentrer régulièrement au pays, indemnités en cas de licenciement…).

La formation des cadres techniques : confier l’équipe à un local poussera les candidats sénégalais à perfectionner leurs connaissances et à intensifier leur formation. La FSF devra faire de la formation des cadres techniques son cheval de bataille. En recrutant systématiquement les coachs étrangers et faisant de nos compatriotes des éternels adjoints, notre niveau de compétences sera toujours en-dessous de ce qu’il devrait être. Si l’on souhaite que le métier de sélectionneur de haut-niveau ne soit pas la chasse gardée des Européens, la FIFA devrait imposer que l’entraineur d’une équipe nationale ait la nationalité du pays. Je pense que Boubacar Sarr Locotte a largement les compétences pour reprendre l’équipe nationale.

A ceux qui diront que Metsu a réussi avec l’équipe du Sénégal, je répondrai que c’est effectivement l’exception qui confirme la règle. Autrement, Stephan et Kasperczak n’ont pas fait mieux que Laye Sarr ou Amara Traoré. De plus, Metsu a pris les rênes de la sélection à un moment où l’attente des supporteurs vis-à-vis de l’équipe était inexistante, sa nomination étant d’ailleurs passée quasiment inaperçue.

Amara Traoré a prouvé qu’il pouvait réaliser de belles choses même si la dernière CAN a été un échec. Je pense qu’il s’agit d’un simple accident de parcours qui, si on lui avait permis d’en analyser les causes, l’aurait aidé à rebondir. Le flou qui a accompagné la période de renouvellement de son contrat lui a, semble-t-il, été fatale. Amara n’était pas dans les conditions optimales pour réussir sa mission. Il n’était donc pas le seul responsable de cet échec.

Une équipe nationale ne se construit pas en quelques mois. Y ajouter de l’instabilité chronique en changeant d’entraîneur tous les 6 mois ne fera qu’aggraver le problème. La fédération devrait y songer et tenter l’expérience de miser sur un sélectionneur choisi pour une période de 4 ans en lui confiant des pouvoirs élargis dans le secteur sportif. Cela commence par le caractère indiscutable du choix des joueurs.

Faisons confiance à nos compatriotes, l’expérience égyptienne devrait nous faire dire que c’est possible. Il faut surtout les mettre dans les conditions de réussir leur mission. Alors pourquoi ne pas confier, non pas en intérim mais avec une réelle mission, les rênes de l’équipe à Khalilou Fadiga, Aliou Cissé ou encore Ferdinand Coly ? Je suis sûr que l’expérience pourrait être concluante.

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