Depuis plusieurs jours, Papiss Cissé fait la Une des gazettes sportives sénégalaises. Une habitude, pour l’attaquant ailé, capitaine des Lions de la Teranga. Oui, mais pas pour ce type de raisons. A la chronique de ses exploits répétés, sur les pelouses de Bundesliga puis de Premier League, fait maintenant place celle de ses déboires, de coups de blues en coups de sang. Dernier épisode en date, l’absence de l’ancien Messin, la semaine dernière, pour la rencontre amicale entre le Niger et le Sénégal. Officiellement touché au dos, le buteur n’était pas venu comme c’est l’usage faire venir constater sa blessure par le staff médical de l’équipe nationale. Pis, il était ensuite resté injoignable plusieurs jours pour son sélectionneur et les responsables sénégalais. De quoi justifier la fermeté de la FSF : mécontente de voir Newcastle justifier l’absence de Papiss Cissé en sélection par une blessure au dos, l’instance avait saisi la FIFA. Et, estimant que ladite blessure n’était pas assez grave, avait obtenu l’interdiction pour Cissé de jouer avec les Magpies contre Swansea (1-2), samedi dernier. Furieux, l’intéressé avait ensuite menacé de renoncer à porter le brassard de son équipe nationale.
Après avoir ainsi bombé le torse, la Fédération sénégalaise a joué mardi la carte de l’apaisement. « C’est une affaire désormais classée, nous avons voulu marquer le coup. Dans le cadre de la reconstruction de notre football, on ne doit tolérer aucun dérapage », a justifié Mbaye Diouf Dia, le chargé des petites catégories à l’instance dirigeante du football sénégalais. Après avoir rappelé que Moussa Sow et Issiar Dia s’étaient eux déplacés en sélection pour faire constater leurs blessures, le responsable a indiqué qu’il ne saurait y avoir deux poids deux mesures, le porteur du brassard devant au contraire se montrer exemplaire. Se défendant d’agir en représailles contre Newcastle, qui avait l’été dernier refusé de libérer Papiss Cissé (et Demba Ba) pour les Jeux Olympiques de Londres, la FSF se veut stricte. « Les mêmes sanctions ont été prises à l’encontre de Pape Kouly Diop (Levante, Espagne)… Il n’a jamais été question de mettre en mal le joueur avec son club, mais plutôt de tirer la sonnette d’alarme », a précisé Mbaye Diouf Dia.
Embarrassant pour l’image de Papiss Cissé, cet épisode survient au moment où l’attaquant se trouve dans le creux de la vague en club. Meilleure recrue du mercato d’hiver la saison dernière en Angleterre, auteur d’une série de 13 buts lors de ses 14 premiers matchs en Premier League, l’avant-centre marque le pas depuis le début du nouvel exercice. Avec 3 petits buts en 17 matchs toutes compétitions confondues, dont une malheureuse réalisation en Championnat, le serial buteur du printemps semble bien loin. La faute aux défenseurs qui ont appris à le marquer et à le prendre au piège du hors-jeu ? C’est une explication partielle. La difficile cohabitation tactique avec Demba Ba en est une autre. Surtout à l’aise seul en pointe, dans un 4-3-2-1 ou un 4-2-3-1, système prisés à son arrivée à Newcastle, Papiss Cissé semble mal s’accommoder du passage du manager Alan Pardew au 4-4-2. Son seul but en Premier League cette saison, il l’a d’ailleurs marqué contre West Bromwich Albion, en sortant du banc et alors que Demba Ba avait lui quitté le terrain. Comme s’il n’y avait qu’un fauteuil pour les deux canonniers sénégalais de Newcastle.
