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C’est à croire qu’Alain Giresse ne veut plus de contact entre les Lions et le peuple. Après un regroupement à Bruxelles (contre l’Angola), à Accra (contre la Sierra Léone) et à Paris (contre la Côte d’Ivoire), Giresse a encore remis ça. En plus d’avoir décidé de faire jouer l’équipe à Casablanca, loin du pays, le technicien français a choisi d’aller se terrer avec son groupe à Al Jadida, à 80  kilomètres de la capitale marocaine.

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Une volonté nette d’isoler davantage la tanière qui aurait besoin «d’un maximum de concentration», de la poignée de Sénégalais qui pourrait déranger aux entraînements et à l’hôtel. Un argument qui ne tient pas la route. En effet, même si Casablanca est bruyant et abrite une colonie de Sénégalais qui pour lui sont un facteur de trouble de la quiétude de la tanière, il peut bien y avoir ce «maximum de concentration» auquel il tient tant.

Un simple huis-clos et le tour est joué en ce qui concerne les entraînements. Encore qu’on ne voit pas comment une poignée de supporters sur les gradins ou autour du bus de l’équipe peuvent déconcentrer des joueurs qui évoluent tous les week-ends devant des milliers de supporters hostiles. A leur hôtel également, on ne voit pas comment des gens, fussent-ils des supporters, peuvent troubler la quiétude des Lions. A moins qu’il n’ait pas la poigne requise pour faire respecter les règles de conduite en regroupement.

Devenue une véritable obsession chez le sélectionneur, cette recherche de «concentration maximum» qui isole l’équipe de sa base populaire serait compréhensible et acceptable si elle avait payé. Mais jusque-là, leurs prestations vont de mal en pis. La preuve, contre la Côte d’Ivoire le 12 octobre dernier, personne ne les a approchés ou dérangés. Et pourtant, ils ont été méconnaissables sur le terrain.

Si l’on sait que l’équipe pèche particulièrement au plan mental, ne serait-il pas intéressant de la laisser au contact du public et du peuple comme cela a été toujours le cas pendant les plus glorieux moments de notre football ? En isolant chaque fois les joueurs, Giresse n’a-t-il pas lui-même perturbé les habitudes et brouillé les repères des Lions habitués aux bains de foule qui leur permettaient à chaque fois de mesurer le degré des attentes du peuple? N’est-il pas temps pour le sélectionneur de reconsidérer ses positions?

Lui qui pense connaître le football africain, mais qui ne sait pas qu’en Afrique cette présence autour des sélections a son sens et son pesant d’or. Plus que  ses discours qui visiblement n’ont pas fait bouger d’un iota le mental actuellement trop bas de la tanière, cette sorte de «pression populaire» autour de l’équipe peut se révéler un moyen très efficace pour booster le mental des Lions. Malheureusement Giresse, concentré sur ses certitudes d’école, ne le comprend pas ainsi.

 

L’AS

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