Capitaine de Strasbourg, cet été, le complet milieu de 20 ans Habib Diarra, déjà expérimenté, s’affirme comme une valeur sûre de la Ligue 1.
Mister Angry (Monsieur en colère). Liam Rosenior surnomme ainsi avec affection Habib Diarra, qui affirme vouloir «toujours gagner les petits jeux à l’entraînement». Cette rage de vaincre plaît à l’entraîneur anglais, arrivé cet été à Strasbourg. Il l’a désigné capitaine de sa séduisante équipe juvénile (*) : «Je l’adore ! Il diffuse beaucoup d’énergie et comprend bien notre façon de jouer (offensive et exigeante). C’est un vrai gagneur, qui porte l’équipe vers l’avant. En plus, il est issu de la région.»
Né à Guédiawaye, près de Dakar au Sénégal, Habib Diarra a commencé le foot à Mulhouse avant d’intégrer le pôle Espoirs Grand Est, puis l’Académie du Racing, à 15 ans. «C’est une grande fierté de porter le brassard, clame-t-il. Comme on a tous à peu près le même âge et un état d’esprit similaire, c’est simple, je dois rester moi-même.» Soit un jeune homme dé- terminé ayant moins de 21 ans (qu’il fêtera le 3 janvier), le plus expérimenté de la catégorie en L1, avec 73 matches (8 buts), dont 9 cette saison (deux buts, une passe décisive). «Je le pousse tous les jours à améliorer ses stats, car il a le potentiel pour ça», raconte son compatriote Kader Mangane, coordinateur sportif qui loue «sa maturité et son exemplarité».
Sept sélections avec le Sénégal
Passionné de mangas et de la série américaine Snowfall, dont il affirme «beaucoup apprendre», Habib Diarra a enrôlé un cuisinier personnel. Il a conscience de «la grande importance de la préparation invisible. Le meilleur exemple, c’est Cristiano Ronaldo, toujours performant à 39 ans. Je veux mettre tous les atouts de mon côté pour durer.» Afin de poursuivre son ascension linéaire et sans accroc. En tout cas de l’extérieur, car il confesse avoir «traversé des moments difficiles».
Celle-ci l’a donc vite conduit d’un centre de formation au statut d’international sénégalais (7 sélections), comme son père Samba, ex-attaquant (2 capes). Et ce, même s’il a fréquenté tous les Bleuets, des U16 aux Espoirs (14 capes au total). «Mon cœur a parlé», confie Diarra sur ce choix. «Ça accélère ma progression d’être accompagné par des joueurs d’expérience comme Idrissa Gueye, un de mes modèles à mon poste avec Paul Pogba, N’Golo Kanté et Tanguy Ndombélé.»
Polyvalent, il se définit comme «un milieu box-to-box», qui se sent «très à l’aise» dans le rôle de meneur axial hyperactif offert par le coach, qui lui «laisse une grande liberté». En revanche, loin d’être libre contractuellement, puisque engagé jusqu’en 2028 au RCSA, il fut proche de partir à Lens en 2023. Un temps pisté par la Juventus, courtisé l’été dernier par Everton, il rappelle : «Tout joueur rêve d’évoluer un jour en Premier League…»
(*) Il y a eu 36 buts en 9 matches avec le RCSA (19 marqués, 17encaissés), soit 4 par rencontre.
