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L’œil du consultant

Le match d’Abidjan a étalé toutes les carences et insuffisances de l’équipe du Sénégal aussi bien dans le contenu que dans l’état d’esprit. Face à une équipe ivoirienne qui –  à défaut d’être collectivement à son meilleur niveau – a su s’appuyer sur ses individualités, à l’image de Gervinho, et sa maturité tactique, quand il a fallu gérer son avance.

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Changement d’organisation

Fidèle à sa démarche, depuis qu’il est à la tête des «Lions», le sélectionneur pour contrer les «Eléphants» dans leurs points forts et les faire déjouer a, une fois de plus, abandonné son habituel 4-4-2 pour un 4-3-3 qui, à l’arrivée, s’est avéré être un véritable flop tactique. En intégrant Alfred Ndiaye aux côtés d’Idrissa Gana Guèye et avançant Momo Diamé dans un rôle de meneur de jeu et mettre deux attaquants de métier (Dame Ndoye-Moussa Sow sur les côtés), le sélectionneur avait fini de déstabiliser sa propre équipe.

Les conséquences de cette pagaille tactique sont les deux buts encaissés dans le premier quart d’heure où son milieu cherchait ses repères, à l’image d’un Alfred Ndiaye dans un rôle très flou sur Yaya Touré et d’un Gana Guèye jouant à la hauteur de son axe central composé de Kouayé et Sané. Momo Diamé, dans son rôle de pourvoyeur de ballons aux attaquants, multipliait les fautes techniques et les mauvais choix. Du coup, le Sénégal était incapable d’aligner trois passes dans la profondeur pour inquiéter une défense ivoirienne qui était loin d’être un modèle de sûreté.

Tâtonnements tactiques

La marque de fabrique de cette équipe du Sénégal depuis l’avènement d’Alain Giresse, après sept matches, est le changement d’organisation d’une rencontre à une autre. Si après sept matches, le sélectionneur cherche toujours une organisation, il donne l’impression qu’il ne sait encore tactiquement pas où il va.

Changement des hommes

L’autre constat qui se dégage dans le management du sélectionneur, c’est l’instabilité de son «onze» de départ. Après sept matches, Giresse n’arrive toujours pas à trouver un «onze» de départ. On a l’impression que le meilleur joueur du précédent match doit toujours démarrer le suivant sur le banc : Kara Mbodji après son match contre le Liberia, Stéphane Badji auparavant après l’Angola et samedi, c’était le tour de Sadio Mané après l’Ouganda.

Incapacité à mettre en place un collectif

En héritant d’un groupe avec un grand potentiel et des profils variés, avec les Olympiques de Londres et les rescapés de Bata, contrairement à l’ancien Directeur technique Amsatou Fall et Amara Traoré qui, au lendemain du match contre la Gambie, où il fallait tout reconstruire, l’actuel sélectionneur lui n’avait que l’embarras du choix. Mais force est de constater que cette équipe du Sénégal n’a pas progressé dans son jeu collectif. Et pire, elle a perdu cet esprit de compétition qui l’habitait pendant les éliminatoires de la Can 2012, avec Amara Traoré. Et le match d’Abidjan en est la parfaite illustration : Manque d’agressivité, manque de concentration, absence de fond de jeu, maladresse technique, équipe jouant à un rythme très lent, en somme une équipe très loin du haut niveau.

Manque de caractère et de leaders

Abidjan a aussi confirmé le manque de caractère et de tempérament de cette équipe. Les leaders faisant défaut, le résultat est logique pour une formation qui a toujours concédé des occasions de buts, quel que soit l’adversaire. Il est vrai que le but marqué par Papiss Cissé laisse au Sénégal des minces espoirs de qualification pour la Coupe du monde 2014. Mais est-ce que cette équipe qui traîne autant de tares peut se métamorphoser, dans un mois, à Casablanca en changeant d’organisation et certains joueurs aussi pour remonter un handicap de deux buts face à une équipe à l’aise dans la contre-attaque sur une bonne pelouse, avec une climat «européen» ? Rien n’est moins sûr…

 

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