Jouer un tournoi au cours duquel deux de tes joueurs perdent un de leurs parents en pleine compétition. C’est cette situation douloureuse qu’a connue Serigne Saliou Dia avec ses gamins à Monrovia. Du coup, il fallait leur remonter le moral et les booster à atteindre l’objectif final : remporter la coupe de l’Ufoa-A. Une mission réussie et que le sélectionneur, joint juste avant le départ pour Dakar, résume en une seule phrase : «Le sacre de la résilience.»
24 heures après, à tête reposée, quelle lecture faites-vous du sacre des Lionceaux U20 au tournoi de l’Ufoa-A de Monrovia ?
C’est surtout un sentiment de joie, de fierté pour ces garçons qui ont été héroïques. Pour résumer, un seul mot me vient à l’esprit : la résilience. Et on peut donc dire que c’est le sacre de la résilience. Parce que, comme vous le savez, on a vécu des événements malheureux, avec deux joueurs qui ont perdu un de leurs parents en plein tournoi. Il y a un joueur qui avait perdu sa maman et quelques jours après, un autre avait perdu son père. Ce sont des épreuves douloureuses, mais qui ont rendu encore plus forts les garçons.
Maintenant il nous fallait gagner en hommage aux défunts et honorer ces joueurs qui ont choisi de rester et de continuer avec le groupe. A l’arrivée, ces épreuves douloureuses ont rendu encore plus forts les garçons qui ont fait preuve de beaucoup de courage, de solidarité avec un bon mental, en remportant le trophée pour honorer la mémoire des disparus. Et c’est l’occasion pour moi de les féliciter et de leur dire que je suis fier d’eux pour avoir été résilient.
Pour revenir à la finale, contrairement contre la Guinée, vous avez vite tué le match en marquant 2 buts très tôt…
C’est vrai qu’ils ont vite tué le match. Et là, je retiens surtout leur état d’esprit au vu de ce qu’ils ont enduré pour en arriver là. C’est vrai que contre la Guinée c’était un autre match, car au bout il y avait une qualification à la Can. Il fallait être très patient dans le jeu, il fallait amener l’adversaire à l’usure. Et on s’était préparés à ça. On savait que plus le match durait, plus on allait avoir des possibilités de scorer. C’est ce qui fait que la victoire s’est dessinée presque à la fin. Et pour éviter un tel scénario, il fallait jouer autrement en finale face à la Sierra-Leone qui a montré de belles choses lors du tournoi. C’est ainsi qu’on les a poussés à jouer contre-nature, en optant pour un pressing dès le début, en les faisant déjouer. Une stratégie qui a marché et qui nous a permis de mieux contrôler le jeu. D’ailleurs au vu du match, on pouvait même mettre plus de deux buts.
Les Lionceaux ont joué au total 4 matchs. Lequel vous avez le plus aimé ?
Sans hésiter, je dirais que c’est la finale contre la Sierra-Leone. D’abord par rapport au contexte, avec ces événements malheureux que le groupe a connus. Il fallait voir comment les garçons allaient réagir face à un adversaire qui avait fait bonne impression. Il y avait aussi cet objectif de conserver le trophée. A l’arrivée, ils ont fait le job et c’est pourquoi j’ai vraiment kiffé leur prestation en finale.
En attendant de connaître le pays-hôte de la Can, quelle sera la suite côté préparation ?
Pour le moment, on savoure cette belle victoire, le temps de rentrer et de mettre en place un nouveau programme (l’équipe est attendue cet après-midi vers 16h). Il y a la sélection locale avec Souleymane Diallo qui pourrait récupérer quelques joueurs U20. Maintenant, il va falloir se reposer et après se préparer pour la suite ; en attendant de connaître la date du tirage et le nom du pays-hôte.
