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Né le 1er décembre 1998 à Bignona, dans le Sud du Sénégal, Bouly Junior Sambou vit un rêve éveillé à l’heure d’affronter Al Ahly ce dimanche en finale retour de la ligue des champions de la CAF. L’attaquant du Wydad Casablanca est à 90 minutes d’enfiler une fois de plus sa cape de super héros pour permettre au club marocain de conserver son titre de champion d’Afrique. Un trophée qui viendrait couronner la belle saison du Sénégalais confirmant son ascension fulgurante.

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Bouly Sambou, profession : buteur

C’est à Bignona que Bouly Jr Sambou fait ses gammes à l’école de football Mathieu Chupin sous la houlette de Coach Yankhoba Badji. Joint par Afrik-Foot.com, son premier formateur s’est épanché sur les débuts du buteur du WAC. « Il est vite sorti du lot quand il débarque à l’école de football à Bignona, se souvient-il. C’était un enfant très discipliné. Je ne lui ai fait aucun cadeau. Mais c’était pour son bien. Je lui ai appris le football comme les autres enfants mais avec un traitement spécial. Je l’ai plusieurs fois déplacé de poste. Beaucoup de gens à Bignona sont surpris du poste qu’il occupe aujourd’hui parce qu’ils l’ont vu à bien d’autres positions », a confié Yankhoba Badji.

C’est finalement à la pointe de l’attaque que Bouly Jr Sambou trouve sa voie grâce à son gabarit. « C’est son physique et sa générosité qui m’ont poussé à le mettre en pointe. Je l’ai fait jouer en 10, en 6, comme ailier. Il a même été dans les buts (rires). C’était mon métronome. On l’a charrié en le traitant de bouche-trou du coach. Je recherchais en lui sa polyvalence et il s’en sortait parfaitement dans nos matchs », a révélé Coach Yankhoba Badji. C’est à ce poste d’avant-centre qu’il explose dans les « Navétanes » (championnat populaire de quartiers, ndlr) avec l’ASC HLM de Bignona puis à Dakar, la capitale. Il est temps pour lui de voir plus haut, toujours avec cette même signature de buteur insatiable quelque soit l’équipe.

À la fin de l’été 2018, il file à EJ Fatick. Une première saison où il claque 11 buts et offre 5 passes décisives en ligue 2. Teungueth FC et son coach d’alors, Souleymane Diallo flairent le bon coup et font le forcing pour l’attirer à Rufisque. Il ne découvre finalement pas la Coupe de la CAF lors de sa seule saison avec le club de « Rio », qui renonce au tour préliminaire. Il inscrit 7 buts en 13 matchs pour ses débuts dans l’élite sous le regard avisé de son premier entraîneur. « Pour sa première saison en Ligue 1, je le suivais tous les week-ends. À la fin du match, on s’appelait pour débriefer sa prestation. Je lui disais toujours que la Ligue 1 c’est pour les expérimentés. C’était pour qu’il gère mieux sa générosité dans les courses durant 90 minutes. Son excès d’engagement l’expose aux risques de blessures », a expliqué Yankhoba Badji.

L’attaquant ne sera malheureusement pas épargné par une grave blessure à la mi-saison. Le championnat est finalement annulé avec la pandémie de Covid-19 alors que TFC est largement en tête de la L1. Après plusieurs mois de blessure, il décide à la surprise générale de rejoindre le Jaraaf l’année où son ancien club réalise l’exploit de se qualifier en phases de poule de Ligue des champions. La première pour un club sénégalais depuis la Jeanne d’Arc en 2004. La même année, Jaraaf atteint les quarts de finale de la Coupe de la CAF avec un Bouly toujours gêné par les blessures. 2021-2022 sera la saison de la rédemption. Il plante 13 buts et termine meilleur buteur de ligue 1 à égalité avec Ngagne Fall de Génération Foot.

Digne héritier de Moussa Ndao

Durant l’été 2022, il est sollicité par plusieurs clubs d’Afrique du Nord mais décide de disputer les qualifications du CHAN avec l’équipe locale du Sénégal. Il finit par céder aux sirènes du Wydad au Maroc. L’occasion de marcher sur les pas de la légende sénégalaise du WAC, Moussa Ndao. L’attaquant international sénégalais a passé 4 saisons au WAC, marquant 79 buts en 149 matchs entre 1989 et 1993. Un palmarès extraordinaire avec trois titres de champion du Maroc, une Coupe du trône, une Coupe arabe, la Ligue des champions africaine, une coupe afro-asiatique des clubs et une Supercoupe de la CAF.

Bouly Sambou est encore loin du palmarès de son compatriote avec une finale de Supercoupe de la CAF perdue face à Berkane et une élimination en barrages du Mondial des clubs en janvier 2023. Mais l’attaquant de 24 ans réalise des débuts tonitruants avec le WAC avec un total de 18 buts en 32 matchs toutes compétitions confondues. Le Wydad est en lice pour un triplé historique Ligue des champions – Coupe du trône – championnat. « J’espère qu’il va remporter la Ligue des champions car il représente tout le Sénégal dans cette finale. À Bignona tout le monde suit ses performances tous les week-ends », espère coach Yankhoba Badji.

De l’avis de ce dernier, Bouly Sambou a énormément progressé dans son jeu. « Il a réglé ses lacunes sur le jeu de tête qu’il traînait ici à Bignona. Les tirs de loin sont ses qualités premières. C’est pourquoi il est surnommé ‘ Puissance ‘ à Bignona. Il a toujours eu ce flair du buteur. Dans les Navétanes à Bignona, tout le monde peut le certifier », assure-t-il. Pour Coach Badji, Bouly Sambou peut aller encore plus haut. « D’autres portes pourraient s’ouvrir pour lui hors de l’Afrique. Avec son tempérament et ses qualités, beaucoup de clubs s’intéressent à lui. Pourquoi pas se frotter au championnat d’Angleterre », a-t-il ajouté.

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