bdoulaye Ndiaye, l’entraîneur de Niary Tally, a purgé sa peine de 5 matchs de Ligue 1 sénégalaise. Suspendu par la Commission de discipline de la Ligue professionnelle de football pour des propos jugés diffamatoires à l’encontre d’un arbitrage et du président de Diambars, Abdoulaye Ndiaye retrouve le banc, le week-end prochain.
Vous avez purgé vos 5 matchs de suspension. Qu’est-ce que ça fait de retrouver le banc après tout ce temps ?
Ma suspension était terminée avant notre match contre Port (0-0) de dimanche. J’avais la possibilité d’être sur le banc, mais j’ai préféré rester sur les tribunes.
Pourquoi ?
Ce n’est pas à partir du banc qu’on gagne un match. Un match se gagne dans la préparation de la semaine et dans le briefing. Sur le banc, on a que de petits correctifs à faire. Je suis resté sur les tribunes pour montrer que d’en haut comme d’en bas, il n’y a pas une grande différence. Au contraire, ça permet d’avoir une certaine lecture du jeu.
Avec le recul, quel œil avez-vous sur ce qui s’est passé ?
Lors de son dernier passage à Dakar, Claude Le Roy disait qu’il s’éloigne de plus en plus du milieu du foot, mais qu’il ne s’éloigne pas du foot. Je partage ce point de vue. Dans le milieu du foot, il y a des choses qui se passent que les gens interprètent mal. Le foot, c’est la compétition. La contradiction interne fait avancer les choses. Chacun a son point de vue, mais les gens doivent avoir le courage de dire ce qu’ils pensent.
On vous a reproché d’avoir offensé Saer Seck, président de la Ligue Pro…
Les gens n’ont pas dit le fond de ma pensée. Je n’ai accusé personne. J’ai dit un sentiment que j’ai eu. Si nous voulons faire notre football, il faut qu’on se dise la vérité. On ne doit pas se leurrer. Au Sénégal, nous avons les meilleurs arbitres du continent. Ce n’est pas pour rien qu’à la Coupe d’Afrique des Nations 2012, le Sénégalais Badara Diatta avait dirigé la grande finale. On ne discute plus la performance de nos arbitres. Il y a des championnats où l’arbitrage se fait à 5. Malgré tout, il y a des erreurs. Les entraîneurs peuvent faire des erreurs et ils prendront leurs responsabilités. Est-ce qu’une équipe doit perdre parce que l’arbitre a fait des erreurs ? Non. C’est par rapport à ça que j’ai parlé. On m’a reproché de parler d’une équipe contre laquelle je ne jouais pas. J’apprécie bien Diambars en tant que centre de formation. Mais avec Diambars, le club qui est en compétition contre mon équipe, je ne fais pas dans le sentimentalisme. J’ai une grande admiration pour Saer Seck. On n’est pas de grands amis. On se connaît tout juste. Il m’envoie un mail de meilleurs vœux chaque année. J’en fais autant. Quand je veux un match amical pour mon équipe, je fais appel à lui. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup sur le travail qu’il fait. Mais la compétition reste la compétition.
Paradoxalement, votre équipe peinait quand vous étiez là et a commencé à se redresser pendant votre suspension…
Je fais confiance à mes collaborateurs. Nous sommes dans la même classe. Nous nous concertons toujours. À l’entraînement, nous travaillons ensemble. C’est à l’approche du match que je m’efface pour les laisser prendre leurs responsabilités. L’équipe change de caractère au fil du temps parce qu’elle se cherche. Nous avons fait un recrutement. Certains ne sont pas encore bien intégrés dans l’organisation.
GFM