C’est connu. L’équipe nationale, c’est pour les meilleurs. Pas seulement du moment. Mais pour les plus aguerris, les plus endurcis, capables de répéter les performances dans le temps. Chez les Lions, ils n’ont pas toujours réussi le pari. Depuis 2000, plusieurs talents n’ont pas tenu leurs promesses
Issiar Dia fauché en plein vol
C’est l’histoire la plus récente. Celle d’Issiar Dia. L’international sénégalais qui a révélé, il y a quelques semaines, avoir résilié son contrat avec le Gazélec Ajaccio. Et pourtant, ce devait être le point d’un nouveau départ pour l’ancien Nancéien dont le retour annoncé en Ligue 1 française en début de saison était accueilli comme un soulagement par l’ensemble de ses admirateurs. Puisque la carrière du natif de Sèvres avait commencé à s’écrire en pointillés quand il s’est exilé dans le Golfe au moment où les projecteurs étaient braqués sur lui. Arrivé à Nancy en 2006, Issiar Dia avait explosé en 4 saisons. Parti à Fenerbahçe en 2010, deux saisons plus tard, en août 2012, à seulement 25 ans, il s’engage avec le Lekhwiya au Qatar. Revenu en Corse en août 2015, Issiar n’a jamais tenu le rythme, ne disputant que des bouts de matchs. Son contrat résilié à l’amiable, il devrait retourner au Qatar à 28 ans. Sélectionné pour la première fois en équipe nationale en 2010 lors de la 2ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2010 contre la Gambie, le 8 juin 2008, à 21 ans, Issiar avait joué son premier match avec les Lions face aux Scorpions. Hormis son coup d’éclat face au Cameroun, lors de la 3ème journée des éliminatoires de la CAN 2012, quand il offrait le but de la victoire à Demba Ba, le parcours d’Issiar chez les Lions n’aura été qu’un feu de paille. À la CAN 2012 en Guinée équatoriale et au Gabon, il n’avait pas sauvé les Lions d’un naufrage cataclysmique.
Adama Sarr, un espoir jamais confirmé
Aujourd’hui âgé de 32 ans, Mouhamed Adama Sarr est sans club depuis 2012. Sa dernière formation est OFI Heraklion en Grèce où il n’avait passé qu’une saison. Et pourtant, que l’espoir était grand quand Adama Sarr faisait ses débuts au FC Trévise, en 2000, avant de passer au prestigieux Milan AC d’un certain Silvio Berlusconi en 2001. Une équipe milanaise alors au sommet de son art avec des noms ronflants dont Franco Barési, Marco Van Basten ou encore Paolo Maldini. Alors encensé par l’emblématique capitaine de la Squadra Azzura, le désignant comme son successeur dans l’axe de la défense milanaise, Adama Sarr n’a jamais pris la place qui lui était réservée. Baladé de prêt en prêt à Galatassaray, à l’Atalanta Bergame ou encore à Genk, le Sénégalais passera le plus clair de sa carrière au Standard Liège où il restera de 2005 à 2010, remportant notamment un titre de champion de Belgique en 2009 et une Supercoupe de Belgique l’année précédente. En équipe nationale où l’axe central lui était grandement ouvert, le natif de Yarakh ne s’y est jamais engouffré. Mouhamed Adama Sarr n’aura disputé que trois matchs avec les Lions, tous en amical. Sélectionné pour la CAN 2008 au Ghana, il est resté sur le banc durant les trois matchs du Sénégal, éliminé au premier tour. À l’arrivée, l’éternel espoir n’aura jamais porté le maillot du Sénégal en match officiel.
Rahmane Barry, l’Olympien devenu magasinier
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Rahmane Barry a eu un parcours atypique. À seulement 17 ans, l’attaquant sénégalais débute à l’OM en Ligue 1 française en décembre 2003. Il est alors un grand espoir de l’Olympique de Marseille. Mais en 2005, après deux saisons et seulement 7 matchs avec les pros de l’OM, toutes compétitions confondues, il est prêté à Lorient jusqu’en 2007. Libéré de sa dernière année de contrat avec l’OM, il signe en 2007 avec Sedan qui évolue alors en Ligue 2. Il sera prêté la saison suivante à Gueugnon pour 6 mois, avant de retourner à Sedan et de se retrouver en fin de contrat en juin 2009. Il retrouve alors un club en octobre 2010 en s’engageant avec l’AS Beauvais Oise. En 2011, il tente sa chance en Thaïlande avec le Bangkok United avant de rejoindre l’US Montagnarde en Division d’honneur (DH), en 2012. En équipe nationale du Sénégal, celui qui était désigné comme le successeur de Khalilou Fadiga n’aura eu que 9 sélections avec une seule Coupe d’Afrique des Nations en égypte en 2006 où il n’avait pas pu s’imposer aux côtés des stars d’alors, El hadji Diouf, Henri Camara et les autres. Finalement, à 29 ans, le parcours chaotique de Rahmane Barry s’est arrêté. Après une carrière plombée par de nombreuses blessures, le jeune retraité travaille aujourd’hui dans un magasin de bricolage près de Lorient.
Matar Ndiaye, des épaules si frêles
Né le 31 décembre 1981 à Dakar, Makhtar Ndiaye a débuté avec l’équipe des moins de 15 de Rennes. Mais, il a soufflé le chaud mais surtout le froid avec les Rouge et Noir. Titularisé pour la première fois en équipe première à dix-sept ans, il sera lancé dans le grand bain par Paul le Guen, disputant douze matchs en D1 pour sa première saison au plus haut niveau. Sous l’ère Christian Gourcuff, Makhtar Ndiaye ne joue presque pas. Il dispute, cependant, la Coupe du monde 2002, avec les Lions du Sénégal. La même année, l’international sénégalais, qui n’aura finalement honoré que seize sélections, échoue également en finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Prêté une saison à Sedan en 2003-2004, Makhtar N’Ndiaye ne rentre pas dans les plans de Laszlo Bölöni lorsqu’il revient à Rennes. Libéré de son contrat en février 2005, il décide de rejoindre le club d’Yverdon en Suisse. Il est ensuite recruté aux Glasgow Rangers par Paul Le Guen, où il signe un contrat d’une année, mais n’y joue presque pas. Makhtar N’Ndiaye refait finalement surface durant l’intersaison 2011, en s’engageant avec La Vitréenne, qui évolue à l’époque en CFA. Il ne parviendra jamais à relancer sa carrière, malgré un dernier détour au Qatar.
Sylvain Ndiaye, une intégration jamais réussie
Sylvain Patrick jean Ndiaye est né le 25 juin 1976 à Paris. Formé aux Girondins de Bordeaux, il y joue son premier match en première division face à l’OGC Nice, le 25 janvier 1997. En 1999, il rejoint le Toulouse FC, puis signe à Lille l’année suivante où il se révèle aux yeux du monde et du Sénégal. Il est sélectionné pour la première fois chez les Lions le 30 décembre 2001, en match amical face à l’Algérie, avant de participer à l’épopée en Coupe du monde de football et à sa première phase finale de Coupe d’Afrique des Nations de football en 2002 (finaliste) puis en 2004. À la fin de sa carrière internationale, en 2006, après 24 sélections, Sylvain Ndiaye n’a jamais été ce maître du milieu de terrain que le Sénégal attendait en lui. De nature réservé, il a souvent été timide sur le terrain, voire très réservé. Sylvain Ndiaye n’a jamais réussi son intégration chez les Lions. Passé par Marseille, Levante puis Tenerife en Espagne, il revient en France à Reims, puis à Cannes où il termine sa carrière en 2011.