Pape Diouf est sorti hier, en début de soirée, de 36 heures de garde à vue. Entendu par la police marseillaise dans le cadre de l’affaire de transferts suspects à l’OM, l’ancien président phocéen n’a pas manqué d’alimenter les rumeurs. Il a aujourd’hui organisé une conférence de presse pour clarifier sa situation dans ce dossier et révéler la nature de ses discussions avec les enquêteurs. En commençant par lever le voile sur son éventuelle responsabilité. « Je vais commencer par vous dire ce qu’on me reproche : on ne me reproche rien. En 36h de garde à vue, j’ai été interrogé par des policiers. On ne m’a sorti ni documents signés par ma personne, aucun propos tenus par moi ou collaborateurs, aucun virement. J’ai servi de pédagogue aux policiers, dit comment fonctionnait un club pro : comment se faisait le recrutement, l’argus du foot, comment, pourquoi, pourquoi prolonger tel ou tel joueur, pourquoi 2 et pas 4 ans… j’ai fait même une leçon d’histoire en parlant de l’OM. Aucune question ne me mettant en cause, pas une once de grief, pas un dixième de reproche. »
Logiquement, l’ancien dirigeant marseillais a par la suite regretté la façon de faire. « Quand le juge est venu me signifier la prolongation de la garde à vue, je lui ai demandé pourquoi j’étais là. Il était gêné. Il m’a dit que nous devions tous être entendus dans les mêmes conditions. (…) Je pense qu’une simple convocation aurait suffi, et même une convocation selon ma disponibilité. J’ai confiance en la justice. Mais elle ne doit pas être mise ne spectacle, sans quoi on perd un peu de liberté », a-t-il assuré, avant de déplorer également le traitement médiatique dont il a fait l’objet. « La garde à vue a participé à ce spectacle monté. Il y a une forme d’approche populaire, qui voudrait dire ‘’ah, il n’y a pas de fumée sans feu’’, ‘’s’il est convoqué c’est qu’il y a quelque chose’’. C’est comme ça que ça fonctionne. Quand l’information est également montée en spectacle, les choses deviennent compliquées à la compréhension. L’informateur doit donner son info brute, quitte à ne pas la sortir en premier. J’ai tout entendu. Mais je vous le dit, je n’ai rien à me reprocher. »
Pape Diouf a ainsi défendu sa gestion à la tête de l’OM, le fait qu’il ait toujours fait les choses dans les règles et la transparence. Alors il ne comprend pas, et pointerait presque son caractère pour expliquer son implication dans l’affaire. « Quand on sort de ces petits cachots, ces caves, quand on sort de là, on peut être sur les genoux, mais moi j’étais debout, plus que jamais. La seule question que je me suis posé était ‘’qu’est-ce que je fais là’’. J’ai pensé à mes proches, ma famille. Je suis dans le football français. Le fait d’avoir dit mon indignation à propos des quotas, des paroles de Sagnol, je me suis dit peut-être que le fait d’être parmi être les commentateurs, ça a pu gêner, peut-être que tout ça m’a greffé à un problème auquel je suis étranger. » Diouf a terminé son discours en s’adressant aux Marseillais, Africains et jeunes « pouvant le prendre en exemple », pour les encourager à lui renouveler leur confiance. L’ancien dirigeant n’a rien à se reprocher, et il tenait à le faire savoir.