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Il est en passe de devenir le spécialiste de la montée en 1ère division.  Alors que la Suneor se débattait depuis plusieurs années dans les tréfonds du football sénégalais, Al Ousseynou Sène est parvenu à hisser cette équipe au firmament.  Réitérant du coup ce qu’il avait pu faire avec Ouakam. Samedi passé, il a fait retrouver Diourbel l’élite du football sénégalais. Cet entraîneur, très proche de ses joueurs qui n’a jamais douté un seul instant de la montée en L1 de son équipe, veut la Coupe du Sénégal et demande au public d’être moins exigeant, de laisser les joueurs se concentrer et de cesser ces paroles désobligeantes déclamées à l’endroit de ces derniers.

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On vous a vu verser des larmes au coup sifflet final. Etait-ce des larmes de joie ?
Parce que j’ai vu mon adjoint Sassy Ndao, qui était là lorsque la Suneor était reléguée en seconde division, pleurer en me serrant  dans ses bras que j’ai craqué. Je ne pouvais pas résister à cela. C’était des larmes de joie.

Aviez-vous l’effectif que vous souhaitiez ?
L’effectif, j’avoue que j’ai travaillé avec ceux-là dont j’ai souhaité le faire. La présidence du club m’a rendu la tâche facile en mettant à ma disposition les joueurs demandés. Je n’avais pas de problèmes parce qu’on a recruté les joueurs ensemble, moi et le président.

Quels étaient les objectifs assignés par le président de la Suneor ?
L’objectif n°1, c’était la montée en 1ère division, et on l’a fait. Dieu merci.

Coach, comment s’est fait le divorce avec Ouakam, le club qui vous a révélé au grand public ?
On ne m’a pas limogé à Ouakam. J’ai refusé de suivre quelques pressions du président Oumar Guèye Ndiaye qui voulait chambouler le staff technique par rapport à mon frère jumeau qu’il voulait verser au niveau de la petite catégorie. J’ai dit niet et c’est ce qui m’a fait quitter Ouakam. Ouakam, je l’ai fait quitter la Nationale pour l’amener en 2ème division puis en 1ère division. J’ai remporté aussi avec cette équipe la Coupe du Sénégal. En quittant ce club où j’ai été joueur, ce n’était pas un problème de compétence mais plutôt un problème crypto-personnel entre le président Oumar Guèye Ndiaye et moi. Lui voulait changer et moi, non. On ne s’est pas entendu et je suis parti.

En venant à Diourbel, était-ce un challenge ou un défi personnel à relever ?  
C’était un challenge parce que la majeure partie du monde footballistique pensait qu’en dehors de Ouakam, on ne pouvait pas évoluer. Je voulais  faire taire mes détracteurs  et leur montrer que j’étais un véritable professionnel. Et quand Oumar Samb m’a proposé de venir à Diourbel, j’ai tout de suite dit oui.

Comment s’est fait le contact ?
Mor Sy, arrière droit à l’olympique de Ngor, a facilité le contact avec Oumar Samb  qui était à la recherche d’un entraîneur jeune (Alphousseynou Badji était déjà parti). En moins de 20 mn de discussion, on est tombés d’accord et j’ai signé avec la Suneor . Cela a été aussi facilité par le fait que je ne voulais pas revenir à Ouakam.

Avez-vous douté un seul instant de faire retrouver la Suneor l’élite ?
Jamais de la vie. C’est parce que j’ai bourlingué un peu partout dans le monde et rencontré au Sénégal les plus grands entraîneurs. Je sais de quoi que je suis capable même si j’ai été un joueur moyen. J’avais un projet qui a été accepté. Quand on a battu Dahra chez elle sous une chaleur torride par 3 à 1, j’ai dit aux joueurs ; c’est dans les cordes la montée en L1 et c’est ce qui a été fait.

Les conditions étaient-elles réunies ?
Oui, elles l’étaient. En venant ici, je le répète, le challenge, c’était de retrouver la 1ère division. L’an prochain, on va discuter argent. Mes prétentions vont augmenter.

Est-ce à dire que vous allez poursuivre l’aventure avec la Suneor ?
Je pense, parce que j’ai discuté avec le président et il est satisfait de mon travail. Je pense qu’il va me reconduire même si, on n’a pas encore discuté de tout cela. J’espère que je vais continuer à coacher l’équipe.

Et si vos prétentions salariales ne sont pas satisfaites ?
Je vais continuer avec l’équipe parce que pour moi l’argent importe peu.

Comment avez-vous trouvé le public diourbellois ?
Un public difficile. Très difficile. Les gens pensent connaître le football alors qu’ils  ne connaissent pas grand-chose. Tout de suite, ils nous ont imposé un rythme de travail alors que si on nous avait laissé faire, on aurait pu avoir une très grande équipe. On a bousculé tout le programme pour satisfaire le public et la région de Diourbel.

Est-ce à dire que vous avez travaillé sous pression ?
A un moment oui. Parce que certains anciens avaient refusé même que le président me choisisse comme entraîneur. Ils n’ont jamais cessé de me mettre les bâtons dans les roues.   Je pense qu’ils vont maintenant se taire et revoir leur copie. C’était un peu décevant. J’avoue aussi que j’ai été très déçu des pratiques de certains anciens footballeurs de la Suneor. Cela m’a un peu marqué. Je le mets sur le compte de l’ignorance parce qu’ils se sont trompés sur ma personnalité. Je continue à leur tendre la main comme je l’avais fait au début.

Comment vous avez vécu cette journée du samedi ?
J’étais très émotif de voir des gens pleurer. Cela m’a marqué. Jusqu’à présent je revois les images. On  va garder l’effectif et l’augmenter. J’ai recruté 10 joueurs diourbellois. Quand j’écoute les gens parler de navétanes, on me dit que la majorité est des mercenaires. Même à Ouakam en 2006, j’avais le même problème parce qu’on me reprochait de ne pas recruter des Ouakamois.

 

Lequotidien

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