Après un dizaine de jours de préparation, les Lions vont quitter Kigali pour Bujumbura ce jeudi. Avant le départ, Aliou Cissé a fait un petit bilan avant le face-à-face avec les Hirondelles. Le coach national est aussi revenu sur le forfait de Balde Diao Keïta, qui, pour lui, est un handicap, même si l’équipe dispose de joueurs capables de faire la différence.
Vous venez de terminer le camp d’entraînement à Kigali. Quel bilan en tirez-vous?
Le bilan est plutôt positif. Maintenant, il y a un regret avec la blessure de Baldé Diao Keïta qui nous pénalise. C’est un garçon qui commençait à bien entrer dans le groupe. Malheureusement pour lui et pour l’équipe, il se blesse et est indisponible pour le match contre le Burundi. Effectivement, c’est une perte pour nous. Mais comme je l’ai dit, l’équipe du Sénégal a aujourd’hui assez d’atouts, tant quantitativement que qualitativement. On essaiera de pallier l’absence de Baldé Diao Keïta. On a eu de très bonnes conditions. On a bien travaillé. Les garçons ont vraiment suivi ce que qu’on leur demandait, que ce soit au plan athlétique, sur le plan des efforts que de l’état d’esprit. Maintenant, nous allons vers un match important qui se jouera samedi à Bujumbura. Nous sommes conscients aussi que ce ne sera pas du tout le même match que face au Rwanda. Comme j’ai toujours l’habitude de le dire, nous avons une équipe et le Sénégal doit être capable de s’adapter à n’importe quelle condition. Le match contre le Rwanda, il y a eu une vérité. Cette vérité a été plutôt positive pour nous. On avait en face de nous une équipe joueuse sur un bon terrain. On a montré de très bonnes choses. Maintenant, nous allons au Burundi. On sait que ce sera autre chose, mais peu importe le style de l’adversaire, je sais que j’ai une équipe qui est capable de jouer quand il le faut. Quand l’équipe adverse propose autre chose aussi, je pense qu’on a assez de qualités pour répondre. Effectivement, nous sommes prêts.
En quoi l’absence de Baldé Diao Keïta peut-elle handicaper l’équipe ?
Tout simplement parce que c’est un garçon qui a fait de très belles choses lors du dernier match, parce que petit à petit il commençait à faire son petit trou, son petit bonhomme de chemin. Il est bien accepté parle groupe en dehors du terrain et sur le terrain surtout. Durant les entraînements et lors du match qu’il a joué pendant 90 minutes, même si tout n’a pas été parfait, il a montré que c’est un garçon sur qui on pouvait compter: C’est effectivement dommage pour lui parce que je l’ai senti très triste. C’est aussi dommage pour nous parce qu’on aurait bien aimé l’avoir avec nous et voir ce qu’il est capable de faire dans un match de compétition.
Est-ce que ce n’est pas un mal pour un bien car il n’était pas encore titulaire dans l’équipe ; cela pourrait profiter à Moussa Konaté ?
Avant que Baldé Diao n’arrive, une équipe était la. C’est aussi un garçon qui est spécialiste d’un poste assez spécifique. Cela veut dire excentré gauche, excentré droit. Aujourd’hui, je suis conscient que faire jouer Moussa Konaté excentré droit ou Mame Birarn Diouf, ce n’est pas ce qu’ils préfèrent le plus. Mon souhait est de faire jouer des joueurs spécialistes aux postes. Un garçon comme Baldé Diao est spécialiste aux postes d’excentrés droit et gauche. Si on s’est donné autant de mal pour le récupérer c’est parce qu’on a des lacunes sur ce plan-la. Voilà un tout petit peu les problèmes. Mais comme je le dis, il n’y a pas de souci. Nous sommes appelés à pallier son forfait avec d’autres joueurs qui sont la. Il y a de la qualité. Que Baldé Diao ne soit pas la ne devrait pas nous pénaliser mais on aimerait quand même l’avoir.
Vous aviez aussi quelques soucis sur le flanc droit de la défense. Est-ce que la bonne sortie d’Ibrahima Mbaye face au Rwanda est un problème de plus ou de moins ?
La concurrence dans un groupe est très importante. Je n’ai pas de doute sur les qualités d’Ibrahima Mbaye. Je savais qu’il est capable de faire de très belles choses. Il ne m’a pas déçu effectivement quand je l’ai fait jouer contre le Rwanda. Maintenant, il y a aussi Lamine Gassama qui est là. Il a un passé avec cette équipe nationale. Sincèrement, je n’ai pas beaucoup de choses à lui reprocher. Il fait son travail correctement, même s’il peut faire beaucoup mieux que cela. C’est ce que j’attends de lui. Il est la et a à cœur de continuer ce qu’il est en train de faire. Et peut-être aussi que lui apporter une concurrence ne serait pas mal. Si vous voyez bien ce groupe, il y a de la concurrence partout. Tout le monde est capable de jouer. Maintenant, comme je le dis, tout le monde travaille correctement et le jour du match, je suis amené à choisir 11 joueurs. Cela fait partie de mon travail.
Le 11 de départ est déjà dans votre tête ou vous vous laissez encore quelques jours ?
Forcément on a une idée sur le 11 de départ. Aujourd’hui (hier) on est mercredi, on ne peut pas être catégorique. Demain et après-demain, il peut se passer quelque chose. Vous savez, le fait de s’entraîner chaque jour sur du synthétique puise sur les organismes et les garçons sont très fatigués. C’était notre dernière séance aujourd’hui (hier). A partir de demain (aujourd’hui), on sera à Bujumbura. Ce sera beaucoup plus light et plus léger. Vendredi, veille de match, ce sera aussi léger. A 80% ou 90%, on sait l’équipe qui va démarrer.
Donc, tout le monde est prêt pour le combat car ils promettent de vous rentrer dedans…
C’est leur avis à eux. Nous ne sommes pas dans le fighting, nous ne sommes pas dans la guerre. Cela restera un match de football. Mais, sincèrement, arriver au Burundi en ayant 12 points, on aurait pu arriver là-bas avec 6 points ou 9 points. Aujourd’hui, nous arrivons au Burundi en avant fait carton plein, je ne vois pas pourquoi nous devons douter de ce que nous sommes capables de faire. Dans cette équipe-là, il y a énormément de qualités. Les garçons sont ambitieux. Ils ont envie d’aller à la Coupe d’Afrique. Ils ont envie d’écrire l’histoire du football sénégalais. Cela passera par un très bon match contre le Burundi. La confiance est là. C’est à eux tout simplement de faire ce qu’ils savent faire. J’ai confiance en moi, j’ai confiance en mon équipe. J’essaie de leur transmettre cette confiance chaque jour. Je pense qu’il faut qu’ils gardent cette confiance parce qu’ils sont capables de faire de très belles choses.
L’équipe a gagné ses deux premiers matchs à l’extérieur. Face au Burundi, ce sera le troisième et le dernier. Est-ce que ce sera le même objectif ?
On n’a pas de calcul à faire. Aujourd’hui, le Sénégal doit jouer pour gagner ses matchs. Gagner un match, cela se prépare. On le prépare à l’entraînement et le jour du match aussi. C’est un processus. Il ne faut pas venir et faire n’importe quoi. Le tout, c’est d’avoir un fil conducteur sur ce genre de match. Il ne faut pas s’enflammer dans la mesure où le match contre le Rwanda nous a donné quelques certitudes. Il ne faut pas penser qu’au Burundi ce sera la même chose. Au Burundi, ce sera un autre match, un autre style. J’espère que mes joueurs vont s’adapter et comprendre que ce n’est pas le même terrain, ce n’est pas la même compétition. C’est une compétition officielle. Sur ce contexte là, il faut un autre genre de footballeurs, un autre style de jeu aussi. Ils sont préparés à cela et ils le savent. Quand il faut poser la balle a terre et jouer, nous sommes capables de le faire. On ne va pas se prendre pour ce qu’on n’est pas. Nous répondrons présents à la réalité du moment, à la réalité du match. Ce sera l’une des forces de cette équipe nationale du Sénégal, s’adapter à la réalité et à la vérité du match. Nous devons être prêts à répondre à toutes les vérités.