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Amadou Kane est sur plusieurs fronts. Vêtu de son manteau de président de l’Organisation nationale de coordination des activités de vacances, il s’active pour le concept : «Une Asc, un projet», annoncé dernièrement à travers le communiqué du Conseil des ministres. Muni de sa casquette de vice-président de la Fédération sénégalaise de football avec laquelle il est sûr de rempiler, il prépare activement la tenue de la prochaine Assemblée générale élective. Laquelle, à son avis, est déjà dans la besace de Me Augustin Senghor, président sortant.

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Président, l’annonce a été faite récemment du lancement prochain de : «Une Asc, un projet», qui pour certains, n’est qu’un plagiat du projet «Asc emploi», sous le magistère de Me Wade. Qu’est-ce qu’il y a de nouveau dans ce nouveau concept qui vient d’être lancé ?

Permettez-moi de profiter de cette occasion pour remercier le président de la République et son gouvernement d’avoir pensé que le mouvement «navetaan», en tant que structure nationale reconnue d’utilité publique puisse amener sa contribution par rapport aux problèmes d’emploi. Le mouvement «navetaan» n’appartient pas à Amadou Kane, mais à tous les Sénégalais. C’est le président de la République qui a instruit le Gouvernement de chercher un partenariat avec l’Oncav (Organisation nationale de coordination des activités de vacances) pour que le concept «Une Asc, un projet» puisse voir le jour. Ce n’est pas une proposition qui vient de l’Oncav. Maintenant, quant à ceux qui disent que cela avait existé sous une autre forme, nous répondons tout simplement que nous n’avons pas pour ambition de réinventer la roue, mais nous allons participer à la parfaire. Il y a un projet qui a existé (Asc, emploi). A-t-il atteint les objectifs qui lui étaient fixés ? Ça, c’est un autre débat. De notre point de vue, il a été une réussite, même s’il y aurait pu y avoir des améliorations. Cependant, je suis d’accord qu’il faut faire l’évaluation de ce projet. Ce que je ne peux accepter, c’est que ceux qui ont des problèmes crypto-personnels avec Amadou Kane ou un autre membre de l’Oncav veuillent transférer ces contentieux dans la vie d’une association nationale. Il n’y a pas une association religieuse, politique ou sportive, plus démocratique que l’Oncav. Si certains pensent que le mouvement «navetaan» doit être circonscrit entre le 1er juillet et la fin de la période hivernale, ils se trompent. En tant qu’association reconnue d’utilité publique, nous allons occuper l’espace pendant toute l’année, en essayant de voir les préoccupations des Sénégalais et de leur trouver des solutions.

 

Est-il pertinent de s’engager dans un autre projet alors qu’un projet similaire avait été lancé sans qu’on ait procédé à son évaluation ?

Cela peut bien être pertinent. Toujours dans la recherche de solutions par rapport aux problèmes d’emploi, c’est pertinent. La conception des deux projets diffère.

 

Quelle est la différence ?

Déjà, il faut savoir que le concept : «Une Asc, un projet» vient à peine de naître. On ne peut pas encore évoquer son contenu parce que c’est à concevoir. Il faut aussi savoir que les Asc ne géraient pas directement le projet : «Une Asc, un emploi.» L’aspect socio-économique n’existait pas encore dans nos activités. C’est pourquoi, en ce moment-là, pour être éligible au projet, il fallait, à côté de l’Asc, avoir un Gie. Par contre, pour ce nouveau projet, ce sont les Asc elles-mêmes qui vont assurer la gestion.

 

Ces Asc ont-elles été suffisamment bien préparées ?

Ce ne sera pas la première fois que les Asc gèrent des projets avec des champs, des écoles, des centres de formation, des boutiques, etc. On avait déjà mis en place un projet : «Ni Barça ni Barsaax» qui a été une réussite. Il y a des Asc qui ont monté des projets porteurs d’espoir dans différents domaines à Dakar comme dans les autres régions du pays. Les Asc ont toujours participé au développement local. Il ne faut pas que les gens pensent que nous rivalisons avec d’autres structures de l’Etat, nous ne cherchons la place de personne. J’ai vu des membres du Conseil national de la jeunesse s’agiter pour que la gestion du projet leur revienne. Déjà, il faut remarquer que leur mandat a expiré depuis longtemps. L’Etat ne peut confier un projet à une structure illégale. Mais nous ne sommes pas dans cette logique de rivalité. Le chantier est suffisamment grand et chacun peut y trouver sa place, tant que c’est dans l’intérêt général des populations. Ce n’est pas la peine de créer des clivages inutiles.

 

Ne faudrait-il pas craindre que cela s’arrête à l’effet d’annonce dans la mesure où si le projet précédent avait réellement réussi, il n’y aurait pas besoin à remettre sur la table un autre de ce genre ?

Ce n’est pas du même genre. Ni dans la conception ni dans l’exécution. Aujourd’hui, les Asc sont suffisamment bien outillées pour gérer elles-mêmes leurs projets. Et même si le projet précédent avait échoué, cela ne saurait être imputable au mouvement «navetaan». Aujourd’hui, la volonté du chef de l’Etat, c’est de faire participer les populations, à travers les Asc. Il n’y a pas un cadre plus important qui rassemble mieux les populations que les Asc. Dès que Macky Sall a été installé, il nous a reçus et nous lui avons exposé les projets que nous avions déjà conçus. Nous les avons modulés en fonction des orientations fixées par son gouvernement et les experts de l’Etat. L’actuel Secrétaire général du gouvernement (Seydou Guèye) faisait partie de ceux qui ont conçu ces projets. L’Oncav et ses démembrements peuvent se targuer de compter des spécialistes dans tous les domaines imaginables. Nous n’avons pas besoin de payer des consultants quelle que soit la question, parce que nous en disposons suffisamment. C’est pourquoi, il est pratiquement impossible de voir le mouvement «navetaan» mettre sur pied un projet qui finit par ne pas aboutir.

 

Concrètement, qu’est-ce que ce projet peut changer dans le quotidien des Asc ?

Cela permettra aux Asc de créer des emplois et de les gérer directement. C’est déjà une première innovation. Dans l’enquête qui avait précédé la mise sur pied du projet : «Ni Barça ni Barsaax», avec l’Onudi et le Papes, on s’était rendu compte que, sur un échantillon d’Asc, il y avait de réelles possibilités de créer des emplois qui permettraient de fixer une partie des jeunes, en leur permettant de travailler, mais aussi aux Asc de vivre et d’avoir des ressources. Les emplois créés tourneront autour du quotidien des populations. On ne peut pas créer quelque chose qui n’est pas conforme à la réalité sociologique dans laquelle nous baignons. Nous ne voulons pas créer un embouteillage dans la création des emplois. Il ne s’agit pas de calquer les mêmes projets dans chaque quartier, mais chaque quartier aura des projets en fonction de ses propres besoins. Des Sénégalais de l’extérieur nous ont contactés pour des projets portant sur l’agriculture. Dans le cadre d’un programme triennal, nous avons des spécialistes qui réfléchissent sur la question. Nous sommes en train de ficeler un dossier solide que nous allons proposer au gouvernement. Parallèlement, nous avons fini de négocier avec des bailleurs et une banque de la place pour mettre sur pied un système de transfert et de paiement de factures. C’est pratiquement bouclé. Il y a aussi une mutuelle d’épargne et de crédit qui sera bientôt en place. Sur une plateforme d’au moins 4 000 Asc, chacune va participer à hauteur de 5 000 FCfa. C’est vous dire que nous n’avons pas attendu que le chef de l’Etat demande au gouvernement de se rapprocher de l’Oncav. Au-delà des matches populaires que nous organisons sur toute l’étendue du territoire national, nous sommes dans une logique d’utiliser cette force populaire à adhérer aux initiatives que nous prenons dans la création de projets, les initiatives que nous prenons, les rencontres, fora et débats que nous créons, en tant que relai sur toutes les questions susceptibles d’intéresser les populations.

 

Peut-on nourrir des craintes que les retombées des projets ne soient accaparées par un cercle de personnes au détriment des Asc, des populations ?

Ce risque n’existe pas parce que les projets ne seront pas gérés par l’Oncav, mais par les Asc elles-mêmes. L’Oncav et ses démembrements vont se limiter à assurer le rôle de veille et de contrôle administratif et financier.

PREPARATION ASSEMBLÉE GÉNÉRALE FSF

«Il n’y a pas de fondement solide pour reporter les élections»

 

Ça se passe bien. Nous avons récemment installé les commissions (électorale et recours) et aucun membre n’a été récusé. Cela veut dire que notre choix était bon. Il était fondé sur l’orientation que la dernière Assemblée générale nous avait donnée. Un calendrier a été établi. Il n’y a aucune difficulté à signaler pour le moment. Personne ne peut faire reporter les élections. Il n’y a pas de fondement solide sur lequel on pourrait se baser pour les reporter. Ce que certains sont en train de dire, comme quoi la commission électorale n’a pas été installée six mois avant les élections ne tient pas la route, dans la mesure où ce qui avait motivé le législateur, c’était d’outiller la commission afin de la permettre de préparer les élections. Ceux qui pouvaient mettre cela en cause, ce sont les membres de la commission électorale. Ils n’ont pas dit qu’ils n’ont pas été installés dans de bonnes conditions. Ils sont à l’aise et indépendants.

 

DÉPÔT DE CANDIDATURES POUR LA PRÉSIDENCE DE LA FSF

«Je me demande s’il y aura d’autres candidats qui s’opposeront à Augustin Senghor !»

 

Concernant les dépôts de candidatures, c’est un mois avant les élections et tout le monde est dans les délais. Je ne suis pas au courant d’une candidature annoncée, mais je souhaite que Me Augustin Senghor soit candidat à sa propre succession. Il doit être dans les dispositions pour cela. Il a bien travaillé. Le football est pratiqué partout dans le pays. Les faits plaident en sa faveur. Toutes les catégories sont à l’œuvre. Durant son mandat, nous avons participé à toutes les compétitions internationales, à part chez les Minimes. Que ça soit les Cadets, les Juniors, les Espoirs, les Olympiques, les Locaux, l’équipe féminine et l’équipe A ont tous pris part à des compétitions internationales. Le football local a été pris en charge financièrement par la fédération et c’est à hauteur de plus d’un milliard FCfa. Au moment de faire le bilan, on trouvera pas moins de 200 millions F Cfa dans nos comptes. Nous sommes encore en course pour la Coupe du monde, mais aussi pour le prochain Chan. Le bilan est largement positif. Je me demande s’il y aura d’autres candidats qui s’opposeront à Augustin Senghor !

 

QUERELLES AVEC DES ACTEURS DU FOOTBALL

«Les choix seront toujours discutables»

 

Le football est naturellement lié aux bruits et aux contestations. Les choix seront toujours discutables et discutés par ceux qui n’y ont pas pris part. C’est partout comme ça. Ce n’est pas spécifique au Sénégal. C’est pourquoi le football est le sport-roi à travers le monde. Et, il ne faudrait pas réduire la mission de la fédération à l’équipe nationale A, quand bien même elle constitue la vitrine de notre football. En tant que président de l’Oncav, je suis déjà dans le futur Comité directeur de la Fsf qui sera installé, avec le poste de 4e vice-président. Donc, je ne prêche pas pour ma chapelle. Le football marche bien dans ce pays, surtout par rapport à la situation dont nous avons hérité. Il ne nous reste qu’à remporter un trophée et participer une 2e fois à la Coupe du monde. Il faut aller dans les rencontres internationales pour se rendre compte de la bonne image dont jouit le football sénégalais à travers son administration. Cela ne veut pas dire que tout a été rose. Nous revendiquons tout ce qui n’a pas été bien exécuté dans la gestion de l’équipe A. Mais, il faut aussi élargir le bilan aux autres points, parler des autres équipes nationales et des autres aspects de la vie de notre football. Il n’y a pas de différends entre l’Etat et la Fsf. Peut-être avec certains membres de l’Etat qui avaient fait l’erreur de ne pas se ranger derrière l’Etat pour régler des comptes. Avec les anciens internationaux, il n’ya pas de différend non plus. C’est avec nous que les anciens internationaux ont été à ce point intégrés dans la «Tanière». Tous ne peuvent pas y être, mais il y a une concertation entre les joueurs de 2002 et Augustin Senghor.

 

iGFM

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