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Le duel entre Stéphane Badji et le Colombien sera chaud ce dimanche. Dépanneur au poste de latéral droit depuis quelques matches, Stéphane Badji s’apprête à retrouver José Izquierdo sur son chemin. Leur première confrontation avait tourné à l’avantage de l’Anderlechtois, mais l’ailier du Club marche actuellement sur l’eau.

Stéphane, comment jugez-vous vos performances à un poste qui n’est pas le vôtre ?

“Je me débrouille bien. La situation m’oblige à faire au mieux. Je connaissais déjà ce poste en équipe nationale du Sénégal. J’avais été surpris quand Alain Giresse m’y avait posté. J’avais joué sur le flanc et derrière l’attaquant mais jamais là.”

Le club avait évoqué la possibilité que vous jouiez à cette place quand vous avez signé ?

“Jamais et je ne pense pas que mon avenir au club se situe là.”

Quel est votre plus gros souci dans cette position ?

“Il est lié à mon placement. Parfois, je dois rentrer et je suis positionné à l’extérieur. C’est une question d’habitude. Cela va mieux de match en match.”

Cheikhou Kouyate a dit de vous que vous étiez capable d’évoluer partout…

“Il a raison, je suis un guerrier. Tout est une question de volonté et de mentalité. Quand je regarde, personne d’autre que moi n’est capable de le faire. Je ferai peut-être des bêtises, mais j’assumerai.”

Comprenez-vous qu’on vous aligne vous plutôt que Rafaël Galhardo ?

“Je ne sais pas pourquoi il ne joue pas. Peut-être est-ce une question de rythme de match car ce n’est pas un mauvais joueur.”

Ce week-end, vous affrontez José Izquierdo qui est dans la forme de sa vie. Le connaissez-vous un peu ?

“Il joue bien, mais je n’ai pas peur. Le jour où j’aurai peur de quelqu’un, je change de métier. Je devrai bien le tenir, sentir quand sortir sur lui. Le timing sera très important.”

Vous avez analysé son jeu via des vidéos ?

“Non. Je ne bosse que sur mes qualités. Analyser des images d’Izquierdo durant des heures est une perte de temps. J’ai confiance en mes qualités et je dois jouer dessus pour le contrer.”

Vous vous entraînez face à des joueurs techniques pour vous entraîner ?

“On a plusieurs gars de ce profil mais comme on ne fait pas toujours du jeu de position, je suis parfois au milieu. Je ne m’entraîne pas trop au poste de latéral. Je joue à l’instinct même si je prends des automatismes. Je sais que j’ai des lacunes car ce n’est pas mon poste, mais je ne dois pas me faire humilier.”

Aurez-vous pour consigne de ne pas trop monter ?

“Je ferai mon truc et si je peux faire déjouer Izquierdo, je le ferai. Rester derrière serait l’aider. En montant parfois, je vais le forcer à parcourir des kilomètres et le diminuer physiquement.”

Votre duel sera une des clés dimanche…

“Ce sera beau à voir. Je suis un joueur de caractère et je peux vous dire qu’on n’ira pas à Bruges pour faire du tourisme et les voir soulever le trophée. Le match sera très tendu car le Club donnera tout pour être champion. On me parle de leur ambiance, mais j’adore ça.”

“Les plus impressionnants ? Pas les Brugeois”

“Les playoffs, cela m’impressionne; il y a trop de pression. J’adore cela, il y a une ambiance spécifique et personne ne veut perdre.”

À son arrivée, Stéphane Badji ne connaissait pourtant rien à notre système.

Il y a depuis adhéré et espère bousculer Bruges.  “Les  Blauw en Zwart  veulent être champions; cela se sent.”

Y croyez-vous encore ?

“Nous avons notre sort en main. Si nous gagnons contre Bruges, nous ferons douter nos adversaires. Cela deviendra difficile pour eux.”

Il faudra un faux pas de leur part…

“Ils affrontent Ostende qui joue sa place en Europe et tout peut arriver. Je n’ai jamais été champion et je me bats pour mon premier titre.”

Votre match face à Ostende est-il le gros regret de vos playoffs ?

“Nous n’avons pas été bons, en commençant par moi. Nous avons tout fait de travers, mais nous nous sommes rattrapés par la suite. Ce genre de match fait que nous sommes davantage dans le doute que Bruges qui joue les premiers rôles depuis le début et qui est en pleine confiance.”

Bruges est tout de même l’équipe la plus impressionnante…

“Non. J’ai été davantage impressionné par… Anderlecht. Sur le papier, nous avons une meilleure équipe. Regardez le talent qu’il y a ici. Des gars de 19, 20 ans qui sont déjà titulaires. Ce n’était pas comme ça en Turquie.”

“J’accepte mieux les critiques que Kara”

Amis, compatriotes et voisins, Kara et Badji sont toujours fourrés à deux.  “On se parle tout le temps et on se dit tout. Que ce soit positif ou négatif.”

Et quand son pote est critiqué, Badji le conseille.  “Même un mécanicien qui a un moment moindre est critiqué mais chacun réagit différemment. J’accepte mieux cela que Kara. Quand je lis que je ne suis pas bon dans un domaine, je travaille dessus pour y répondre. Je prends le positif et ne m’attarde pas sur le négatif. Je peux d’ailleurs affirmer que je ne déteste pas les critiques.”

“Si je suis sélectionné, c’est pour l’entrejeu”

Stéphane Badji n’a plus été sélectionné avec le Sénégal depuis un moment vu la grosse concurrence dans l’entrejeu. Sa position en tant que latéral droit pourrait être une arme pour retrouver les joies de l’équipe nationale.

Des arguments qu’il a directement réfutés.  “Je ne reviendrai pas au Sénégal pour jouer latéral droit. Si je suis rappelé, c’est pour le milieu de terrain. Si je n’y suis plus, c’est une question de choix plus que de concurrence plus forte que moi.”

Il retournera, en tout cas, au pays cet été.  “Je vais prendre quelques jours de congé puis continuer ma préparation en jouant un peu au foot avec mes potes. Je leur ramènerai aussi des maillots et des chaussures. C’est chouette de revoir la famille et les amis d’enfance.”

-DHnet

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