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Auteur de quatre buts en neuf matchs avec la Fiorentina en Italie, le Sénégalais Babacar Khouma réalise un début de saison en fanfare. A tel point qu’il pourrait bientôt être appelé pour animer le front de l’attaque des Lions du Sénégal.

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Depuis le début de la saison, l’Italie n’a d’yeux que pour lui. Babacar Khouma, 21 ans, est la nouvelle petite perle du football italien. Auteur d’un doublé à la mi-octobre avec la Fiorentina face à l‘Udinese (3-0), le jeune Sénégalais n’en finit plus d’impressionner. Meilleur réalisateur de la Viola, il figure également dans le Top 10 des buteurs de Serie A en ce début de saison.
Un départ exemplaire pour un joueur encore jeune qui s’était révélé dès 2010, avant de peiner à confirmer cette éclosion précoce. Il faut dire que contrairement aux purs produits des centres de formation européens, Babacar a connu un début de carrière assez chaotique. A douze ans, c’est au sein de l’Us Rail de Thiès, au Sénégal, qu’il touche ses premiers ballons. Ce n’est que deux ans plus tard qu’il découvre le football européen. A l’issue d’un essai concluant, il intègre les équipes de jeunes du Delfino Pescara 1936, pensionnaire régulier de la Serie B italienne. Dans les Abruzzes, il poursuit sa formation durant une saison avant de succomber aux sirènes de l’échelon supérieur. Pisté par quelques grands noms du Calcio, notamment le Genoa, il décide finalement de rejoindre la Fiorentina en juillet 2008, à quinze ans tout juste.
Dès la saison suivante, en 2009, il est intégré aux entraînements de l’équipe première par le coach Cesare Prandelli. Il y côtoie quelques-uns des joueurs emblématiques du championnat italien comme Montolivo, Zanetti ou Gilardino.

Un diamant brut…
En janvier 2010, il devient l’un des plus jeunes joueurs à fouler la pelouse d’un match de Coupe d’Italie. Babacar Khouma, 16 ans et 10 mois, se paie même le luxe d’inscrire son premier but dès ses débuts professionnels, au cours d’un match remporté par la Viola 3-2 contre le Chievo Verone.
Le 20 mars de la même année, le prodige sénégalais confirme en Serie A, marquant le troisième but de son équipe au cours d’une victoire contre le Genoa (3-0). Babacar est logiquement retenu dans la liste des 23 révélations 2010 de la Fifa, aux côtés du Brésilien Neymar, de l’Allemand Mario Götze ou encore du Colombien James Rodriguez. Un premier coup de projecteur qui lui offre un temps de jeu plus conséquent dès l’année suivante.

… qui reste à polir
Sous les ordres de Vincenzo Montella, Babacar dispute 18 rencontres au cours de la saison 2010-11, mais sans toutefois trouver le chemin des filets. Le joyau entrevu lors de l’exercice précédent nécessite, semble-t-il, un long travail de polissage avant de révéler tout son éclat. Mais les exigences du haut niveau sont telles que le jeune espoir, qui manque encore cruellement d’efficacité, est invité par Montella à s’aguerrir en prêt dans un club plus modeste. Après avoir débuté la saison 2011-12 sous le maillot de la Viola, le jeune Sénégalais est tout d’abord prêté au Racing Santander, où il effectue huit petits matchs en Liga. Peu de temps de jeu, finalement, et surtout un compteur de buts toujours bloqué.

Le chemin des filets
Si le prêt à Santander n’est pas reconduit à l’issue de la saison, Babacar n’a toujours pas sa place dans l’effectif de Montella. Il est donc de nouveau prêté, cette fois à Padoue, en Serie B. En Vénétie, il retrouve le goût du but et marque à deux reprises en 17 apparitions. Un bilan qui ne convainc toutefois pas Montella qui lui redonne sa chance à Florence. A l’aube de la saison 2013, Babacar connaît ainsi son quatrième club professionnel, Modène, toujours en prêt. Et c’est sur la pelouse du stade Alberto-Braglia qu’il va enfin confirmer toutes les attentes placées en lui. Titulaire indiscutable sous le maillot jaune, qui a notamment vu éclore le grand buteur italien Luca Toni, il marque à 20 reprises en 41 matchs de Serie B, permettant à son club d’accrocher une surprenante cinquième place, puis d’atteindre les demi-finales des barrages d’accession à la Serie A. Cette fois, Vincenzo Montella semble convaincu : il tient, avec ce jeune Sénégalais, une alternative crédible à l’Allemand Mario Gomez, recruté à prix d’or à l’été 2013 (près de 20 millions d’euros) et freiné depuis par de multiples blessures. A l’aube de la saison 2014-15, Babacar est donc rapatrié à Florence, mais cette fois pour y tenir un véritable rôle.

Retour en grâce
Régulièrement utilisé dans la rotation de l’effectif de la Viola, Babacar ne déçoit pas. Titulaire lors de la 5e journée face au Torino, l’attaquant sénégalais marque le deuxième but de sa courte carrière en Serie A. Et une semaine plus tard, face à l’Inter Milan, il inscrit l’un des plus beaux buts de la saison. Une frappe limpide du droit qui fait le tour du monde en quelques heures.
Babacar, du haut de ses 21 ans, ne s’arrête pas là. Lors de la 9e journée face à l’Udinese, il régale le public florentin en inscrivant son tout premier doublé, menant son club sur le chemin d’une nouvelle victoire (3-0). Alors que Gomez, absent depuis septembre, semble enfin sur le retour, le Sénégalais a confirmé qu’il prétendait à beaucoup plus qu’un simple intérim. Et ses quatre buts en neuf rencontres lui auront au moins permis d’instaurer le doute dans la tête de Vincenzo Montella, mais aussi de Alain Giresse, sélectionneur du Sénégal. Les Lions, qui occupent la 2e place du groupe G des éliminatoires de la Can 2015, n’ont pas marqué le moindre but lors des deux dernières journées. Et le buteur providentiel tant recherché par le sélectionneur français pourrait bien se trouver du côté de la Toscane.

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