Vendredi prochain, face à la Tunisie, une équipe connue pour sa rapidité et sa discipline tactique, les «Lions» devront être très sévères sur les flancs. C’est du moins l’avis de Mohamed Moubarak Mbodj, qui a évolué au Sfax (Srs) de Tunisie. Ce titulaire d’un master en management sportif, qui a côtoyé quelques joueurs de l’actuelle sélection tunisienne, revient sur la double confrontation des «Lions» face aux «Aigles de Carthage». Dans cette interview accordée à la rédaction de gfm.sn, Mohamed Moubarak croit à une qualification à la CAN au Maroc, si la bande à Papi Mison Djilobodji adopte la logique de prendre le maximum de point à domicile. Entretien.
Vous êtes un Sénégalais qui a joué en Tunisie, aujourd’hui que votre équipe nationale rencontre les «Aigles de Carthage» quels sont vos sentiments ?
J’ai un sentiment de fierté et dire que certains joueurs qui composent cette équipe tunisienne sont comme des frères, mais surtout un retour en arrière qui me permet de dire que les rencontres entre ces deux nations du football sont toujours pleines de surprises. Mais aussi qu’on aura sûrement à voir l’un des meilleurs matchs de ce groupe en matière tactique et technique car le championnat tunisien présente beaucoup de rigueur physique et une compétitivité rare dans les autres pays africains et même européen.
Lors de ces deux dernières confrontations, la Tunisie a montré une combativité et aussi une solidarité en défense qui lui a permis de remporter 6 points. Face à au Sénégal, une équipe réputée être solide en défense, c’est sur que les Aigles de Carthage ne se feront pas prier pour reprendre leur stratégie.
Quelle appréciation faites-vous de la sélection tunisienne?
Par rapport à la sélection tunisienne je dirais que c’est à l’image de son entraîneur qui aime surtout l’application d’une discipline tactique avec une forte ossature locale. Plus de quinze joueurs évoluant dans le championnat font partie des pièces maitresses du dispositif de Leekens. Sans oublier certains cadres qui ont longtemps évolué dans le championnat local avant de quitter. C’est le cas de Hamza Younes que j’ai connu avec le Club Sportif de Sfax, et qui évolue avec Ligodorets en UEFA Champions League mais aussi Youssef Mskani qui est au Qatar. C’est une sélection dotée des meilleurs joueurs de la Tunisie et surtout très compétitifs car certains atteignent la barre de cinquante matchs par saison.
«Le Sénégal est capable de faire trembler n’importe quelle équipe»
Du coté de la sélection sénégalaise…
La sélection sénégalaise a pris des galons. Après quelques années passées dans des eaux troubles elle reprend sa suprématie. Tout d’abord avec une forte présence dans les championnats européens de la colonie sénégalaise. Même si la sélection de Giresse reste controversée par certains spécialistes comme la non sélection de Diafra Sakho, qui prend ses marques en Premier League. Mais c’est une sélection capable de faire trembler n’importe quelle équipe avec le système installé par Alain Giresse. Le Sénégal est présent sur les duels et solide en défense. Mais tout peux changer au niveau du système de jeu.
A l’image de l’équipe du Sénégal, la Tunisie a enregistré des blessures, pensez-vous que cela va avoir un impact dans ce match ?
La Tunisie présente certains joueurs incertains qui sont aussi des leaders dans le groupe comme le défenseur Aymen Abdennour de l’As Monaco, mais Leekens a fait appel à d’autres joueurs comme Jamel Saihi de Montpellier pour combler ce gap. Mais les blessures ont affecté beaucoup plus les «Lions» avec des joueurs cadres dans le système de jeu à l’image de Lamine Sané ou Cheikhou Kouyaté qui peuvent affecter le groupe même psychologiquement. Car ce n’est pas facile de perdre quatre joueurs titulaires. Mais je pense que le reste du groupe est assez professionnel et capable de surmonter ces obstacles de parcours et jouer avec les nouveaux de la tanière.
«Les Lions doivent gérer les flans et être rapide pour s’en sortir»
Selon vous quel système Giresse devrait-il mettre en place pour s’en sortir face à la Tunisie ?
Parler du système que Giresse devra mettre serait fortuit dans la mesure où on peut revenir à quatre défenseurs avec deux axiaux ou garder le même en changeant d’hommes capables d’apporter leur rôle technico-tactique dans le dispositif que le coach mettra en place. Le plus important, c’est d’être concentré durant le match. Car changer de système n’est pas le problème, les joueurs ont en tête le fait que le coach peut changer de jeu durant un match, tout dépend des données et des besoins.
La Tunisie aime exploiter les flancs avec ses joueurs rapides, qui ont des qualités de passes excellentes. Donc il faudra bien gérer cela, ensuite, essayer de garder le jeu à son compte et les provoquer très souvent au duel où nous sommes forts et très solidaires. Le reste revient au coach et le staff technique qui depuis quelques matchs arrivent à nous satisfaire au niveau du jeu. Il reste juste la stratégie de gestion de cette rencontre. Parce qu’à chaque fois les joueurs donnent l’impression pendant le dernier quart d’heure de ne plus savoir garder le ballon et gérer l’avantage. Ce qui est à éviter contre la Tunisie.
«Une qualification est possible si… »
Êtes-vous optimiste pour une qualification du Sénégal à la CAN 2015?
Une qualification est possible si l’on adopte la logique de prendre le maximum de point à domicile et d’aller chercher quelques points à l’extérieur comme ce fut le cas contre le Botswana. Et cela doit se répéter contre la Tunisie vendredi. Les «Aigles de Carthage» ont sûrement fais exprès d’amener le match retour à Monastir.
Ce n’est pas un hasard. Car cette localité se trouve déjà à plus de 162km du centre est de la capitale (Tunis). Donc il faudra vraiment que les «Lions» obtiennent un vol spécial pour éviter la fatigue et le manque de temps pour prendre contact avec le stade de Monastir.
Je demande au peuple sénégalais de garder le même état d’esprit que lors du dernier match à Dakar face aux Egyptiens. Un esprit de fair-play et de sportivité pour pousser les «Lions» à la victoire finale et éviter de verser dans la violence ou tout autre acte banni du football moderne.
