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Même s’il ne présente pas que des avantages, le 3-4-3 permet à Alain Giresse de varier ses options de jeu. Analyse d’un système qui a, en grande partie, fait ses preuves face à l’Egypte (1-0).

Le casting était le même (ou presque), l’envie intacte, l’état d’esprit similaire. Pourtant, en cherchant bien, l’équipe du Sénégal n’a pas tout à fait livré une exacte copie de ses prestations des dernières éliminatoires de la CAN 2013 et du mondial hormis le match référence face aux Eléphants. Dès la rentrée, Alain Giresse a innové. On croyait le 4-3-3 immuable depuis qu’il avait permis à cette équipe du Sénégal de s’imposer devant l’Ouganda (1-0) à Marrakech et la défaite face à la Côte d’Ivoire à Abidjan (2-4) à l’aller en barrages du mondial 2014.

Mais le sélectionneur avait prévenu que cette longue période de deux ans de contrat lui servirait à expérimenter de nouveaux horizons pour ajouter quelques cordes à son arc.

Le Sénégal a démarré la rencontre face à l’Egypte en 3-4-3 avec Kouyaté dans l’entre jeu et Diamé sur le banc. Pourtant, ce système a des conséquences directes sur le jeu et l’organisation. Est-il viable sur le long terme ? A-t-il des chances d’avoir convaincu Alain Giresse pour la suite de la compétition? Tentative de réponse.

1. Deux récupérateurs au lieu de trois

L’idée : bloquer le milieu de terrain.

« Le 3-4-3 nous va bien. Contre la Côte d’Ivoire à Casablanca, il nous avait réussi. Compte tenu de la qualité des joueurs qu’on a, on fonctionne bien comme ça. Certes, il y a eu des aménagements. Nous avons fait pour que l’équipe égyptienne se sente mal en leur empêchant de jouer des balles longues. Ce qu’ils n’aiment pas » a révélé Giresse après cette victoire d’entrée. Voilà pourquoi le sélectionneur avait décidé de densifier la récupération en associant Gana Guèye et Kouyaté. Mission réussie. Hormis la deuxième mi-temps, l’Egypte a peiné à imposer son rythme à la rencontre.

La limite : assemblage Gana-Kouyaté

Ce système frustre à la fois Gana et Kouyaté même si les deux s’en sont défendus. « Il faut simplement bien se parler et monter un peu moins », a simplement commenté le milieu de Lille. « On est porté vers l’avant avec Gana mais on le fait à tour de rôle. Ce n’est pas frustrant puisque je préfère jouer à ce poste et si l’opportunité se présente, on le fait. C’est une question de communication. » Le discours ne résiste pas tellement à la réalité et on a rarement vu Idrissa Gana Guèye aussi frileux offensivement. Si Kouyaté a brillé, c’est avant tout par ses ouvertures. Il s’est rarement retrouvé dans la surface adverse.

2. Titulariser Stéphane

L’idée : bloquer les couloirs.

Giresse souhaitait bloquer la menace Salah en lui collant sur le dos le robuste et déterminant Stéphane Badji. Milieu défensif de formation, l’ancien joueur du Casa Sport ne rechigne pas aux tâches défensives, il l’a encore prouvé vendredi. Et si l’Egypte a déserté son côté, ce n’est pas tout à fait un hasard. Il a pu apporter le surnombre dans l’entrejeu tout en ouvrant des espaces par ses courses.

La limite : Stéphane n’est pas un ailier de formation.

Coller la craie, ce n’est pas franchement dans les habitudes de Stéphane. « Je l’ai souvent dit, mon poste préférentiel c’est l’axe », a-t-il confié à la fin de la rencontre. « Maintenant, je joue là où le coach me le demande. » Il manque de justesse et de précision dans le dernier geste, sur les centres et a gâché quelques contres en première période. Mais il a les qualités de percussion qui font de son couloir un champ de mines pour son adversaire.

Notre avis : Stéphane est une alternative qui s’impose au fil des mois à droite. Lorsque la menace est réelle sur les côtés, Stéphane devient plus qu’un simple recours.

3. Dame devant l’axe

L’idée : Placer Dame a son poste préférentiel et donner du soutien à Mame Biram.

C’est devant l’axe que Dame Ndoye donne sa pleine mesure, délesté des tâches défensives. C’est à ce poste qu’il joue en club, au Lokomotiv Moscou. Il se balade sur tout le front de l’attaque et distribue le jeu en toute liberté. Ce système permet également à Mame Biram de se sentir moins esseulé en pointe. Un problème auquel il s’est confronté face à l’Egypte, notamment en seconde période.

La limite : Se priver des qualités de centre de Dame à droite.

Depuis quelques matchs, l’une des grandes forces des Lions résidait dans la relation Dame plus un attaquant de pointe même s’il rentre parfois en seconde période et ça devient payant par la suite. Le premier en passeur décisif, le second, c’est-à-dire l’attaquant de pointe à la réception, une frappe ou bien une tête au-dessus de tout le monde. Se priver de Dame sur un côté, c’est faire l’impasse sur ses qualités de conduite de balle et, surtout, de sa précision sur les passes.

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