CAIRO, EGYPT - JUNE 23: Mbaye Niang of Senegal reacts during the 2019 Africa Cup of Nations Group C match between Senegal and Tanzania at 30 June Stadium on June 23, 2019 in Cairo, Egypt. (Photo by Sebastian Frej/MB Media/Getty Images)
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En décidant de quitter l’Europe pour rejoindre des championnats exotiques, Mbaye Niang et Pape Alioune Ndiaye s’éloignent peut-être de l’Équipe nationale. Un choix de carrière qui peut étonner certains au vu de leur âge, mais qui peut avoir des explications plausibles.

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L’appel du désert. Habitués à rejoindre l’Hexagone, ces dernières années, les Sénégalais se tournent désormais vers les pays du Golfe. Au rang des derniers départs, figurent Mbaye Niang et Pape Alioune Ndiaye, les deux joueurs rejoignant respectivement leur club saoudien d’Al Ahli SC et la formation émiratie d’Al-Ain FC. Barré par la concurrence et en froid avec sa direction depuis la fin du précédent exercice, l’attaquant de 26 ans a disputé douze matches toutes compétitions confondues cette saison pour un but. Proche de rejoindre Saint-Etienne en début de saison et récemment annoncé dans le viseur du Genoa, l’avant-centre formé au Stade Malherbe de Caen (23 sélections, 4 buts) est prêté par le Stade Rennais jusqu’à la fin de la saison, sans option d’achat obligatoire. Quant au milieu de 30 ans (32 sélections, 2 buts), il quitte le club turc de Fatih Karagümrük où il était prêté par Stoke City jusqu’à la fin de la saison. Auteur de 14 matches ponctués par 3 buts et 4 passes décisives avec l’équipe basée à Istanbul, il est désormais prêté au club des Émirats Arabes Unis jusqu’à la fin de son contrat avec les Potters (juin 2022).

«On doit plutôt regarder les performances que les noms des pays où ils jouent»

Les deux joueurs rejoignent dans cette contrée d’autres ‘‘Lions’’ qui avaient déjà fait le choix de quitter l’Europe. Dans la foulée de la finale de la CAN 2019 perdue face à l’Algérie, Alfred Ndiaye (30 ans, 28 sélections, 1 but) était transféré par Villarreal au club saoudien d’Al-Shabab pour trois ans et 6 millions d’Euros (3,9 milliards de FCfa). Avant lui, Kara Mbodj (31 ans, 47 sélections, 5 buts) avait déposé ses bagages à Al-Sailiya, au Qatar, en provenance d’Anderlecht pour un bail qui s’étire jusqu’en 2022. En décidant de quitter le Vieux continent pour s’exiler dans des championnats exotiques, ces internationaux sénégalais s’éloignent peut-être de la «Tanière». Depuis son arrivée sur le banc en 2015, Aliou Cissé a toujours clamé haut et fort que jouer dans des championnats compétitifs, par conséquent en Europe, fait partie des critères de sélection en Équipe nationale. «C’est ce à quoi j’ai pensé tout de suite quand j’ai su qu’ils partaient là-bas», confie Mansour Ayanda. Toutefois, l’ancien milieu international (15 sélections) n’est pas d’accord avec cette logique de sélection : «On doit plutôt regarder les performances que les noms des pays où ils jouent. L’Arabie Saoudite, le Qatar, les Émirats Arabes Unis sont des championnats avec un très bon niveau. Il y a beaucoup de Tunisiens, d’Algériens et d’autres joueurs très talentueux. N’oublions pas que le joueur (Baghdad Bounedjah) qui nous a battus en finale de CAN évolue au Qatar (Al Sadd Club). A lui seul, il faisait le pressing sur nos trois défenseurs.»

«D’un côté, ils sécurisent leur avenir»

L’ancien milieu de l’ASC Kussum (Médina) et du Jaraaf est bien placé pour évoquer la question. En 1993, il rejoignait Al Shabab, à 19 ans, devenant le premier joueur sénégalais à jouer pour le club saoudien. Un choix qui a participé à freiner sa carrière internationale. «C’était déjà la loi à l’époque, explique-t-il. C’est ce qui a plombé la carrière de tous les joueurs qui partaient là-bas à cette période.» Mais à côté de l’aspect sportif, il évoque une autre raison qui motive ces ‘‘Lions’’ qui s’expatrient dans le désert. «D’un côté, ils sécurisent leur avenir. Certainement, ils ont eu de bonnes propositions. Ils ne partent pas pour rien. Cela n’a aucun sens de terminer une carrière de footballeur sans rien avoir.» «En plus, ce ne sont pas des joueurs en fin de carrière, ajoute Ayanda. Les Arabes ne sont pas fous. Ils ne recrutent pas des joueurs qui ne peuvent rien leur apporter. Dans leurs championnats, il y a des joueurs et des entraîneurs de haut niveau.»

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