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Le site de recherche Wikipédia renseigne que Dino Djiba joue dans un club de D1 départemental et qu’il est à la recherche d’un club. Perdu de vue depuis des années, Stades est allé à la rencontre de celui qui avait connu la sélection nationale du Sénégal entre 2004 à 2006. L’ancien Messin confie avoir abandonné le football depuis 2011. Entretien

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Dino, on entend plus parler de vous. Qu’est-ce que vous devenez ?

Je ne suis plus dans le football, c’est ce qui explique mon retrait de la place publique.

Et pourquoi n’êtes-vous plus dans le football ?

J’ai vécu de mauvaises expériences dans ma carrière de footballeur. C’est pourquoi j’ai décidé en âme et conscience d’arrêter de jouer. Ce sont les aléas du football, on n’y peut rien. Je mets cela sur le compte du destin et nul ne peut y échapper. Aujourd’hui, je le subis avec stoïcisme, je suis en accord avec mon sort. Seulement, je ne peux vous expliquer les raisons   de mon retrait du football. Je ne peux en parler, je préfère me taire.

Votre ancien coéquipier Babacar Guèye a soutenu dans un entretien avec Stades que votre carrière a été freinée par vos nombreuses blessures…

C’est exact. Quand j’étais à Metz, j’ai subi plusieurs opérations. Mais encore une fois, je ne veux entrer dans les détails, il y a certaines choses que je ne peux dire.

Dino pense-t-il avoir été victime de pratiques surnaturelles ?

Non, du tout, je ne blâme personne. Le football, c’est fini, je laisse la place aux autres. C’est personnel.

À quel moment avez-vous définitivement arrêté le football ?

Depuis 2011. J’en avais parlé avec ma famille et mes proches. Ils m’ont compris et soutenu dans ma decision. Mes blessures étaient devenues répétitives, je n’en pouvais plus. C’était difficile en un moment, je ne comprenais plus ce qui se passait. Heureusement, j’ai un mental de fer, je prends toujours la vie du bon côté, sans paniquer. En bon musulman, je dirais que c’est une épreuve (rires), Dieu merci. Et
comme le dit l’adage «heureux sont les éprouvés».

Comment vivez-vous votre absence des terrains ?

Au début c’était dur, mais avec le temps, je me suis habitué. Je ne vais pas me répéter, j’accepte mon sort. Le football, c’est le seul métier dont je rêvais tout petit. J’ai quitté très tôt le Sénégal pour me frayer un chemin comme nos aînés et défendre les couleurs de mon pays. Mettez-vous à ma place, vous comprendrez. À présent, il faut se rendre à l’évidence, la vie continue.

Mais concrètement, qu’est-ce que vous faites actuellement ?

Je ne peux répondre à cette question. Mes proches, eux, savent ce que je suis devenu, cela suffit. J’habite toujours à Metz.

Êtes-vous déçu de votre carrière si l’on sait que vous étiez un grand espoir du football sénégalais ?

Quand je pense à mes débuts dans le foot, je dirai non. Je ne suis pas déçu d’une certaine manière de voir que ma carrière n’a pas abouti. Je n’ai pas réussi à atteindre mon objectif et alors ? La vie continue. J’ai un ami, il me disait souvent : «Rappelle-toi toujours que tu as fait quelque chose pour le football. Dino, rappelle-toi ces bons moments et ne broie jamais du noir». Effectivement, ce sont ces moments qui me maintiennent en vie et me redonnent le moral pour tout ce que j’ai fait en équipe nationale et en club. Surtout en sélection, je portais le maillot national pour représenter le Sénégal. C’est un reconfort. Bref, je suis resté le même, je n’ai pas  beaucoup changé, je me suis seulement effacé et je crois que j’ai laissé dans le foot une bonne impression et une bonne image de moi.

Pensez-vous sincèrement avoir pris la bonne décision de vous retirer ainsi du football ?

Oui, c’est mieux ainsi. Ce n’est pas une fuite. Je viens souvent au Sénégal voir ma famille. Je ne fuis pas. Je sais qu’on ne me jugera pas en mal, je regarde tout le monde dans les yeux, je n’ai rien à me reprocher. J’ai le soutien de ma famille, même s’ils n’ont pas approuvé un moment mon retrait. Mady Touré (président de Génération Foot d’où est issu Dino Djiba, ndlr) n’a pas aimé cela, il a tout fait pour que je reste et continue ma carrière.  Cela lui a fait très mal mais il a fini par respecter ma décision.

Vous n’êtes plus dans le foot, envisagez-vous de revenir au Sénégal pour des projets ?

Pas maintenant, peut-être dans le futur. J’ai ma famille au Sénégal, inéluctablement, je rentrerai un jour. Certainement je viendrai travailler avec Mady pour aider les pensionnaires de l’Académie.

Vous avez côtoyé la Génération 2002 avec les Diouf, Daf, Coly, etc. Que retenez-vous d’eux ?

Que du bien ! Mon intégration en équipe nationale s’est bien passée. Je partageais toujours la chambre avec Guirane Ndaw et d’ailleurs, lui et moi, on s’appelle «pote de chambre». Nous sommes toujours en contact, c’est un gars formidable. Pape Bouba Diop et Henri Camara venaient toujours dans notre chambre pour discuter de tout. C’était fou car Pape Bouba était une idole pour moi, je le regardais très jeune à la télé et Dieu a fait croiser nos chemins. Le foot nous a liés et quand il passait dans ma chambre, c’était des instants inoubliables.

Dino, vous suivez l’équipe nationale actuelle. Qu’en pensez-vous ?

Je suis déçu des résultats mais je supporte les Lions. C’est un peu trop tard pour le dernier match contre les Éléphants. S’ils avaient joué ainsi au match aller, on serait au Brésil. Dans l’ensemble, je n’ai rien à leur reprocher. C’est le précédent match qui a tout gâché. Mais «grawoul» (ce n’est rien), on a une superbe génération, qui a faim et qui a faire très mal lors des éliminatoires de la CAN 2015.

Quels conseils donnerez-vous aux jeunes qui rêvent de devenir footballeur professionnel ? 

Il faut croire en soi et savoir que le travail est une obligation religieuse. Le chemin de la réussite est long. Il faut respecter les entrainements et être ponctuel. Autre chose, la discipline, c’est un élément essentiel pour apprendre et construire beaucoup de choses.

 

Stades

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