Publicité

L’histoire s’est un peu terminée brusquement entre les SRC et Pape Sané. Sur le quai d’une gare parisienne, au retour d’Amiens, où les Verts venaient de boucler la saison 2013-2014 au pied du podium. Le Sénégalais repartait vers Niort, club de Ligue 2, qui l’avait prêté aux Alsaciens pour qu’il s’aguerrisse à l’étage du dessous. Et pourtant, l’attaquant n’aurait pas été contre poursuivre l’aventure dans le Haut-Rhin.

Publicité

« Je ne voulais pas partir car je me sentais bien avec le coach (Damien Ott) , le président (Christophe Gryczka) , le staff et le groupe, détaille Pape Sané. La saison dernière, terminée à la 4e place, je ne l’oublierai pas. Le coach m’a beaucoup fait progresser. C’est une personne que j’apprécie. Vraiment, je me sentais bien à Colmar. »

Les SRC n’auraient pas non plus été contre conserver la pointe de leur attaque. Mais l’affaire n’a pas pu se faire. « On était intéressé par un nouveau prêt, mais Niort souhaitait le récupérer et a seulement décidé dans un deuxième temps de le repréter, insiste le patron des Verts. Notre recrutement était alors terminé, nous avions déjà pris Henaini et Touré. »

« Je savais que j’allais marquer cette saison »

De retour dans les Deux-Sèvres, l’attaquant a donc fait toute la préparation estivale avec les Chamois, disputant au passage quelques matches amicaux. Mais il a rapidement compris qu’il n’entrait pas dans les plans d’un entraîneur (Régis Brouard) qu’il connaît peu.

« Je me sentais prêt pour la L2. Mais l’entraîneur ne comptait pas sur moi. Je ne lui en veux pas, précise le joueur de 23 ans. Moi, ce que je voulais, c’était jouer. Car je savais que j’allais marquer cette saison. »

Suite à une discussion avec son agent pour obtenir un second prêt consécutif, Sané ne reste pas insensible à la cour de Bourg-Péronnas. Les coups de téléphone au président (Gilles Garnier) et au coach (Hervé Della Maggiore) du FCBP achèvent de le convaincre de rejoindre l’Ain. Une décision qu’il ne regrette pas aujourd’hui.

« Bien accueilli » par Bourg, l’ancien Colmarien s’est rapidement adapté à son nouvel environnement. Même si le schéma tactique (3-5-2) lui a demandé un peu de temps avant d’être assimilé, notamment par le biais de vidéos de matches de la Juventus de Turin pour s’inspirer des déplacements de la paire Tevez-Llorente. Les préceptes du technicien bressan ont depuis été parfaitement intégrés. Et l’attaquant est devenu au fil des journées une terreur des surfaces (13 buts en 16 matches).

« Le coach m’a dit ce qu’il attendait de moi. Il me fait travailler mon efficacité. Comme Damien Ott, il ne me lâche pas. Et comme je suis à l’écoute, je progresse, synthétise la meilleure gâchette du National. Ma réussite, je la dois à toute l’équipe. Je suis humble, discret et timide. Je n’ai pas envie de m’afficher. »

« Pas une surprise de se retrouver sur le podium »

Celui qui est persuadé qu’il aurait pu faire aussi bien la saison dernière (cinq réalisations), s’il n’avait pas connu une période d’adaptation compliquée en National, avoue ne pas se fixer d’objectifs particuliers. Si les 31 buts de Grégory Thil (avec Boulogne-sur-Mer en 2006-2007) semblent difficiles à aller chercher, surtout dans un championnat resserré à 18 clubs, le Sénégalais a la possibilité de faire mieux que son prédécesseur, Ande Dona Ndoh (22 buts avec Luzenac).

Sa demi-saison a déjà attisé les convoitises. En fin de contrat avec Niort, il s’est vu proposer une prolongation de contrat par les Chamois. D’autres écuries se sont également fait connaître. S’il prendra une décision en fin de saison, une chose est déjà sûre, il veut évoluer en L 2, a minima, en 2015-2016. Alors pourquoi ne pas faire monter Bourg-Péronnas à l’échelon supérieur ?

« Pour moi, ce n’est pas une surprise de se retrouver sur le podium. Même si on a mal débuté le championnat (deux défaites) , je savais qu’on avait les joueurs pour viser le haut de tableau, assure d’une voix posée Pape Sané. Et comme tout le monde s’entend bien, si personne ne lâche rien, ça peut le faire. »

Pour continuer à croire en son destin et à celui de son équipe, l’ex-joueur haut-rhinois veut repartir de l’avant, au Stadium, après une défaite frustrante à domicile contre le leader parisien (0-1). Pendant 90 minutes, il mettra ses amitiés de côté. Puis quel que soit le score, il ira saluer les Col’Verts, comme à l’aller, et retrouvera avec plaisir ceux qui composent son « club de cœur ». Du côté des SRC, on garde également un bon souvenir de ce garçon attachant. Et on lui souhaite le meilleur… à partir de samedi.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici