Le ministre des Sports, Mbagnick Ndiaye a pointé un doigt accusateur à l’endroit des Fédéraux responsables à ses yeux des péripéties qui ont marqué le séjour desLions lors de la 4e et 5e journée des éliminatoires du Mondial 2014 à Luanda (1-1) et à Monrovia (0-2). Et cela, avec la grève des joueurs, les difficiles conditions de voyage et la révélation sur le non paiement du salaire du sélectionneur et de ses adjoints.
Six mois ! C’est le temps qu’est resté l’entraîneur de l’Equipe nationale de football du Sénégal sans toucher de salaire. En somme, depuis sa prise de fonction à la tête des Lions. Et pourtant, le technicien français ne s’est toujours pas plaint publiquement. Le ministre des Sports, Mbagnick Ndiaye interpellé sur la question en marge du lancement des travaux de réfection du stade Amadou Barry de Guédiawaye hier, n’a pas voulu parler d’arriérés de salaires. «Le ministère a pris les décisions nécessaires pour payer les salaires et la procédure a été entamée», indique-t-il. Pour M. Ndiaye, si cela n’est pas encore effectif, c’est du fait de petites lenteurs liées aux réalités budgétaires africaines. Mais assure le ministre des Sports, «dès que la procédure sera terminée, la totalité de ce que nous devons sera virée dans le compte». Il appelle donc à faire preuve de compréhension comme d’ailleurs lui en a fait dans un passé récent. Prenant la balle au rebond, le ministre des Sports a laissé entendre que s’il doit y avoir plainte, c’est à l’Etat d’en formuler. «Les gens ont même mis les charrues avant les bœufs en ce qui concerne le contrat de Giresse. Parce qu’avant que le contrat ne soit signé, on aurait dû nous le soumettre, que nous saisissions l’agent judiciaire de l’Etat, qu’il puisse faire des observations. Mais dès que le processus d’interrogation est terminé, immédiatement ils (les Fédéraux) ont signé et nous ont envoyé le document. Sur ce, il y a vice de procédure», fait remarquer M. Ndiaye.
«Un vol spécial, c’est une faveur, pas une règle». Sur ce point, le ministre des Sports informe avoir tourné la page. Par contre, sur les péripéties de la semaine dernière liées à la grève des joueurs, il s’est dit «surpris» par l’acte posé et compte bien en savoir davantage. «Là, j’ai envoyé une demande d’explication à la Fédération pour leur dire de nous expliquer ce qui s’est passé», informe-t-il. Le ministre des Sports estime être en droit de savoir d’autant que tout a été fait selon la volonté des Fédéraux. «C’est la Fédération qui est allée dire que le camp d’entraînement se tienne à Bruxelles. C’est elle qui a choisi son hôtel que le ministère a payé, certes avec une lenteur de deux ou trois jours», dit-il. La seule fois où le ministère est intervenu et de concert avec le staff technique a été sur le choix de la compagnie qui devait transporter les joueurs. «Nous n’avons pas pu leur faire voyager par vol spécial car l’avion présidentiel était en réfection. Mais en plein Conseil des ministres, le Président nous a dit de faire voyager les sportifs dans de très bonnes conditions. Et c’est le ministère en rapport avec le staff technique qui a choisi Bruxelles Airlines», réaffirme M. Ndiaye. En dehors de cela, la Fédération a, selon le ministre été confortée dans ses prérogatives. «A Accra, c’est le staff technique qui a choisi le lieu d’hébergement. Ce n’est pas le ministère. Donc s’il y a des problèmes de restauration à ce niveau, ce n’est pas de la faute du ministère. Encore moins quand il y a eu ce mouvement d’humeur des joueurs parce que le Fifa n’a pas envoyé l’information au ministère, mais à la Fédération», rappelle le ministre.
Concernant les «difficiles conditions de retour de l’équipe nationale», Mbagnick Ndiaye s’est voulu clair. «Les Sénégalais ne sont pas des sportifs particuliers. Un vol spécial, c’est une faveur, pas une règle», soutient-il. La règle, selon le ministre, ce sont les vols réguliers qu’empruntent pourtant les autres sportifs comme «les judokas, les volleyeurs et les Lions du Beach soccer qui nous valent des satisfactions sans jamais tempêter.»
Sudonline
