Zappé de la liste des 23 Lions pour la CAN-2015, il s’était promis de ne plus parler à la «presse africaine» persuadé que celle-ci était à l’origine du choix d’Alain Giresse de ne pas l’emmener en Guinée équatoriale. Mais Issa Cissokhoest revenu àde meil- leurs sentiments. Entretien exclusif.
issa, quel objectif vous êtes vous fixé ?
Mon objectif est de continuer dans la même lan- cée, c’est-à-dire maintenir l’équipe en première di- vision et essayer d’apporter un plus pour aider mes coéquipiers quand ils auront besoin de moi. On es- sayera de tout faire pour terminer parmi les dix premiers du classement.
Personnellement, que faites-vous pour y parvenir ?
je mets l’accent sur le travail. Et grâce au staff du FC Nantes et de ma famille, j’arrive à atteindre mes objectifs. C’est le travail au quotidien qui m’a pro- pulsé à ce niveau. Et cela me permet de progresser de jour en jour et de concrétiser ces progrès tous les week-ends.
Néanmoins, Nantes est dans le ventre mou du classement…
écoutez, c’est certes difficile, par exemple en 2015, on n’a pas marqué de but en championnat. On est en difficulté, mais il faut se remettre au tra- vail. Les saisons ne sont pas les mêmes et il faut continuer à s’accrocher parce qu’on a une très bonne équipe.
A 30 ans, Issa a-t-il des envies d’ailleurs ?
Bien sûr, forcément. Ça fait un petit moment que je suis au FC Nantes. C’est vrai que je me sens bien ici, je me suis bien adapté à l’environnement. Mais, après, si je peux progresser davantage en allant ail- leurs, pourquoi pas. Mais, je suis très content d’être ici. Maintenant comme je le dis, s’il y a un challenge ailleurs, je partirai sans problème, j’irai tenter ma chance.
avez-vous des contacts pour un éventuel départ ?
Effectivement, Il y a des contacts. Mais j’aurais plutôt aimé vous en parler en off (éclats de rires). je préfère ne pas en parler dans la presse.
Qu’avez-vous ressenti après l’élimination du Sénégal au premier tour de la CaN ?
je suis forcément déçu par le parcours du mo- ment que l’équipe était suffisamment armée pour faire une bonne compétition et sortir au moins des matchs de poule. Pourtant, elle a bien débuté le tournoi, malheureusement, la suite s’est mal passée. Maintenant, j’espère que l’ambiance qui animait le groupe ne va pas se dissiper.
«Si on a un coach du standing d’hervé renard, on serait tous heureux»
Justement, on parle de fissures dans le groupe…
je ne pense pas qu’il y ait des cassures ou fis- sures dans ce groupe. Il y a beaucoup de jeunes encadrés par des anciens. On va se relever vite pour repartir de l’avant parce que le Sénégal en a besoin, le peuple en a besoin. j’espère qu’on va réussir de nouveaux challenges avec cette équipe.
Considérez-vous avoir eu raison sur le coach après ce qui s’est passé ?
Vous savez, il y a des choses qui se sont dites, malheureusement, c’est fait, on n’y peut rien. Après, j’étais forcément déçu de ne pas prendre part à la Coupe d’Afrique. Le coach a fait ses choix que j’ai acceptés. Et ces choix-là n’ont pas forcément marché. Mais, il ne faut pas indexer un joueur parce que c’est le collectif. Malheureu- sement, le coach n’a pas réussi à atteindre ses objectifs et naturellement, c’est normal qu’il quitte son poste de sélectionneur.
«Je ne regrette rien de mes relations avec alain Giresse, j’assume tout»
Vous n’étiez donc pas surpris par le départ d’alain Giresse ?
Surpris ?
Non. je savais que les dirigeants avaient à cœur de sortir au moins des matchs de poule pour le deuxième tour. Il fallait absolu- ment que le coach y arrive pour ne pas «quitter» sa place. Malheureusement, il n’a pas réussi ce challenge-là. Et c’est les aléas du football. Et pour que le Sénégal se remette dans le sens de la marche, les dirigeants ont décidé de changer le coach le plus normalement possible.
Vu que Giresse n’est plus à la tête des lions, êtes-vous prêt à revenir en sélection ?
On verra bien. Quoi qu’il arrive, moi je reste un joueur de l’équipe nationale et si on fait appel à moi, je reviendrai sans problème. On verra bien. L’avenir nous édifiera. Ça dépendra du nouveau coach qui arrivera. Ce sera à lui de faire ses choix. Il va certainement dire ce qu’il attend de moi pour les prochaines échéances.
êtiez-vous déçu de ne pas figurer sur la liste des 28 présélectionnés ?
j’étais forcément déçu. On avait à cœur de faire quelque chose de positif dans cette compé- tition. Malheureusement, on ne l’a pas réussi. Maintenant, il y a des échéances à venir. Il faut oublier tout ce qui s’est passé et se concentrer sur ça, plutôt que de parler du passé sans arrêt.
«Je me sens bien à Nantes mais si un challenge se présente …»
A quel genre d’entraîneur vous vous attendez ?
je crois savoir qu’il y a plusieurs coachs qui se sont déjà manifestés, chacun a sa manière de fonctionner. Mais, je pense qu’il faut bien avoir un coach qui connaît bien les championnats et le haut niveau. Quelqu’un qui connaît bien les joueurs. je pense à un coach français qui a déjà dirigé, pourquoi pas, un club de Ligue 1 ou qui a une bonne expérience. Il reviendra à cet entraîneur de haut niveau de remettre notre football sur les rails. Si on a un coach du standing d’Hervé renard, on serait tous heureux.
Regrettez-vous vos relations heurtées avec Giresse ?
(Catégorique) Non pas du tout ! Parce que moi tout ce que je fais dans ma vie de footballeur et dans ma vie de tous les jours, je l’assume. Après, je n’ai pas de regret, à part souhaiter à Alain Gi- resse une bonne continuation dans sa carrière d’entraîneur et beaucoup de courage. Moi, j’ai ma carrière et lui a la sienne.
