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S’il justifie son absence en sélection de presque un an par le choix du coach, Issiar Dia entend revenir en force dans la Tanière afin de fermer plein de bouche. Pour y arriver, le sociétaire de Lekhwiya estime que cela passe d’abord par son retour en Europe afin d’avoir un temps de jeu. Entretien

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Champion du Qatar, estimez-vous avoir atteint vos objectifs ?

Ça va, je suis très content de ce titre. Depuis que je suis arrivé, le titre de champion faisait partie de  mes rêves. Depuis quelques années, je joue des trophées. Cela est important pour moi. Cela prouve que je suis encore là.

Vous n’avez pas beaucoup joué cette saison avec Lekhwiya…

C’est vrai. Mais cela s’explique par la grosse blessure que j’ai eue. Je suis resté presque trois mois sur la touche. De janvier à mars, je n’ai joué aucun match. Je n’ai donc pas eu assez de compétition dans la seconde partie de saison, parce que le championnat se termine à la mi-avril. Ça a été très long, mais j’ai pris du recul parce que c’était ma première grosse blessure.

Il vous reste beaucoup de choses à prouver alors ?

J’ai déjà prouvé pas mal de choses au Qatar. Maintenant, il ne me reste qu’un an de contrat. J’ai prouvé partout où je suis passé mais un compétiteur a toujours des choses à prouver.

Cela ne vous dérange pas d’évoluer dans des stades quasi-vides ?

Bien sûr que ça me dérange. C’est pour cela qu’en décembre dernier, j’ai voulu revenir en Europe. L’ambiance me manque beaucoup, sans oublier le jeu rapide et la pression du public. Le transfert n’a pas abouti avec des clubs français ou européens. Mais, je vais continuer à bosser. Ce n’est que partie remise et j’espère que cet été les choses vont bouger.

N’avez-vous pas le sentiment d’être passé un peu à côté d’une belle carrière ?

C’est ce que tout le monde pense. C’est vrai que le championnat qatarien est loin de l’Europe, loin des médias. Là, j’ai besoin de revenir sous les projecteurs, mais une chose est sûre : je me sens bien, ma famille est heureuse aussi. Cela ne veut pas dire que je ferme les portes. Non, bien au contraire. Maintenant, j’espère que ça se fera cet été.

Concrètement, où en êtes-vous avec votre retour en Europe ? 

Je discute avec mon président pour savoir où en est ma situation parce qu’il me reste un an de contrat. Là, j’ai envie de quitter et je pense qu’avec le président, on trouvera la meilleure solution pour moi. Et la meilleure solution, à mon avis, c’est quitter le Qatar et retrouver un championnat en Europe. Ce sera une occasion pour moi de montrer mes capacités et surtout de revenir en sélection. En janvier 2015, il y a la CAN et je l’ai dans un coin de ma tête.

Les clubs européens sont-ils toujours intéressés ?

Oui. Il y a pas mal de clubs qui se sont manifestés. Comme je dis, ça ne s’est pas fait pour certaines raisons. Il me reste encore jusqu’au mois de juillet. Je n’ai que 26 ans et je suis encore jeune. En un moment, Marseille était intéressé. Des clubs turcs aussi sont venus aux nouvelles sans oublier certains clubs européens. Maintenant, je prends mon mal en patience.

Qu’est-ce qui a fait capoter votre transfert à Marseille ? 

Ils ont discuté avec les dirigeants de Lekhwiya. Malheureusement, ça n’a pas abouti avec la grosse blessure que j’ai eue sans oublier les problèmes personnels que j’ai connus. C’est tout ça qui fait qu’on grandit et qu’on avance.

N’êtes-vous pas déçu de votre absence prolongée de la sélection ?

Non, je ne suis pas déçu. C’est vrai, comme je l’ai dit, que la sélection est toujours dans un coin de ma tête. J’étais l’un des premiers joueurs à faire beaucoup de sacrifices pour venir en équipe nationale. J’ai parlé et convaincu beaucoup de joueurs qui portent aujourd’hui les couleurs du Sénégal. Après, c’est le choix du coach, mais je ne veux pas que les gens pensent que mon absence se justifie par le fait que je joue au Qatar. Non, je ne suis pas de cet avis. Je ne pense pas que ça soit un motif valable. Si un joueur est bon, quel que soit le championnat dans lequel il évolue, je pense qu’il faut le prendre, sans discrimination. On respecte les choix du coach. Et moi, comme je l’ai dit, il y a beaucoup de choses qui se sont passées dans ma vie. J’ai grandi, parce que beaucoup de personnes m’ont déçu dans le monde du football. Il y a des choses qui font qu’on grandit et moi j’ai déjà grandi.

Mais reconnaissez quand même que votre retour ne sera pas facile…

Certains pensent qu’en rejoignant le Qatar, je suis allé m’enterrer. Ils oublient que je n’ai que 26 ans. Je vais fermer plein de bouches à mon retour en Europe et en équipe nationale. Et je suis persuadé que j’y arriverai.

Avez-vous conscience de la concurrence à votre poste ? 

La concurrence fait partie du football. Vous savez, depuis tout jeune je me suis toujours battu. Je ne suis pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Rien ne me dérange parce que la concurrence motive les joueurs à se surpasser et à faire mieux.

Le coach est-il entré en contact avec vous ?

Depuis presque un an je n’ai pas eu le coach. Il fait ses choix, nous les respectons. Même si, parfois, on n’est pas d’accord, il faut continuer à travailler. Et ce n’est pas parce que je ne suis pas convoqué pour des matchs que je dois baisser les bras.

Croyez-vous vraiment à votre retour en équipe nationale ?

Pourquoi pas ? Je vous ai dit que mon objectif premier, c’est de revenir en Europe pour intégrer à nouveau la sélection. Avec le temps, vous allez voir que tout va changer favorablement pour moi.

Quelle appréciation faites-vous de la poule G que le Sénégal partage notamment avec la Tunisie et l’Égypte ?

C’est une poule difficile, mais largement jouable pour le Sénégal. On a une très bonne équipe, il faut juste pratiquer le football comme on l’a récemment fait. Je pense que tout ira bien.

Certains soutiennent que vous êtes un talent perdu…

Non, pas du tout. On parle de moi comme si j’avais 35 ans. Encore une fois, j’ai juste 26 ans. J’ai de belles années devant moi et j’espère montrer ce que je peux faire. La sélection reste ma priorité et je sais que le peuple sénégalais fonde un grand espoir sur moi. Et j’ai envie de tout donner pour mon pays. On respecte le choix du coach. Moi, je dis que dans la vie, il n’y a pas que le football dans la vie. Là, j’ai des projets pour aider les jeunes de mon pays.

En quoi consistent ces projets ?

Je suis sur un projet à travers lequel j’espère aider la jeunesse sénégalaise à s’ouvrir encore plus avec plus d’infrastructures. Là, je ne tarderai pas à venir au Sénégal pour prendre langue avec des personnes ressources afin de voir les possibilités qui existent pour aider les plus démunis. Il y a beaucoup de difficultés et il faut aider les gens. Je suis en vacances jusqu’au 1er juillet et d’ici là, je serai au Sénégal si tout va bien.

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