Publicité

Arraché aux Girondins de Bordeaux de Laurent Blanc lors du mercato estival 2009 par Didier Deschamps promu fraichement nouvel entraineur de l’OM, Souleymane Diawara va s’installer dès son arrivée sur la Canebière comme un élément indéboulonnable de la défense olympienne. Impeccable au marquage, solide dans les duels et précis sur ses tacles, le Sénégalais dispose d’un arsenal efficace fait pour plaire aux supporters marseillais. Doté d’un charisme naturel tout en décontraction, il devient rapidement l’un des cadres de l’équipe phocéenne qui décrochera, cette année-là, le titre de champion de France de Ligue 1 et la Coupe de la Ligue après 17 ans de disette. En marge de ses performances sur le terrain, l’ex-Bordelais est également connu pour ses frasques nocturnes. Un penchant pour la fête subitement révélé par les médias alors que celui-ci existait déjà bien avant sa venue en Provence. L’effet OM sans doute. C’est donc ainsi que l’on connait Souleymane Diawara. Joueur sympa, franc, honnête, assez fêtard, plaisantant souvent avec la presse et surtout redoutable compétiteur. Un portrait qui est néanmoins incomplet par rapport à la réalité.

Publicité

Blessé gravement à la 6ème minute du match à Nice en mars 2012, le stoppeur olympien se voit écarté des terrains pour une très longue période suite à une rupture des ligaments du genou. Un coup dur pour un joueur de 33 ans qu’on annonce d’ores et déjà fini. Après 7 mois de soins, rééducation et travail physique, le Lion de la Teranga réintègre le groupe d’Elie Baup en novembre remonté comme une pendule. Un retour qui va lui donner l’occasion de dévoilé un aspect de sa vie que personne ne connaissait jusqu’à présent.

Interrogé par La Provence sur la façon dont il a supporté cette épreuve, le joueur a rétorqué être investi auprès d’une association s’occupant d’enfants malades et qu’il n’avait, du coup, pas le droit de se plaindre. Des propos qu’il a renouvelé ces derniers jours pour So Foot en donnant un peu plus de détails sur son rôle au sein de cet organisme. “Je suis parrain d’une association, Graines 2 Tournesol, et ça me prend du temps. Je vais deux fois par mois dans les hôpitaux voir les enfants malades. Parfois, la présidente de l’association m’appelle parce qu’un enfant va mourir et qu’il faut passer. Ce n’est pas une simple visite de courtoisie. (…) Cet été, quand j’étais blessé, je me disais que je n’avais pas le droit de pleurer pour un croisé vis-à-vis d’eux.”

Un engagement auquel on ne s’attendait pas, venant d’un personnage présenté souvent comme insouciant, mais qu’il assure vouloir poursuivre après sa carrière. Le joueur compte d’ailleurs mettre en place très bientôt une nouvelle action, expliquant par la même occasion l’origine de cette envie d’aider les autres. “Je vais commencer le 25 février, avec une journée de lutte contre la faim. C’est la première fois que je prends ce genre d’initiatives, et je suis soutenu par Action contre la faim. L’objectif, c’est de récolter un maximum de sachets nutritifs pour les enfants en bas âge. Ça sera à Marseille, je fonde de gros espoirs dessus. J’ai un peu la pression, l’organisation, c’est pas évident. Mais j’ai vraiment envie de m’inscrire là-dedans. Le déclic, c’était au Havre. Il y avait un SDF. On le connaissait tous, on lui disait bonjour, quand on allait au grec, il venait avec nous, on lui offrait à manger. Une fois, on est venu nous trouver pour nous dire qu’il était mort à cause du froid. Ça nous a touché. Du coup, dès qu’on voyait un SDF, on lui donnait de l’argent. Bon, c’était une erreur, parce que les mecs, ils sont jamais allés s’acheter un manteau. Plus à boire, je pense. Mais sur le coup je m’étais dit que si j’avais la chance de bien gagner ma vie, j’essaierai de les aider de manière structurée, pas sur le court terme. Le moment est venu.”

Toujours déterminé à se battre pour regagner sa place de titulaire dans le onze Ciel et Blanc, l’arrière provençal démarre en parallèle une lutte bien au-delà du sport. Alors que des actions de ce genre menées par Zinédine Zidane ont élevé celui-ci au rang de bienfaiteur national, peu de médias se sont empressés de relayer les initiatives du Sénégalais préférant mettre en avant ses sorties nocturnes et ses soirées arrosées. “Souley” n’égalera évidemment jamais le talent et la carrière de l’ex-Madrilène, en revanche, il peut sans problèmes rivaliser avec le champion du monde en ce qui concerne la générosité. Souleymane Diawara est donc un homme de coeur, pas irréprochable certes, mais suffisamment pour que la jeune génération de footballeur, qui privilégie ces derniers temps l’argent au challenge sportif, s’en s’inspire.

footmarseille

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici