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Acteurs principaux dans le bon déroulement du football d’un pays, les arbitres sont devenus au «Sénégal du foot», une véritable psychose. Répartis dans une Commission centrale des arbitres (Cca) dirigée par l’ancien international et membre de la Caf et de la Fifa, les hommes en noir semblent dicter leurs lois aux responsables du ballon rond sénégalais. Pour une commission estimée à près de 1 500 répartis entre amateurs et professionnels, les émoluments comprenant les honoraires, le transport ou encore la restauration, sont chiffrés à plus de 50 millions Cfa par saison. Un chiffre qui devrait atteindre la barre des 90 millions Cfa lors de la saison 2012-2013 avec les nouveaux réaménagements du championnat de Ligue 1 en poule unique. Une situation qui indispose les fédéraux : «On n’arrive plus à maîtriser les charges. Ça ne peut pas continuer. Il faut qu’on trouve une solution au problème, sinon c’est le football sénégalais qui risque de mourir.» Aujourd’hui, la facture annuelle allouée à la Cca représente «35% du budget de la Ligue Pro.»  Consciente de la situation, du côté de la Cca, on se dit «prêts à revoir à la baisse les prix…» Non moins, sans poser certaines conditions.  Alors, pourquoi ne pas siffler la… mi-temps ?

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On ne les entend pas souvent, les hommes en noir. On ne les entend jamais d’ailleurs. Dans leur univers, le silence est primordial. Non pas seulement sur leurs performances sur les aires de jeu, mais aussi sur la masse d’argent que représente leur activité, et  qui grève le budget de la Ligue professionnelle. Un véritable gouffre financier où les chiffres jonglent en fonction des aires de jeu, des distances, de la nourriture ou encore des différents acteurs. Au point d’indisposer le «Sénégal du sport».
122 millions Cfa payés aux arbitres. A la trésorerie de la Ligue Pro, on se perd dans les calculs. Pour la saison écoulée, la Ligue Profession­nelle et la Fédération sénégalaise de football (Fsf) ont payé «une enveloppe de 122 millions de francs Cfa, dans laquelle il y avait une redevance de 67 millions francs Cfa» à la Commission centrale des arbitres (Cca) du président Badara Ma­maya Sène, renseigne Tamsir Cissé, trésorier de la Ligue Pro. Au­jour­d’hui, en désaccord avec la Fé­dé­ration sénégalaise de football (Fsf), la Cca a pris la décision de boycotter les activités de l’instance fédérale.
Les frais d’arbitrage représentent 35% du budget de la Ligue Pro. Au-delà des divergences nées tout dernièrement entre les deux structures, la Fédération et la Ligue Pro ne semblent plus être en mesure de satisfaire l’enveloppe financière exigée par la Commission des arbitres, chaque saison. Aujourd’hui, elle constitue un gros problème. «C’est pas moins de 35% du budget», se désole M. Cissé.
40 000 francs par arbitre, un match peut coûter 300 000 Cfa. Selon certaines in­for­mations re­cueillies auprès de la Ligue professionnelle, chaque arbitre de Ligue 1 toucherait 30 000 francs Cfa par match, en plus de l’Inspecteur désigné pour la supervision. A cela, il faut ajouter, l’heure supplémentaire et le repas à raison de 5 000 francs/personne. Enorme, juge-t-on du côté du siège de la Ligue Pro. Prenant l’exemple du match Gorée-Yakaar de la saison dernière, une autre source proche de la structure dévoile les chiffres : «Rien que pour ce match, les dépenses ont été chiffrées à 235 000 francs Cfa.» Une ardoise alourdie, selon le fédéral, «par les frais du 4e arbitre qui était venu de Ziguinchor. Il a droit à 30 000 francs comme les autres en plus de son transport, sa restauration et son hébergement pour un coût de 110 000 francs Cfa.» Les exemples sont nombreux. Le match entre Dahra et Jaraaf serait chiffré à plus de 300 000 francs Cfa. Du coup, la Commission des finances de la Ligue Pro ne serait plus en mesure de payer la facture.
En Ligue 2, la facture est aussi salée. «C’est 25 000 par personne par match. Sans compter les frais de transport ou la restauration. Là également, il faut sortir la calculette», s’insurge le fédéral. Et ce dernier de tirer la sonnette d’alarme : «On n’arrive plus à maîtriser les charges. Ça ne peut pas continuer. Il faut qu’on trouve une solution au problème, sinon c’est le football sénégalais qui risque de mourir.»
Une facture de 80 à 90 mil­lions de francs Cfa pour la saison 2012-2013. Si l’ardoise est jugée salée pour l’exercice précédant, la saison 2012-2013 ne sera pas de tout repos pour la Ligue Pro et la Fédération sénégalaise de football. Comme l’a souhaité le «Séné­gal du foot», le championnat professionnel se jouera en une poule unique de 16 équipes pour la Ligue 1 et en deux poules de 7 équipes chacune pour la Ligue 2. La décision a été prise lors de la dernière réunion du Conseil d’administration de la Ligue Pro qui s’est tenue à Saly, à Mbour. A noter que le démarrage de la saison est fixé au week-end du 6 et 7 janvier prochain. Un nouveau réaménagement des textes qui risque d’allonger davantage les émoluments alloués à la Cca, déjà jugés trop élevés du côté de la trésorerie de la Ligue Pro. Car, avec la poule uni­que, la ligue 2 ou encore les matches en Coupe de la Ligue, ce n’est pas moins de 375 rencontres qui seront officiées par les hommes en noir. A raison de 225 000 francs Cfa en moyenne par match, la Ligue Pro aura à payer une facture qui sera comprise entre 80 et 90 millions francs Cfa à la Cca, lors de la saison 2012-2013.

 

Source: lequotidien

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