Révélé au monde du foot en 2010 et annoncé comme l’un des attaquants les plus prometteurs de la Serie A italienne, Babacar Khouma peine à s’affirmer, depuis cinq saisons. Placé au rang de faire-valoir par Paulo Sousa, son entraîneur à la Fiorentina, l’international sénégalais de 23 ans a également disparu de la Tanière des Lions, après une sélection pourtant… prometteuse.
Démarrer en trombe, Babacar Khouma sait y faire. En 2010, alors qu’il n’avait pas 17 ans, le natif de Thiès s’est distingué comme l’une des pépites sur lesquelles l’Europe du foot a très tôt braqué ses spotlights. Buteur décisif en janvier 2010 lors de ses débuts comme joueur professionnel face au Chievo Verone en Coupe d’Italie, puis devenu, quelques semaines plus tard, sixième plus jeune buteur du Championnat italien, Babacar Khouma ne tarde pas à se voir placé sur la liste des futurs grands attaquants, à l’instar d’un certain belge, Romelu Lukaku. Il est même retenu par la FIFA parmi les 23 grandes révélations de l’année 2010 à côté du Brésilien Neymar, du Colombien James Rodriguez ou encore du Français Paul Pogba. Sa précocité, associée à son physique de déménageur (1,91m) et ses prédispositions d’un avant-centre efficace, avaient fini de faire l’unanimité autour de lui. Lancé dans le bain du football professionnel par le réputé technicien, Cesare Prandelli, il est alors logiquement annoncé sur les tablettes des cadors européens tels que le Real Madrid (Espagne), Chelsea et Manchester United (Angleterre).
Dans le collimateur du public et du coach
Six ans plus tard, alors que ses illustres jeunes collègues avec qui il figurait sur la liste des 23 révélations de l’année 2010, jouent déjà les grands rôles dans les grands clubs, Babacar Khouma lui, tarde à confirmer ses débuts tonitruants, malgré une éclaircie en 2014/2015 lors de laquelle le Sénégalais a inscrit 9 buts en 25 matches, toutes compétitions confondues. Mais par la suite, son contrat avec la Fiorentina, prolongé jusqu’en 2019, ne changera pas pour autant son statut au sein de la Viola, où il voit son temps de jeu s’effriter de mois en mois, à tel point qu’il doive se contenter d’une moyenne de moins de dix minutes par match. Et pour couronner le tout, l’avant-centre est davantage freiné par une blessure à l’adducteur droit, contractée face à la Sampdoria il y a deux semaines. Pointé du doigt par son nouvel entraîneur, Paolo Sousa, qui l’accuse de faire preuve de nonchalance, pris en grippe par son propre public, Khouma devra sans doute commencer à étudier sérieusement les offres qui parviendront à son agent cet été, après neuf années passées en région toscane. Annoncé sur les tablettes de Liverpool, il aura de grandes chances d’être courtisé par les écuries de la Premier League, sauf qu’un écueil pourrait se dresser devant lui : la sélection nationale !
Une sélection, et puis c’est tout
En effet, face à la rigueur qui régit l’obtention du permis de travail, jouer régulièrement en sélection nationale devient une exigence. Le souci, c’est qu’avec Babacar Khouma, l’idylle avec l’équipe nationale du Sénégal a très vite pris les contours de sa carrière naissante : un départ en fanfare et puis, plus rien. Convoqué pour le premier regroupement d’Aliou Cissé à la tête des Lions, Babacar Khouma dispute les rencontres amicales face au Ghana et au Havre AC, respectivement les 28 mars et 1er avril 2015, et contribue d’ailleurs à la victoire lors du second match, pour lequel il joue 76 minutes. Suffisant pour voir en lui un des candidats sérieux pour assurer la relève d’une attaque où les trentenaires : Demba Ba, Moussa Sow, Papiss Cissé et Dame Ndoye, font les frais d’un grand ménage du sélectionneur ? Que nenni ! Le Sénégal disputera une dizaine de rencontres par la suite et nulle trace du jeune attaquant de la Viola, qui depuis, a disparu des radars de Aliou Cissé, malgré les différents voyages de ce dernier en Italie, d’où il ramène Keïta Baldé Diao et Boukhary Dramé. Les sept buts qu’il a inscrits en 24 bouts de matches cette saison, toutes compétitions confondues, n’auront pas suffi à taper dans l’œil du sélectionneur national. Et pendant ce temps, ses concurrents ne se gênent nullement pour creuser l’écart en son absence. Mais la concurrence, il connaît, lui qui en souffre déjà à la Fiorentina…
-iGFM