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Disputer le futur match de barrages à domicile des « Lions » à Marrakech au Maroc ou quelque part dans la sous-région ouest-africaine ! La question se posera d’autant qu’on perd ici ce qu’on gagne là et vice-versa. Mais il faut se décider vite.
« On veut jouer les barrages à Marrakech ; mais ce n’est pas moi le décideur. C’est simplement un souhait ». Aussitôt la qualification au dernier tour des éliminatoires du Mondial 2014 décrochée, Alain Giresse, le sélectionneur français des « Lions » du foot a redit sa préférence pour le « ville ocre » marocaine pour abriter le match à domicile de son équipe. Son argument-massue? La pelouse. « Quand les joueurs ont découvert le stade et la pelouse (de Marrakech NDLR), c’était la satisfaction. Il vaut mieux jouer au football dans un terrain comme ça que dans d’autres que vous connaissez », a-t-il lancé aux journalistes curieux de savoir si les « Lions » reviendraient prochainement sur les lieux de leur qualification aux barrages. Oui, ce Grand stade de Marrakech, c’est bien une superbe enceinte de 45 000 places, d’ores et déjà retenu pour le Mondial des clubs de décembre et où sera certainement domiciliée une des poules de la CAN 2015 prévue au Maroc. Mais, samedi, lors du décisif Sénégal – Ouganda, il a sonné désespérément vide, n’étant même pas garni au dixième de sa contenance. Et l’ambiance qu’y ont tenté d’installer les rares supporters sénégalais et la centaine d’inconditionnels des « Cranes » venus de Kampala en charter, n’y a rien changé. Ce match avait les allures d’une rencontre à huis clos. Les « Lions » et leur coach ne s’y sont pas attardés, mais peut-être qu’on pourrait chercher par là une des raisons de la piètre prestation de l’équipe sénégalaise.
Comme quoi, la seule qualité d’une pelouse ne saurait déterminer la production d’une équipe, fut-elle totalement constituée de professionnels habitués à évoluer comme sur du billard. La folle ambiance des gradins, des tribunes bondées de fans qui hurlent leur amour pour le maillot national, ça aussi, ça peut grandement influer sur le cours d’une rencontre. Or, en l’état actuel des choses, avec le stade L.S. Senghor suspendu pour encore quelques mois, il est apparemment difficile de réunir ces deux conditions propres à transcender les « Lions » : une belle pelouse et un public nombreux et chaleureux qui les pousse à se sublimer. Surtout dans la perspective des barrages, soit à deux matches de la phase finale du Mondial « Brésil 2014 ». Alors, il faut choisir, se déterminer et vite !  Chacune des deux options a ses avantages et ses inconvénients. Si la FSF et les « autorités » épousent la cause du sélectionneur, les « Lions » retourneront à Marrakech avec sa superbe pelouse et ses gradins désespérément vides. Avec, à nouveau, comme conséquence, les primes des joueurs qui ne seraient pas payées à temps pour cause de recettes de guichets insuffisantes. A moins que… Oui à moins que ces gradins soient copieusement envahis par les supporters de l’équipe adverse. Car, au moins 3 des possibles adversaires du Sénégal lors du dernier tour, sont réputés pour leur capacité à mobiliser derrière elles. La Côte d’Ivoire a son fidèle CNSE (Comité national des supporters des Eléphants) qui fait déferler ses vagues orange partout où Drogba et ses potes sont de sortie. Le Nigeria peut compter sur sa célèbre fanfare d’inconditionnels qui a appris au fil des ans à coloniser les tribunes de presque tous les stades d’Afrique aux rythmes du « high life ». Et l’Algérie a démontré, à coups de charters sur le Soudan lors de son barrage sur terrain neutre pour la CAN 2010 face à l’Egypte, qu’elle savait être à domicile hors de chez elle. Alors au Maroc tout proche…

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Champ de patates
Il reste le Ghana et le Cap-Vert qui, l’un pour enchainer avec un troisième Mondial et l’autre pour une première qualification plus qu’historique pour un archipel de 500 000 âmes, ne lésineraient point sur les moyens s’il ne restait plus qu’a déplacer des milliers de supporters pour porter leurs favoris au Graal. Pendant ce temps, au Sénégal, les « autorités » en sont encore à épiloguer sur l’opportunité ou non d’accompagner l’équipe dans cette dernière ligne droite qui mène au Mondial. Or l’urgence est de se fixer le plus tôt possible sur le stade où les « Lions » disputeront leur match à domicile (qui ne sera pas forcément la manche aller). En effet, le site internet de la CAF informe qu’ « il y aura (…) un tirage au sort pour chaque match pour déterminer l’équipe qui recevra en premier ». Si l’option de retourner au Maroc ne prospère pas, il faudra aller prospecter tout près (Gambie, Guinée, Mali, Mauritanie ?) pour trouver un cadre où les « Lions » ne seront ni seuls encore moins dépaysés. Il est vrai qu’ils y joueraient sur une aire de jeu à mille lieues de la pelouse de Marrakech, mais au moins ils seraient bien entourés. Un champ de patates, avait-on dit d’une certaine pelouse d’un pays voisin qui serait indigne d’accueillir l’équipe du Sénégal ! L’équipe nationale locale – qui n’avait d’autre choix, il est vrai – y a joué et gagné, le week-end passé. De grands joueurs africains, professionnels en Europe (dont des Sénégalais), y ont promené leurs crampons sans pour autant s’abîmer les muscles ou les articulations.
Alors, il faut arrêter de faire la fine bouche et s’approprier l’expression galvaudée « mettre tous les atouts de son côté ». On l’a déjà fait remarquer : depuis plus de dix ans, le Sénégal n’avait jamais été aussi près de disputer une coupe du monde. Et une pareille occasion pourrait mettre autant de temps voire plus pour se présenter à nouveau. De deux armes il est question ici de choisir la plus tranchante. Et même si l’on devrait en périr, il est préférable de mourir entouré des siens…

 

Lesoleil

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