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Un vrai coup de massue que l’élimination prématurée des “Lions” de la Coupe d’Afrique des Nations de football ! Les amateurs du ballon rond sont tout surpris de voir un groupe, pourtant prometteur, se faire aussi facilement sortir de la compétition, alors que l’équipe semblait cette fois-ci bien partie pour conjurer le syndrome de la Can 2012.

La déception est à la mesure de l’immense espoir porté sur une équipe que certains observateurs, plus rapides que la balle, voyaient déjà porter le trophée continental. Pour cette Can-ci, on ne le brandira, malheureusement, que dans nos rêves.

Il faudra bien sûr, tirer les bonnes leçons, si tant est que cela sert encore à quelque chose. Sera-t-on donc assez lucide pour poser sur la table toutes les questions, y compris celles qui dérangent ? La tentation est grande dans des situations comme celle-là, d’emprunter le raccourci du coupable idéal. On n’a pas alors besoin, dans ce cas de figure, de dire des choses qui ont même l’apparence de la vérité. Bien au contraire, il faut égrener des arguments de type “antidouleurs”. Dis-moi donc ton mal, et je te donne l’anti-inflammatoire qui te convient.

Vite, amenez-le, le petit toubab, sans talent ni charisme, qui a osé sortir ce génie de Sadio Mané, à 25 minutes de la fin du temps réglementaire ! Giresse, il s’appelle. D’ailleurs, il n’a jamais rien gagné de grand, ce toubab sans vergogne. “Feu sur Giresse !” Le problème, c’est qu’il est en fin de contrat ! Les journalistes ont beau insister pour que la “mort” ne soit pas douce, que le sabre sépare la tête du corps, comme nos “amis” de Daesch savent si bien le faire, mais rien à faire, Giresse va partir de lui-même… d’une tranquille et douce… “mort” naturelle. Le traître, il va s’en aller comme il est venu, alors que le peuple réclame plus.

C’est donc clair, le sélectionneur des “Lions” va prendre la plus grosse part dans la chaîne des responsabilités. Qu’on ne nous parle surtout pas du coup d’étourdissement en début de match de Stéphane Badji qui a laissé filer dans son dos l’attaquant algérien Mahrez. Que dire du laxisme de notre défense si prompte à roupiller devant les assauts du camp adverse ? Pas de quoi s’alarmer outre mesure du déficit d’engagement, de discipline et de concentration dans le jeu ? Et la légendaire légèreté de nos “Lions” devant le but adverse (ce fut déjà le cas contre l’Afrique du Sud), comme si l’envie de marquer nous désertait au moment fatidique ?

Ce relâchement, mortel en haute compétition, n’a-t-il pas un nom bien sénégalais qui trouve sans doute son fondement dans le peu de respect que nous accordons aux couleurs nationales ? Certains joueurs, pas tous heureusement, donnent plus de valeur au logo de leur club qu’au drapeau national. Là gît une autre réalité qu’on ne saurait occulter, sauf à vouloir occulter la réalité…

Réclamer donc la seule tête de Giresse ne saurait suffire à panser le mal si profond du football sénégalais. Peut-on raisonnablement ignorer le fait que c’est la Fédération sénégalaise de football qui choisit le sélectionneur ? A supposer que Giresse ne soit pas à la hauteur, quelle serait alors la responsabilité de la Fédération sénégalaise de football ? Quid du Président de ce machin ? N’y a-t-il pas nécessité de se pencher sur le cas Augustin Senghor qui, pour sympathique qu’il soit, n’a inscrit aucune lettre de gloire à la tête de l’instance dirigeante du football sénégalais, depuis huit ans qu’il la dirige ? Ce sont sans doute là des questions majeures qui demandent réponse.

Depuis en effet que le petit (de taille) Malick Sy Souris est parti, rien de bien grand n’a été déroulé dans l’aire de jeu. Sommes-nous, à l’image de Sisyphe, condamnés au supplice du recommencement, sans possibilité de casser la chaîne des échecs ? Il faudra sans doute se pencher sur ce problème, mais en évitant bien sagement les excès. Car, ce n’est pas parce que nous sommes ravalés au rang de petit Poucet du foot continental, au grand dam de notre “jom” national, que nous allons suspendre le temps au-dessus du ciel…sénégalais. Sans rien banaliser, il faut savoir que les vrais enjeux du devenir de ce pays ne sauraient, toute alchimie prise en compte, tenir dans le cuir du ballon rond.

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