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Après neuf journées de Championnat, Diambars (1er, 21 pts) reste la seule formation invaincue cette saison, avec six victoires et trois nuls qui l’installent solidement sur le sommet de la Ligue 1. D’où la question suivante : comment les battre ? Une équation qui échappe jusque-là à tous ses adversaires.

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Si le Championnat devait s’arrêter là, Diambars serait de loin devant ses concurrents, deux ans seulement après son arrivée dans l’élite. Solide leader de la Ligue 1 après neuf journées, l’équipe de Saly Portudal caracole en tête du Championnat avec vingt-et-un points, soit sept de plus que ses poursuivants directs, l’AS Pikine (2e) et Assur (3e) qui comptent chacun quatorze points. Séduisante dans son jeu porté vers l’avant, à l’aise aussi bien dans son jardin de Fodé Wade que loin de ses bases, la formation mbouroise pratique un football agréable à voir et surtout efficace. Des 16 équipes de la Ligue 1 cette saison, elle est encore la seule qui n’a pas encore connu le goût amer de la défaite. En neuf matches disputés, elle en a remporté six et partagé les points avec ses adversaires à seulement trois reprises.

Prolifique en attaque (15 buts), elle dispose aussi de la meilleure différence de buts (+8 contre +3 pour Pikine), malgré le quatrième rang qu’occupe sa défense qui a déjà encaissé 7 buts. N’empêche, depuis le début de cette saison 2012-13, Diambars n’a pas encore mordu la poussière des pelouses de l’élite. Et lorsque la première défaite semblait inéluctable, comme lors de la 8e journée face à Ngb, un retournement de situation plus qu’incroyable qu’inattendu avait tout changé. Menée 0-2, l’équipe de Boubacar Gadiaga avait réussi à renverser la donne pour finalement s’imposer dans le temps additionnel (3-2), avec un but de Mignane Diouf sur penalty à la 93e minute. Ce même Mignane a de nouveau délivré les siens, lors du dernier match de la 9e journée face au DUC, en inscrivant un but somptueux à un moment où son équipe peinait (1-0, 71e) à marquer. Et à ce rythme, on peut donc logiquement se poser la question suivante : comment battre Diambars ?

Karim Mané : «Les deux options pour les battre…»

Devant cette équation, Karim Mané est sans doute le mieux habileté à y répondre. Et, ce n’est pas pour rien. Car, parmi les huit équipes avec qui Diambars partageait la poule A, la saison dernière, le Dakar Université Club est la seule qui avait réussi l’exploit de le battre, à l’aller comme au retour, à chaque fois sur le même score (1-0, 5e et 12e J.). «Pour les battre, explique ce dernier, il y a deux options : c’est soit les prendre dans leur premier tiers en exerçant un pressing constant, ou bien les attendre dans le deuxième tiers.» Et parmi celles-ci, l’entraîneur du DUC «pense que la deuxième solution est la meilleure», mais, avertit-il, «cela demande une bonne gestion de l’espace et en essayant de jouer les transitions à fond». «Il faut faire un pressing terrible sur eux dès qu’ils pénètrent le deuxième tiers pour les faire déjouer. Et dès qu’ils perdent le ballon, se projeter immédiatement devant pour leur porter le coup fatal. C’est comme ça que nous les avions battus l’année dernière et nous avons failli réussir le même coup, l’autre jour (lundi dernier, 9e J., 0-1 pour Diambars,Ndlr).»

Cette année, le coach de l’équipe estudiantine n’a pas «utilisé la même stratégie» pour cette raison : «En jouant à domicile, j’ai voulu jouer la carte de l’offensive et ça s’est retourné contre moi, car le but que j’ai encaissé est l’œuvre de la transition. Dès la récupération du ballon, ils ont immédiatement amorti la contre-attaque à partir d’une bonne relance du gardien (Ousmane Mané, Ndlr) alors que ma défense n’était pas encore en place.» Et, devant cette «machine à jouer», Karim Mané ne peut donc que reconnaître la supériorité («ce qu’ils (les joueurs de Diambars) font, ce ne sont que des répétitions qu’ils ont assimilées»), même s’il estime que «l’équipe de l’année dernière est plus forte que celle que nous avons rencontrée cette semaine». «Mais, ajoute-t-il, ce n’est pas facile de les battre. Ils ont une bonne habileté manœuvrière déconcertante avec une bonne possession du ballon. La gestion tactique du ballon est leur point fort et ils ont une bonne culture tactique. Je crois qu’ils ont assimilé les leçons et de ce point de vue, je pense que Diambars se rapproche davantage du FC Barcelone tant dans la possession que dans la gestion de l’espace. En cas de perte de balle, ils font une reconversion très rapide pour essayer de fermer les espaces.»

Salam Lam : «On ne peut les battre que sur des contres ou peut-être sur des balles arrêtées»

Passé sur le banc de l’Union sportive de Ouakam, la saison dernière, Abdou Salam Lam a été pendant plusieurs années formateur à l’institut de football de Saly, à sa création en 2003 jusqu’en 2012. «Il est possible de les battre sur un match, admet-il. Mais pour y arriver, il faut se préparer à beaucoup courir et être généreux dans l’effort.» En plus de cela, il faut aussi «un bloc d’équipe compact, une bonne organisation technique, des joueurs de qualité et une bonne efficacité pour convertir l’occasion qui se présentera». Salam Lam ajoute : «On ne peut les battre que sur des contres, ou peut-être sur des balles arrêtées parce que la taille moyenne de leurs défenseurs laisse à désirer. C’est aussi une équipe joueuse qui a tendance à s’emballer et peut être prise de court si elle perd le ballon. Mais, ce n’est pas tout. «Ce qu’il faut aussi savoir sur Diambars, confie-t-il, ils ont un entraîneur (Boubacar Gadiaga, adjoint du sélectionneur national, Alain Giresse, Ndlr) plus neuf adjoints qui peuvent le remplacer à tout moment.»

«Ils sont capables de faire des sprints que des joueurs âgés ne peuvent pas»

«Tout ce qu’on cherche dans le haut niveau, on le trouve à Diambars : de la spontanéité dans les gestes, des courses effrénées, une bonne maîtrise technique du ballon, une équipe tactiquement soudée», renchérit Karim Mané qui, outre ces qualités qu’il loue chez Diambars, a aussi une autre explication de la réussite des coéquipiers d’Emmanuel Gomis. «Pour jouer un beau football et avoir une équipe tactiquement disciplinée, dit-il, il faut (forcément) des jeunes. Ils sont capables de faire des sprints que des joueurs (plus) âgés ne peuvent faire.» L’âge et la jeunesse, voilà peut-être l’explication des performances de l’actuel leader de la Ligue 1.

 

GFM

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