La saison professionnelle a été officiellement bouclée, samedi, avec le sacre de Niary Tally, vainqueur de la Coupe de la Ligue. Les regards sont désormais tournés vers l’avenir. Le président de la Ligue pro, Louis Lamotte, ne veut pas aller trop vite en besogne, mais affiche sa satisfaction d’avoir conduit cette dernière saison à son terme malgré les difficultés.
Alors qu’il va vers le terme de son mandat, le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel, Louis Lamotte, affiche une mine du devoir accompli. « Les perspectives sont nombreuses, mais je préfère ne pas en parler avant l’évaluation. Nous allons rapidement nous réunir pour évaluer et, à partir de cette évaluation, nous projeter vers l’avenir », dit-il. Pour l’heure, le premier président de la Ligue professionnelle reconnaît que « c’était un chemin long et difficile.
Ce sont les balbutiements d’un bébé puisque que, aujourd’hui, à quatre ans, elle doit pouvoir gagner en maturité. Je pense que nous avons gagné un certain nombre de défis dont ceux de la sportivité et du relèvement du niveau et de l’intérêt du football. Maintenant, il faut que nous puissions murir à certains endroits et faire de sorte que la régularité soit notre credo. Nous devons gagner en crédibilité, que tous les protagonistes puissent croire en leur club. Nous sommes conscients de ce qui nous manque et de ce qui nous reste à faire, et je m’engage à le faire avec le peu de temps qui nous reste à la direction de la Ligue, parce que ce sera la dernière année du mandat.
Nous souhaiterions, avant de passer le témoin à d’autres, faire un bilan positif. Sur la saison, nous avons voulu gagner en intensité. Nous avons voulu donner du temps de jeu à travers les play-offs, mais nous avons failli dans la maîtrise de ce que nous avons voulu faire (…). Toutefois, tout est bien qui finit bien. Je crois que nous avons bien rebondi, pour bien terminer les play-offs et boucler avec la Coupe de la Ligue, franchement, dans une belle ambiance … ».
Succession ouverte à la présidence de Lsfp
Premier président de la Ligue professionnelle depuis son avènement en 2009, Louis Lamotte n’est pas partant pour sa propre succession. « Je ne suis pas partant pour un second mandat. Ce n’est pas aujourd’hui l’occasion pour le dire mais je pense que je m’étais fixé quatre ans et au bout, on appréciera. Je n’ai pas envie. C’est trop lourd et c’est très fatigant. Je ne le dis pas pour démobiliser. Je pense que c’est une longue course de relai et qu’il faut savoir, de temps à autres, passer le témoin à d’autres pour aller plus vite et peut-être plus haut. C’est, en tout cas, mon état d’esprit ».
Ce qu’il faut changer
Durant son mandat, Lamotte n’a pas pu tout réaliser. Pour l’avenir, il conseille à son successeur une batterie de mesures pour parachever le projet. La plus urgente : « la ligue doit se doter d’une administration autonome, au besoin, des salariés qui consacrent la plénitude de leur temps de travail à la Ligue pour aller beaucoup plus vite. Une administration neutre, complètement détachée des clubs, crédible dans ses actions de tous les jours.
Cela, je pense que ce sont les premiers jalons à faire, et que nous, les élus, prenions du recul pour prendre, certes, les grandes décisions, mais aussi laisser à des professionnels le soin de mettre au quotidien les orientations que nous aurions prises. C’est une voie obligée sinon on s’empêtrera dans des difficultés comme celles qui ont émaillé les play-offs, puisqu’on ne peut pas être juge et partie. On se décrédibilise à vouloir jouer les deux rôles à la fois. Mais, encore une fois, on n’est pas à l’heure de l’évaluation, le moment venu, nous le ferons de manière globale, avec l’ensemble du comité directeur ».
L’équation de la violence
La présente saison a été particulièrement émaillée par la violence, notamment durant les play-offs. Mais M. Lamotte relativise. « C’est peut-être un peu plus récurrent. Je dis, tant qu’il y a 300 à 400 personnes dans les stades, il n’y avait aucune raison d’être dans des postures de violence. Aujourd’hui, nous avons quand même fait revenir le public, j’allais dire que nous avons donné un peu de piment aux matches de football avec, évidemment, une passion qui va grandissante. C’est cette passion qui, parfois, déborde et se transforme malheureusement en violence. Il nous appartient, après avoir emmené le football à ce niveau, d’éduquer le public ».
Repères de la prochaine saison
Compte tenu de son statut de président sortant et pas candidat à sa propre succession, le président de la Css reste très prudent sur les contours de la prochaine saison. « Je ne voudrais pas anticiper sur les décisions du conseil d’administration. On verra bien si ce sera une saison comme celle-là, ou à une poule unique. Je n’ai pas l’apanage, même si je suis président de la Ligue. Je crois qu’il y aura beaucoup d’éléments que nous prendrons en compte pour prendre une bonne décision par rapport à la prochaine saison. Mais je crois que cela se fera rapidement dans la foulée de la fin de la saison pour ne pas perdre du temps ».