Les candidats à la présidence de la Fsf affûtent leurs armes. A quelques jours du scrutin, nous entamons une série de présentation des prétendants au fauteuil occupé par Me Augustin Senghor. En premier, Mady Touré de Génération foot.
Agé de 47 ans Mady Touré est candidat à la présidence de la fédération sénégalaise de football. En prélude de l’assemblée générale élective du 24 août prochain, le président de l’Académie Génération foot qui retrace son parcours est conscient d’apporter un nouveau souffle au sport sénégalais.
Loin d’être un intrus dans le monde du foot. Mieux, il se définit comme un «passionné né dans le football». «Je suis un neveu à Louis Gomis. Toute ma vie, c’est le football. Tous les gens qui me connaissent savent que je vis de foot», se glorifie-t-il.
Dès le bas âge, M. Touré, «mascotte au Jaraaf», se voyait déjà un grand dirigeant sportif pour avoir «côtoyé de très grands dirigeants de la trempe de feu Mathurin, feu Kéba Mbaye, feu Ameth Ndoye, Lamine Diack. Cela m’avait inspiré pour mon avenir».
A 17 ans, son oncle qui a toujours cru en lui, l’amène en France pour devenir un très grand joueur. Certainement de la trempe de Jules François Bocandé ou d’un El hadji Diouf. Il intègre la section sports-études de Thonon-les-Bains et commence sa carrière de footballeur professionnel au Fc Bourges. Il évoluera ensuite au sein de plusieurs clubs français. Notamment, Monaco par une équipe corporative, Alèze, etc. Suite à des blessures consécutives, il décide d’arrêter sa carrière de footballeur pour se lancer dans le mangement sportif. Il occupe les fonctions de directeur du management pour l’Afrique de la société Sprint communication et management, à Monaco. Une entreprise spécialisée de Formule 1. En 2000, désireux de concrétiser une passion et de contribuer au développement de son pays, Mady Touré revient au pays natal et crée l’As Génération foot, à Dakar.
Conscient de son nouvel envol, il devient un agent recruteur et commence à placer des jeunes de 14 ans, 15, 16 et 17ans à l’Hexagone. En 2009, c’est le déclic avec le partenaire de taille avec Nancy. Le Fc Metz va suivre plus tard.
«En actif, nous avons amené plus de 50 joueurs toutes nationalités confondues en France. Nous avons un projet social et pas moins de 80 gamins sont logés et nourris gratuitement. Il n’y a aucun gamin qui paie. Dans le projet, le club de Metz est partenaire à 40% et nous sommes majoritaires à 60%. Mais le projet de construction Génération foot nous appartient à 100%», explique-t-il.
«Le changement, c’est maintenant ou jamais»
A la question de savoir pourquoi il s’est lancé dans la course au fauteuil de Me Senghor, la réponse est sans équivoque : «Nous avions de grands dirigeants à l’époque. Ils m’ont beaucoup inspiré. Malgré leurs talents, on n’a gagné aucun trophée et il n’y a pas eu d’évolution. Aussi ce qui m’a beaucoup poussé à briguer un mandat c’est mon métier d’agent recruteur. En exemple, prenez un joueur qu’on vend au Sénégal qui est moyen, une fois transféré en Europe il devient un autre joueur, un talent. Alors je me suis dit est-ce que les dirigeants actuels savent qu’on doit travailler davantage pour pouvoir sortir de grands joueurs et pouvoir gagner des compétitions».
Avant de poursuivre : «Cela me fait un pincement au cœur quand on va à la Can et qu’on se fait laminer. On n’arrive pas à gagner de trophées. Après réflexion, ce que j’ai fait pour Génération foot, je peux le transposer pour la fédération parce que la fédé a déjà un acquis (…) Quand je créais Génération foot je n’avais que deux ballons avec mes amis. Aujourd’hui, c’est une infrastructure de 17 ha».
Suffisant pour solliciter les suffrages des clubs sénégalais. «Je ne suis pas prétentieux, mais je suis capable de changer les choses. Je n’ai rien contre Augustin, on a de très bons rapports. Je regarde l’intérêt de Sénégal, mon pays. Le changement c’est maintenant ou jamais».
Très ancré dans les valeurs du football, Mady Touré prône la rupture. Pour sa campagne, il privilégie les discussions avec les acteurs du sport.
«J’irai voir tous les présidents de clubs dans les régions pour les montrer ma motivation et ma détermination. J’irai les voir, les présenter mon programme et leur expliquer pourquoi je suis candidat. Et honnêtement si, aujourd’hui, je regarde mon égo personnel, je ne serais pas à la fédération. Car, je pouvais rester dans mon coin et faire mon travail de détection de talents, faire mes transferts et ne pas me casser la tête pour la fédé»
C’est donc un challenge de prétendre diriger une fédération qui n’est point un plateau d’argent. «Je sais que c’est un gros chantier. Je veux être le président de la fédération. Mais c’est un gros challenge et si je ne réussis pas, je partirai», fait-il savoir.
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