Publicité

C’est l’histoire d’un international sénégalais, pur produit du territoire africain, parti tenter sa chance en Europe. Un parcours partagé entre succès et déceptions, ponctué par un come-back en Afrique, il y a maintenant deux ans. Un retour aux sources pour mieux rebondir…
Son nom ? Mame Niang, actuel attaquant du Pretoria University, en Afrique du Sud, pays organisateur de la CAN 2013.
Pour MNafrica, le joueur de 28 ans revient notamment sur l’évolution du football africain, la situation au Sénégal, ainsi que sur les sélections nationales qu’il affrontera dans quelques semaines avec son club, parmi lesquelles l’Algérie et l’Angola…

Publicité

Un entretien poignant signé Bilal Achourtani.

Mnafrica : Mame, durant votre aventure européenne, vous avez connu plusieurs championnats, notamment la Bundesliga avec Wolfsburg mais aussi plusieurs clubs scandinaves. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience sur le vieux continent ?
M.NIANG : 
L’expérience la plus satisfaisante a été mon titre de champion d’Allemagne, remporté avec Wolfsburg, en 2008. J’ai eu la chance d’évoluer avec des joueurs comme Dzeko, et la joie de remporter un titre majeur est indescriptible. J’ai aussi joué plusieurs saisons en Norvège, dans le meilleur club du championnat, le Viking FK. Malheureusement mon aventure s’est mal terminée, j’ai donc décidé de revenir en Afrique du Sud pour me relancer.

Mnafrica : Quels ont été les principales raisons de cet échec ?
M.NIANG : 
A la base, je suis parti en Europe suite à un match amical contre Wolfsburg, lorsque je jouais en Afrique du Sud. J’ai joué une année en Allemagne, mais mon temps de jeu était beaucoup trop faible et l’adaptation était difficile. La Norvège ma donc permit de beaucoup jouer, et de me distinguer. Malheureusement, j’ai eu une altercation avec un coéquipier qui tenait des propos racistes. Les médias ont essayé de me coller une image de Bad Boy, et j’ai alors décidé de plier bagages.

Mnafrica : Vous avez donc choisi l’Afrique du Sud pour y revenir après quelques années. Comment jugez-vous l’évolution du football dans ce pays ?
M.NIANG : 
Vous savez, le championnat Sud-africain a beaucoup progressé depuis mon départ. Les joueurs sont mieux payés, nous jouons dans de grands stades, et les investissements sont importants. D’ailleurs de grands joueurs, comme Boa Morte, qui a joué pour Arsenal, ou encore McCarthy, nous ont rejoints. Nous avons aussi plusieurs jeunes talents des pays frontaliers, comme la Zambie ou le Botswana. Cela profite à l’Afrique du Sud et au football africain en général.

Mnafrica : A ce sujet, doit-on s’attendre à voir les clubs sud-africains s’illustrer lors des grandes compétitions continentales ?
M.NIANG : 
Le problème ici, c’est que les équipes se concentrent beaucoup plus sur le championnat national que sur la champions league africaine. Je ne pense pas qu’actuellement nos clubs puissent rivaliser avec les géants comme Al-Ahly ou l’Esperance, mais des équipes comme les Orlando Pirates peuvent devenir, à l’avenir, de grands favoris.

Mnafrica : Nous allons maintenant revenir sur un sujet un peu plus négatif : celui de la sélection sénégalaise. La déception règne chez les Lions de la Teranga avec cette non-qualification à la CAN ainsi que les tristes incidents survenus lors du match contre la Côte d’Ivoire. Comment vivez-vous ces évènements?
M.NIANG : 
Je suis fortement déçu de ces résultats, même si nous sommes tombés sur la meilleure équipe d’Afrique. Les supporters sont frustrés car la génération est talentueuse, mais les résultats ne suivent pas. Nous devons nous ressaisir et cela passe par une qualification à la Coupe du Monde 2014, pour regagner le cœur des supporters.

Mnafrica : La situation est vraiment paradoxale. Pensez-vous qu’il existe une issue ?
M.NIANG : 
Ayant moi-même connu l’équipe nationale avec la génération dorée des « Diouf, Bouba Diop and co », je peux vous affirmer que la solution serait de faire venir un coach étranger. Un entraineur belge ou français, avec une connaissance du terrain, et qui pourra surtout installer la rigueur et la discipline. Sans un comportement impeccable, le Sénégal ne pourra pas évoluer.

Mnafrica : Revenons à votre club, le Pretoria University. Vous allez disputer plusieurs matches amicaux contre des équipes nationales qui préparent la CAN 2013. Pouvez-vous nous en dire plus ?
M.NIANG : 
La reprise des entrainements est prévue pour le 7 Janvier. Nous allons ensuite rencontrer l’Algérie le 16 du même mois, puis nous rencontrerons surement l’Angola. Pour nous, jouer ce genre d’équipes est un honneur et un privilège. C’est l’occasion de montrer que nous avons un groupe ambitieux et nous allons beaucoup apprendre de ces rencontres.

Mnafrica : Justement, comment jugez-vous le niveau de ces sélections ? Pourraient-elles remporter cette Coupe d’Afrique ?
M.NIANG : 
Pour l’Angola, je pense que cette équipe fait figure d’outsider. Cependant elle reste habituée des compétitions africaines depuis quelques années, et il faudra s’en méfier.
Concernant l’Algérie, je ne pense pas qu’elle pourrait gagner la CAN, mais elle peut au minimum atteindre les quarts de final. C’est une équipe jeune et talentueuse, avec beaucoup de joueurs évoluant en Europe. Le plus difficile sera de former un groupe homogène et soudé. C’est le problème qu’a rencontré le Sénégal. La Zambie, par exemple, n’a aucune star, mais elle dispose d’un groupe extraordinaire. Les joueurs s’entrainent très dur et leur parcours, en 2012, ne m’a pas surpris, tellement leur motivation était grande.

Mnafrica : Pour conclure, avez-vous un message à faire passer aux internautes du site Mnafrica.net ?
M.NIANG : 
Je leur souhaite une bonne et heureuse année 2013, beaucoup de joie et de santé. J’en profite pour encourager les sites comme Mnafrica, qui contribuent à la promotion du football africain. Cela permet aussi de développer le football, et je vous en remercie.

mnafrica

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici