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Pape Macou Sarr

Malgré plusieurs tests effectués en Europe, Pape Macou Sarr gambade encore sur les terrains du Sénégal. Sans détour, le milieu excentré du Jaraaf raconte ses malheurs et pointe un doigt accusateur vers ses dirigeants.

«Le Jaraaf a refusé 60 millions F Cfa de Brest»

Au milieu de sa chambre tapissée de posters de stars internationales du football, Pape Macou Sarr rêvasse à un avenir doré dans le football. Ce lundi après-midi, le gamin de la Médina se shoote aux résumés des matchs européens du week-end qui défilent à la télé. Comme s’il se voyait déjà gambader sur les prés de la Ligue 1 française, de la Serie A ou de la Premier League, le milieu de terrain du Jaraaf de Dakar s’excite devant le spectacle. Pourtant, à le voir du haut de ses 22 ans s’extasier décemment, difficile d’imaginer que le gamin avait presque touché le Graal. Un transfert en France.

On est alors en 2010 et 2011. L’international Olympique, gaucher à la patte de velours, réunit le «Sénégal du foot» autour de son talent savoureux et s’en va décrocher des essais à Brest et Lorient (L1 française). Les tests sont concluants à chaque fois et l’enfant de la Médina s’imagine déjà martyriser les défenses hexagonales. Il déchante très vite. «A Brest, raconte-t-il, les dirigeants du club nous avaient proposés, avec Ousmane Mané (actuel gardien de Diambars et des «Lions» A, Ndlr), des contrats de trois ans chacun. Je ne sais pas pourquoi Mané n’a pas signé, mais pour mon cas, ce sont les dirigeants du Jaraaf qui ont refusé l’offre des Français. D’après mon agent, ils ont rejeté une proposition de 60 millions F Cfa faite par Brest. Ils ont dit que je valais plus que Dieylani Fall (international sénégalais transféré en 2010 à Auxerre, Ndlr)  et que c’était impensable de me laisser partir à ce prix.» Quand il se remémore cette épisode, Pape Macou Sarr ne peut s’empêcher d’enrager contre les dirigeants du club «Vert et blanc».

 

Le contrat proposé à l’époque par Brest pour enrôler le milieu du Jaraaf aurait pu contenter tout le monde, de l’avis de l’intéressé. «Brest devait verser au Jaraaf la somme en deux tranches de 30 millions F Cfa, raconte-t-il, dépité. La seconde tranche, c’était à condition que je joue simplement 15 matches dans l’équipe professionnelle.»

Aujourd’hui, pour le gamin, le seul bon souvenir de cette époque demeure cette photo scotchée sur le mur de sa chambre et où on le voit s’époumoner sous le maillot brestois lors de ses tests en 2010. Surtout, Pape Macou a l’impression sur cette affaire d’avoir été dupé par son club formateur. «C’est à deux jours de la fermeture du marché des transferts que les dirigeants du Jaraaf m’ont informé que je pouvais faire les démarches administratives pour retourner en France, dénonce-t-il. Mais, comment voulez-vous que je puisse avoir un visa et réserver un vol en si peu de temps ?»

 

«Giuly a pris ma place à Lorient»

Malheureusement, le gaucher magique du Jaraaf n’était pas au bout de ses peines. En 2011, il connaît une nouvelle désillusion. Lorient (L1 française) et son «gourou», Christian Gourcuff, tombés sous son charme, lui proposent un contrat de quatre ans. Mais, ça coince encore au niveau des négociations comme avec Brest. «Ce qui m’a le plus choqué, révèle-t-il, amer, c’est que le coup a encore foiré pour les mêmes raisons, l’argent. J’ai raté une phase importante de ma carrière. Lorient a finalement recruté Ludovic Giuly à ma place.» Triste sort.

A 22 ans, Pape Macou Sarr ne voit pourtant plus son futur dans le championnat local. Son contrat avec le Jaraaf expire dans quelques semaines et il s’imagine déjà repartir en Europe.   «Je pense qu’il est temps de jouer en Europe,assure-t-il.  Mon futur n’est pas dans ce club car je veux progresser.» Des clubs français et belges sont revenus aux nouvelles et il ne lui reste qu’à bien négocier cette fois-ci le virage de son transfert vers une carrière prometteuse.

 

Source : Tout Le Sport

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