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Les regroupements en équipe nationale constituent une grosse bouffée d’oxygène pour les «Lions». Et si ça coïncide avec la fête de l’Aid El Kébir, c’est comme un jackpot. Papy Djilobodji et les siens sont ainsi ravis de profiter de tous les instants de ce regroupement qui prépare la double confrontation face à la Tunisie, principal adversaire du Sénégal dans les éliminatoires de la Can 2015. Le défenseur central du FC Nantes (France) évoque ce duel qui s’annonce déjà décisif dans la lutte pour la première place du groupe G et parle de l’impact de l’absence, pour cause de blessures, de quatre «Lions», dont deux de ses compères en défense.

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Passer de la Tabaski à un regroupement en équipe nationale, cela donne une grosse bouffée d’oxygène ?

Pour la Tabaksi, c’est dommage de ne pas avoir la chance de la fêter en famille, car j’avais un match de championnat, face à Guingamp (victoire 0-1). Mais, je me suis rattrapé à mon retour. J’ai passé chez moi à la Cité Asecna où l’on m’a concocté un très bon plat. Ça fait du bien avant d’enchaîner pour le regroupement de l’équipe nationale. J’en profite pour présenter mes vœux à toute la population du Sénégal et leur demande de continuer leurs prières en direction de leur équipe. Nous allons essayer de leur donner leur ndeweneul (étrennes) vendredi.

Comment se passe ce début de regroupement ?

Le regroupement se passe bien. Tout le monde est arrivé maintenant. Les choses sérieuses commencent. Tout le groupe est concerné et concentré sur le travail qu’on a à cœur de bien faire comme lors des deux premières journées. Nous nous attendons déjà à deux matches encore plus difficiles, mais nous serons prêts et répondrons présent sans souci. Là, nous allons entrer progressivement dans le vif du sujet, en espérant ne pas enregistrer de blessure.

Vous aborder le regroupement avec une cascade de blessés qui s’abat sur la «Tanière». Pape Souaré, Lamine Sané, Cheikhou Kouyaté et Mame Biram Diouf vont manquer à l’appel. Comment leur absence a été vécue par le groupe ?

C’est dommage. Nous sommes tristes pour les copains absents, on leur souhaite un très prompt rétablissement. Qu’ils récupèrent très vite et qu’ils nous reviennent encore plus forts. Mais, on ne se fait pas de souci. Le coach a fait appel à d’autres joueurs de valeur. Lors du précédent regroupement, Demba Ba et Papiss Cissé n’étaient pas là. Là, ils reviennent nous renforcer. C’est comme ça la vie d’une sélection. D’autres très bons joueurs sont là. Il y a aussi les nouveaux Pape Alioune Ndiaye et Ibrahima Mbaye. On essaiera de bien les intégrer dans le groupe comme d’habitude.

Mais perdre quatre titulaires d’un match à l’autre, ça peut fortement perturber une équipe…

C’est vrai que c’est toujours dommage de perdre autant de joueurs sur blessure. Qu’ils soient titulaires ou pas, on ne souhaite jamais avoir de blessés dans un groupe. Maintenant, quand on parle de groupe, il y a aussi cette notion d’interchangeabilité. Il y a beaucoup d’internationaux et chacun peut être remplacé par un autre en cas d’indisponibilité. On est préparé à faire face à ce genre de situation. Nous sommes à l’écoute du sélectionneur. En fonction des joueurs présents, il mettra en place un dispositif tactique que nous nous chargerons de respecter. C’est à nous de donner corps à ses idées sur le terrain, de faire un très bon match en respectant les consignes.

Les absences de Pape Souaré et Lamine Sané en défense pourraient vous conduire à revenir à un système de quatre défenseurs, avec deux axiaux, après que vos trois derniers matches se sont disputés dans une configuration à trois derrière, avec beaucoup de satisfaction au bout. Quels sont les risques de changer de système ou de maintenir le même en changeant d’hommes ?

On ne souhaitait pas qu’ils soient blessés. Maintenant, il faudra faire avec. Ceux qui sont là feront le job. C’est vrai qu’en défense, on parle souvent d’automatismes, mais c’est valable pour tous les postes et en sélection, on n’a pas souvent les mêmes coéquipiers, donc on s’adapte naturellement, quels que soient les partenaires avec lesquels on joue. L’essentiel, c’est qu’on se bat tous pour la même cause. Il n’y aura pas de problèmes, car nous avons un bon groupe. Je ne sais pas si l’on va garder le même système ou changer. Quoi qu’il en soit, qu’on change de système ou qu’on garde les trois centraux, nous sommes prêts. Déjà en club, nous avons quasiment tous l’habitude de jouer dans un système de défense à quatre, avec deux centraux. Même si dernièrement, en sélection, nous jouons à trois derrière, il n’y a pas de crainte qu’on puisse être déstabilisé si jamais nous passions dans une configuration d’une défense à quatre. Nous en avons l’habitude. Nous sommes à l’écoute du coach et nous nous adapterons à n’importe quel système. Il y a des équipes qui changent de système même en cours de match. Quand on est joueur professionnel, cela ne pose pas de problème. Le plus important, c’est de faire un très bon match en restant concentré de la première à la dernière seconde et de le gagner au bout.

La qualification pourrait déjà se jouer dans ces deux matches contre la Tunisie. Cela vous donne-t-il une pression supplémentaire ?

Non. J’espère bien que la qualification à la Can va se jouer dans ces deux matches qui nous attendent face à la Tunisie. Je pense que si l’on fait ce qu’il faut, en prenant les deux matches l’un après l’autre, on pourra décrocher la qualification le plus vite possible. Nous avons fait un bon début dans ces éliminatoires, maintenant c’est à nous de confirmer dès ce premier match et d’aborder la suite avec plus de sérénité. Je fais confiance à mes gars pour garder la concentration qui nous a animés depuis la première rencontre.

Est-ce un avantage de disputer à domicile le premier match de cette double confrontation ?

C’est toujours bien de jouer devant son public. Après, c’est à nous de faire en sorte qu’à la fin du match, ce soit un avantage d’avoir joué le premier match chez nous. C’est-à-dire en remportant la victoire. Ça nous permettra ensuite de mieux connaître l’adversaire, de voir comment il joue et d’aborder la manche retour avec plus de sérénité. C’est vrai que la Tunisie dispose d’une très bonne équipe, qui lui a permis d’avoir deux victoires comme nous, mais nous avons les qualités pour nous imposer. Il faudra les imposer sur le terrain et y traduire toute la volonté qui nous anime en actes.

La Tunisie va se présenter avec une équipe à très forte dose de joueurs locaux. Cela pourrait-il vous surprendre ?

Je ne pense pas qu’ils puissent nous surprendre. D’abord parce qu’on ne risque pas de les sous-estimer. Ensuite, avant le match, nous ferons une séance vidéo qui nous permettra de déceler leurs qualités et leurs défauts et de savoir comment nous y prendre.

Les Maghrébins sont réputés enclins à provoquer des fautes aux abords de la surface et à prendre leurs adversaires à défaut en simulant, au besoin. Pour un défenseur, ça doit être une situation difficile à gérer, non ?

C’est vrai, nous en sommes conscients. On est déjà préparés à affronter ce genre de situation. Il faudra faire gaffe et éviter les litiges. Rester concentré de bout en bout, sur chaque action et ne pas leur laisser la moindre occasion de s’adonner à ce jeu. Surtout dans la surface de réparation. Il faudra gagner tous les duels, sans faute.

Cette fois-ci, il n’y aura pas de séance d’entraînement au stade Léopold Sédar Senghor, pour une reconnaissance de la pelouse, devant le public…

Ce n’est pas grave. On connaît maintenant la pelouse. On s’y est entraîné une fois avant le match face à l’Egypte et on y a joué un match que nous avons gagné (2-0) il y a à peine un mois (Sénégal – Egypte du 5 septembre 2014). Les repères sont là. Le plus important, c’est d’arriver frais et physiquement au point le jour du match. Face à l’Egypte, on avait perdu beaucoup de temps entre les déplacements de Mbour (lieu du regroupement) à Dakar pour nous entraîner au stade et repartir avant de revenir le jour du match. Là, nous pouvons nous concentrer et nous entraîner comme il faut. Et si c’est pour le public, il n’y a pas de souci, dans la mesure où ici à Mbour aussi les populations viennent nous montrer leur soutien et le jour du match aussi, il y aura la communion entre le public et son équipe. C’est le plus important.

Il y a la chaleur qui s’annonce très forte le jour du match (température 32°C et humidité 69% ce vendredi). Une contrainte supplémentaire à gérer, en plus de l’adversaire ?

C’est clair qu’il fera très chaud. On le sait déjà. Maintenant, il faut boire beaucoup d’eau. Bien récupérer après chaque séance. C’est comme ça qu’on compte préparer le match. Nous nous sommes préparés psychologiquement avant de venir. Ce sont des aléas et il faudra faire avec.

Qu’est-ce qui sera déterminant, pour ce premier match ?

C’est de rester concentré pendant tout le match. D’avoir à cœur de gagner tous les duels, de mettre au fond les occasions qu’on aura devant et défensivement aussi, que chacun s’implique pour garder nos cages inviolées. Qu’on soit tous prêts à défendre ensemble. La motivation et la confiance sont là. Nous savons que nous avons de très bons joueurs pour remporter ce duel, avec le soutien du public.

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