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En poussant l’arbitre à interrompre le match contre le Diaraf, samedi à Demba Diop, les supporters du Casa Sports ont sérieusement écorné l’image « Allez Casa » et porté un sérieux coup au moral de leur équipe.
Il y a certes la prestation de maître des « Vert et blanc », mais on retiendra surtout que ce classique Diaraf – Casa a quelque peu perdu de sa saveur et les Sudistes toute leur personnalité. A genou avant d’affronter le Diaraf dans ce « derby du Sénégal », le Casa Sports s’est écroulé à plat ventre samedi. Une fois de plus, les champions du Sénégal 2012 n’ont pas su résister jusqu’au bout, malgré une farouche opposition et une volonté affichée de stopper l’hémorragie après des semaines très compliquées. Ce serait, en effet, très restrictif de dire que le Casa Sports n’a pas été à la hauteur. Au contraire, le résultat (2-0) ne reflète pas réellement la physionomie du match. Loin d’être ridicules dans le jeu, les coéquipiers d’Emile Paul Tendeng ont livré un bon match, mais les dieux du stade n’étaient pas avec eux. En manque de réalisme et parfois même malchanceux, le Casa Sports a fini donc par courber l’échine devant le rival dakarois qu’il n’a plus battu depuis la saison de son premier et unique sacre en championnat. Et cette défaite a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase… des supporters. Eux qui, généralement, étaient appréciés pour leur fair-play ont, en l’espace d’une semaine, versé du sable dans la machine à joie qui offre toujours à Demba Diop un spectacle grandiose et au football sénégalais un rayonnement de grand championnat. Là résidait tout l’esprit « Allez Casa » qui vient de prendre un sacré coup.

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La violence comme argument
Parce qu’ils s’estiment être victimes d’un mauvais arbitrage, les supporters du Casa Sports ont trouvé en la violence un argument de régler un problème que leur équipe n’a pu résoudre sur le terrain. En poussant l’arbitre à mettre un terme à la partie avant la fin du temps réglementaire, ils ont sans aucun doute perdu la sympathie de bien de Sénégalais. D’autant que ce coup foireux n’est pas le premier cette saison. D’abord, lors de la défaite contre le Duc, ensuite sur le terrain de l’As Pikine, les supporters « Casaçais » ont montré qu’il pouvait aussi changer de visage, troquer le costume d’ange contre celui du diable. Et cette fois, même si la sentence était certainement jouée sur le terrain, leur attitude porte un sérieux coup au moral de Mame Saher Thioune et compagnie qui avaient plus besoin d’un coup de pousse que de cette réaction déprimante. Pourtant, les faits de jeu ne leur donnent pas raison. En tout cas, pas sur ce match où l’arbitrage n’avait rien de scandaleux. Le cas échéant, ce ne saurait être une excuse pour interrompre un match de football et enfoncer davantage l’équipe dans une situation embarrassante.  On peut certes émettre des doutes sur le niveau des arbitres sénégalais, mais il est clair que le Casa Sports n’est pas le seul à souffrir des insuffisances de nos hommes en noir. Mais, quand la notion de VICTIME guide les mentalités, il est clair qu’on oublie forcément que le football a ses imperfections et que l’homme n’a pas les pouvoirs d’un dieu. Ce qui pousse la passion à l’extrême.
Une fois de plus, le Casa Sports devra encore en payer le prix fort comme ce fut le cas en 2009 en finale de la Coupe de la Ligue. Mais, cette fois, la note risque d’être beaucoup plus salée. Et l’on peut se demander si Bonaventure Mancabou et ses coéquipiers pourront se remettre très vite de cette gifle, déjà que le peloton a pris une sérieuse avance. Premier relégable avec seulement 5 points au compteur, le Casa Sports, qui n’a gagné qu’une seule fois cette saison (contre 4 défaites et 2 nuls), compte 10 longueurs de retard sur le leader pikinois. Alors que le club est plongé dans une crise institutionnelle et de confiance, les déboires de l’équipe inquiètent. Jadis absent du dictionnaire des Sudistes, la relégation est de plus en plus présente dans les discours, une hypothèse à ne pas prendre à la légère même si les dés sont encore loin d’être jetés. Peut-être que le limogeage d’Ibou Diarra sonnera la révolte dans les rangs. Mais, quoi qu’il en soit, ils auront besoin de leurs supporters pour traverser cette zone de turbulence. Ce qui ne semble pas être le cas pour l’heure.

 

 

Lesoleil

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