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Officier 100 matchs en Ligue 1 et 2, cela n’arrive pas souvent, surtout pour une femme-arbitre. C’est le record réalisé par Fadouma Dia samedi dernier, à l’issue du derby mbourois : Diambars-Touré Kunda.

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Elle s’est révélée aux férus du ballon rond en s’offrant sa première finale nationale, celle du championnat de Ligue 1, comme juge centrale. C’était en 2009 entre la Linguère et le Casa Sports, lors de la manche retour jouée à Saint-Louis. Depuis lors, Fadouma Dia est au devant de la scène. Et ce samedi 27 juillet 2013 sera gravé dans sa carrière d’arbitre. Et pour cause : ce jour-là elle a sifflé son centième (100e) match, toutes compétitions confondues en Ligue 1 et 2. C’était au stade Fodé Wade de Saly à Mbour, où elle a dirigé le derby de la Petite côte Diambars-Touré Kunda (1-1), comptant pour la 26e journée du championnat de Ligue 1.
«Je ne savais pas que j’officiais mon centième match». Mais le plus cocasse est que la jeune dame ne savait pas qu’elle en était à son centième match lorsqu’elle dirigeait la partie. Ce n’est qu’après avoir donné le dernier coup de sifflet pour mettre un terme à la rencontre qu’elle s’est rendu compte du record qu’elle venait de réaliser. «Je ne savais même pas que j’officiais mon centième match. Je l’ai su en ouvrant mon téléphone portable à la fin de la partie, et là j’ai vu qu’il y avait une pluie de messages de félicitations. J’ai dit : ‘’Ah bon !’’ (rires). Je rends grâce à Dieu d’avoir atteint ce centième match», a-t-elle dit.
«La finale retour Linguère-Casa m’a marquée». Après la retraite en 2007 de Fatou Gaye, c’est elle qui trône depuis au sommet de l’arbitrage féminin sénégalais. Ayant atteint en 2005 le grade d’arbitre in­ternationale, Fadouma Dia, à la dé­marche féline, souligne que cette finale retour de Ligue 1, à Saint-Louis, reste un match particulier parmi les cent rencontres qu’elle a eu à officier. Du fait qu’il y avait des préjugés  avançant qu’elle n’avait pas l’expérience pour prétendre disputer une rencontre de cet acabit. «C’est un match qui m’a beaucoup marquée. Car il y avait des préjugés disant que cette finale ne devait pas être dirigée par une femme. Et qu’il fallait faire appel à l’expertise masculine. A la fin du match et contre toute attente, c’est le public qui s’est mis à m’applaudir. Les deux entraîneurs sont venus me féliciter, de même que Feu Jules Bocandé. Que la terre lui soit légère ! Vraiment, c’était quelque chose d’extraordinaire d’avoir réussi un tel pari», souffle la liane Haal Pulaar, rencontrée dimanche à son domicile, sis aux Hlm Grand-Yoff.
La passion du ballon rond, chevillée au corps depuis son jeune âge, membre d’une famille composée en majorité d’hommes, l’arbitre internationale n’a pu résister au virus du foot. C’est ainsi qu’elle a débuté, en tant qu’élève, sa formation d’arbitre dans sa région natale de Tam­ba­counda, avant de venir à Dakar pour se  perfectionner, après l’obtention de son baccalauréat en 1997.
Fadouma Dia, qui a joué au football dès sa plus tendre enfance au poste d’attaquant ou de milieu excentré, a été convaincue par son professeur d’Education physique d’épouser une carrière d’arbitre, alors qu’elle était en classe de seconde. Elle dit ne pas connaître la pression en dirigeant des rencontres qui, selon elle, restent «un simple match de football».
Son credo : appliquer le règlement. Fadouma Dia tient à la conformité des règles du jeu qu’elle a appris à maîtriser grâce à ses cours de formation, supervisée par la Com­mission régionale des arbitres (Cra) de Tambacounda, dirigée alors par Ibrahima Traoré. Celle qui vient de boucler ses 100 matchs en Ligue 1 ne veut pas que l’on voit derrière certaines de ses décisions une marque de sévérité. «Je suis là pour arbitrer, en départageant les deux équipes. Comment ? En appliquant le règlement», s’enorgueillit la jeune à la voix suave contrastant avec ses gestes qui traduisent une certaine fermeté et une rigueur quand il s’agit d’officier les rencontres.
Un certain Ndiambour-Douane… Même si elle estime que l’erreur est humaine, la plus gradée des arbitres chez les Dames souhaite ne pas revivre le cauchemar de l’An 1 de la Ligue professionnelle, quand elle avait accordé un penalty au Ndiambour face à la Douane en match comptant pour la 6e journée, avant de se rendre compte de son erreur. «Quand j’ai sifflé, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas faute. Je me suis dit qu’est-ce que je vais faire ? Je me suis rendu compte que je me suis trompée. J’ai demandé à mon assistant qui m’a dit qu’effectivement je m’étais trompée. Et je suis revenue sur ma décision. C’était à Louga et le Ndiambour menait un but à zéro. Et le public a compris que je m’étais trompée de bonne foi. C’est un match qui m’a vraiment marquée», fait-elle remarquer.
Gardant secret son âge, Fadouma Dia, célibataire sans enfant, espère dans un avenir proche se marier avec l’homme de sa vie dont elle n’a pas voulu décliner l’identité. Elle dit se préparer aux échéances futures, à savoir les compétitions des U20 et U17, la Can féminine prévues en 2014. Son rêve est d’officier une rencontre internationale masculine. Car n’ayant jusque-là dirigé que des matchs internationaux féminins. Fadouma Dia qui, entre autres, a sifflé lors des Jeux olympiques de 2008 de Pékin (Chine) et le Mondial féminin U20 au Japon, en 2012, avait franchi un nouveau palier en intégrant le cercle restreint des arbitres ayant une fois dirigé une finale de Can féminine, c’était en Afrique du Sud.

 

Lequotidien

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